> Yann Moix, le perroquet utile du patriarcat

mercredi 9 janvier 2019

Yann Moix, le perroquet utile du patriarcat


«Je vous dis la vérité. À 50 ans, je suis incapable d'aimer une femme de 50 ans. (...) Je trouve ça trop vieux. Quand j'en aurais 60, j'en serai capable. 50 ans me paraitra alors jeune». «Non ça ne me dégoûte pas, ça ne me viendrait pas à l'idée. Elles sont invisibles. Je préfère le corps des femmes jeunes, c'est tout. Point. Un corps de femme de 25 ans, c'est extraordinaire. Le corps d'une femme de 50 ans n'est pas extraordinaire du tout.» Yann Moix dans Marie-Claire,

Je ne vais pas écrire une lettre à Yann Moix, il ne m’intéresse pas
Je ne vais pas lui montrer mes fesses pour lui prouver qu’il est dans l’erreur
Je ne vais pas poster des photos de Cindy Crawford ou de Monica Belucci pour lui montrer qu’il existe des cinquantenaires désirables
Je ne vais pas lui dire qu’il a un petit kiki pour l’humilier
Je ne vais pas essayer de lui prouver qu’il a tort.

Car malgré ce qu’il pense, il n’y a rien de subversif ou d’original dans ces propos. Il n’est que le perroquet utile du patriarcat.

Notre société trouve qu’une femme qui a les cheveux blancs est négligée alors qu’un homme c’est sexy.
Qu’une femme mûre qui a du ventre se laisse aller alors qu’on trouvera ça charmant chez un homme du même âge.
Notre société trouve normal qu’à la télé ou au cinéma un sexagénaire soit marié à une trentenaire. Notre société trouve normal que les femmes à partir de 50 ans deviennent invisibles dans la publicité (même pour des crèmes anti-rides on leur préfère des jeunes) dans les médias (à part pour les numéros spécial séniors), au cinéma.

L’association AAFA a même appelé cela le « tunnel des 50 » : « Les femmes constituent la plus grande proportion d’artistes-interprètes de 20 à 35 ans mais autour de 50 ans, ce sont les hommes qui sont majoritaires. Les comédiennes semblent disparaître après quarante ans pour réapparaître à soixante-cinq, mais au compte-gouttes, dans des rôles de grand-mères ! À partir de 50 ans, les femmes développent un super pouvoir : elles deviennent invisibles. Surtout à l’écran! Et c’est donc en pleine maturité professionnelle que les comédiennes de 50 ans affrontent le grand vide. »

Yann Moix parle de tribunal du goût, Gérard Miller vole à son secours invoquant la police du fantasme. C’est vrai après tout, tous les goûts sont dans la nature dit l’adage. Pourtant comme l’a démontré Bourdieu, les goûts (et les dégoûts) ne sont pas neutres et ont un fondement social. Tout comme les fantasmes ne sont pas « hors sols » car ils disent beaucoup des rapports entre les femmes et les hommes, de la place de chacun dans la société et dans l’imaginaire collectif. Réduire ses propos à une simple affaire de goût ou de fantasme, c’est nier la notion de rapport social et de domination.

Au-delà de l’opinion de Yann Moix qui m’importe peu, ce que je trouve extrêmement violent c’est qu’un magazine féminin lui tende le micro sans aucune contradiction (alors que Marie-Claire l’avait déjà fait il y a quelques années en laissant Yvan Attal déclarer sans ciller qu’il tuerait sa femme si elle le quittait pour un ouvrier).

Il est vrai qu’instiller le doute et l’insécurité chez les lectrices constitue un véritable modèle économique. Faire comprendre aux femmes qu’elles sont laides et vieilles permet de leur vendre quelques pages plus loin des crèmes anti-âges hors de prix ou de vanter les mérites des injections de botox. Question presse féminine, « Elle » a également fait fort en sortant un article titré « 35 femmes de plus de 50 ans ultra badass qui n'ont pas besoin de Yann Moix ». Badass pour le magazine = faire 20 ans de moins (+ ou - naturellement) et une taille 36. Et les autres femmes à la fesse molle, aux bajoues qui tombent et aux cheveux blancs ? Doivent-elles se cacher dans un trou? Est-ce vraiment prendre la défense des femmes que d’affirmer "Regarde Moix tu t'es trompé, y en a qui sont bien"?

Répondre à la question du corps par le corps est aussi ce qui m’a gênée dans les initiatives de certaines internautes postant des photos de femmes de 50 ans, minces et paraissant beaucoup plus jeunes que leur âge. Ou Colombe Schneck qui a répondu à Moix en affichant une photo de son postérieur parfait et galbé. Quel est le message derrière tout ça ? Non, je ne suis pas comme toutes ces vieilles que tu conspues ? Regarde ce que tu rates ?

Là-dessus, je rejoins Moix : oui les corps des femmes de plus de 50 ans sont invisibles. J’entends ici les corps correspondant vraiment à cet âge biologique, pas les corps qualifiés d’ « extraordinaires » par l’écrivain. Pas ceux des cinquantenaires médiatisées : modelés, liftés, lissés, amincis, ils entretiennent l’illusion que tout n’est qu’une question de volonté.

Plutôt que de répondre à Moix, qui n’a que peu d’intérêt à mes yeux, je préfère m’adresser aux femmes.
A mes sœurs de rides, de bajoues et de fesses molles : votre corps n’est pas une somme d’imperfections, il est votre histoire mais ne constitue pas l’intégralité de votre identité.

Aux femmes médiatisées : je ne vous juge pas, vous êtes vous-même victimes d’un système qui promeut le jeunisme. Epargnez-nous juste s'il vous plait les conseils beauté à base de « le secret de ma jeunesse ? Un verre de citron à jeun et une bonne nuit ».

Aux mères : éduquez vos garçons pour qu’ils ne deviennent pas des Moix en puissance, montrez l’exemple à vos filles en ne vous pesant pas devant elles ou en critiquant votre apparence dès que vous vous croisez devant une glace. La détestation de soi peut malheureusement être contagieuse.

Aux femmes journalistes, rédactrices en chef : pensez sans cesse à la cohérence de votre ligne éditoriale. Rien ne sert de faire des événements « girl power » ou des couvertures sur le féminisme cool pour tendre des micros à des hommes sexistes sans jamais leur apporter la contradiction. Cessez d’être obsédées par les annonceurs et pensez davantage à vos lectrices qui sont déjà de moins en moins nombreuses à vous lire.

Femmes, cessons d’être l’armée des invisibles. Unissons-nous et utilisons notre énergie pour changer le monde plutôt que de vivre dans la quête perpétuelle de la validation du regard masculin. N’attendons pas leur certificat de baisabilité.

Soyons solidaires : que celles qui correspondent aux normes de beauté de la société n’utilisent pas leurs corps pour clamer « regardez, je ne suis pas comme elles ». Elles « les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf » pour paraphraser Virginie Despentes.

Elles, les « corps ordinaires ».

Ne sous-estimez pas leur pouvoir.



49 commentaires:

  1. Bonjour, merci pour votre analyse, j'étais navrée également que tout le monde commente les propos de Yann Moix et personne ne s'insurge contre Marie-Claire.

    RépondreSupprimer
  2. Merci merci merci vous résumez ici avec brio et intelligence mille pensées qui me traversent depuis le début de ce buzz ridicule et effectivement, je vous rejoins absolument là-dessus qui n'a malheureusement aucune originalité...

    RépondreSupprimer
  3. Je valide totalement cette analyse... Invisible... Je travaille sur ce sujet depuis 3 mois... J'ai envie de faire quelque chose d'un peu intelligent pour faire changer les choses... j'ai 52 ans... depuis mi septembre, je suis retournée sur les bancs de l'école... il nous a été demandé de conduire un projet pour valider en fin d'année notre diplôme...je mène depuis une enquête sur les femmes de 45 à 60 ans... si vous me lisez et que vous voulez contribuer à cette enquête, voilà le lien : https://goo.gl/forms/Von63MDTMWFTZvA42

    RépondreSupprimer
  4. « Ce qui te rend beau, ce n’est pas la qualité de ta peau,
    mais celle de tes cicatrices »

    Pina Bausch

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour cette lucidité après tout le vacarme

      Supprimer
    2. catherine vasconi11 janvier 2019 à 12:30

      dés que j'ai lu l'article, j'ai pensé a la chanson de Moustaki:la femme qui est dans mon lit; j'adore cette chanson et a 20 ans je craquais pour lui (et pour Bowie aussi...!)aujourd'hui j'ai 60 ans et je me fous pas mal d'etre "invisible"; d'ailleurs je me sens plus libre;libre d'etre qui je suis; l'intelligence du coeur de Moustaki fait cruellement défaut à Moix...et cele m'est totalement indifferent.

      Supprimer
  5. J'ai abandonné Marie-Claire il y a 10 ans environ à cause de la double image "je-vante-le-féminin-ou-isme-,-je-parle-de-trucs-sérieux et à côté je te balance de la page de crème à gogos et de la méthode minceur pour rentrer dans son trikini en été. Yann Moix, le personnage m'insulte. Je ne suis pas encore dans la tranche d'âge des 50 ans mais je suis choquée que des gens comme ça, on les laisse sortir et parler.

    RépondreSupprimer
  6. En fait ! Moix on s'en fout et Marie Claire, journal de m.... on s'en fout tout autant

    RépondreSupprimer
  7. Merci pour cette analyse qui donne les mots à ce que j’ai ressenti devant ces images de femmes de 50 qui en font 40...
    seul bémol : pourquoi réduire l’education des garçons aux seules mères ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour ce commentaire. Dans ce texte, je m'adresse aux femmes et parmi elles les mères mais je ne réduis pas la charge de l'éducation aux seules mères.

      Supprimer
    2. Tout à fait ! Entièrement d'accord. Beaucoup de bruit pour rien. Être prêt à dire ces horreurs machistes tout ça pour vendre son bouquin. Minable et désespérant. Pourvu que MC perde encore des lectrices! Et que Moix arrête tout. On l'emmerde.

      Supprimer
    3. "seul bémol : pourquoi réduire l’education des garçons aux seules mères ?"
      Eh bien parce que, trop souvent, les juges (donc l'état) laissent encore la garde des enfants à la mère, le domicile à titre gratuit à la mère, du fait de… : LA DIFFERENCE DE SALAIRE !
      Arrêtons donc ce sexisme bidon et bottons en touche les connards qui déclarent des inepties équivalentes à celles des gamins de 18 ans qui fantasment de découvrir l'amour avec une "vieille de 30 ans" !
      L'homme qui doute de ce qu'il est, à besoin d'affirmer sa supériorité d'une manière ou d'une autre, surtout dans un groupe de mâles : lorsqu'une femme leurs est jetée en pâture ! Moix à des problèmes avec son moix intérieur, d'ailleurs, il faut quand même reconnaitre que ceux qui ont besoin de se réconforter auprès de gens ayant une différence d'âge énorme (> à 1 génération) devraient éventuellement se lancer dans une thérapie. Je ne comprends même pas que les psychiatres ne soient pas allés le chercher à son travail !
      J'aime les femmes de mon âge, car elles me surprennent toujours au. Pieu !
      ;-)
      En tout cas, bravo pour votre com SG !

      Supprimer
  8. C'est bien beau tout ça mais ça ne changera pas le fait que les hommes dans leurs immense majorité dédaignent totalement les femmes d'un certain âge même quand ils ont le même âge ou beaucoup plus vieux ! Les conséquences de cette "invisibilité", c'est que les femmes de + de 50 n'ont plus de vie affectives et ça, tous les discours du monde ne pourront rien y changer !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vous avez raison, tout est dit, tous ces mots n'y changeront rien !

      Supprimer
    2. Ne trouvez vous pas paradoxal de dire que tous les discours du monde ne changeront rien, tout en admettant que d'autres discours sont la conséquence de cette "invisibilité". Pourquoi certains mots feraient mouche et pas d'autres? Pourquoi les discours des revues ou autres machos atteindraient leurs objectifs et pas les discours opposés? Je pense au contraire que c'est parce que nous nous taisons face à ces attaques perpétuelles que nous subissons ensuite cette "invisibilité". Si nous existions vraiment, si nous prenions plus souvent la parole, on nous verrait. Et je ne suis absolument pas d'accord sur le fait que l'immense majorité des hommes dédaignent les femmes d'un certain âge. Les cons peut-être et donc ils ne méritent pas notre attention. Mais tous les hommes de mon entourage aiment l'intelligence, l'expérience, la réflexion, la maturité de femmes de leur âge. Et ils préfèrent passer une bonne soirée à discuter, échanger profondément sur plein de sujets plutôt que tirer vite fait leur petit coup du soir....

      Supprimer
  9. Merci pour votre courage,votre lucidité et la qualité de votre réflexion
    Bravo une femme debout!!!

    RépondreSupprimer

  10. Bonjour j’ai 62 ans des cheveux blancs des rides et un petit-fils jamais depuis mes 20 ans je me suis sentie aussi bien dans mon corps dans ma tête ! Pourquoi ? Parce que j’ai travaillé sur moi (pas de régime ou de lifting) non une mise à distance des diktats de la société qui me voudrait invisible ! Quand je me regarde je me vois et je m’aime. Quant à YM n’a-t-il pas tout simplement activé le buzz car il savait très bien que ses propos affoleraient la toile et tout ce qui porte jupon? Quant à Marie-Claire, je lui préfère Simone ! Beaucoup plus moderne ;-) Merci pour votre papier !

    RépondreSupprimer
  11. C'est brillant, merci infiniment pour votre analyse et vos mots qui font du bien. J'ai retenu cette phrase sur le corps "...il est votre histoire mais ne constitue pas l’intégralité de votre identité." Aimer une personne principalement pour son corps c'est nier sa singularité, donc son humanité. C'est humiliant perturbant, violent, profondément triste. Sinon c'est de l'amour purement charnel, soit, pourquoi pas. Mais il faut le préciser alors. Etablir les limites, préciser sa position, ses intentions vis à vis de l'autre.

    RépondreSupprimer
  12. Analyse brillante. Je n'avais déjà pas un jugement terrible sur ce Moix, mais là je dois dire qu'il a fait très fort. Pour un homme de lettre , je le trouve plutôt désolant et à l'esprit restreint. Je me suis aperçu que bien des fois le charme d'une personne n'était pas cantonné dans son physique mais dans son aura intellectuelle. Ce manque de perception fait gravement défaut à cet écrivain. Un corps parfait sans une belle âme n'est rien et apparemment pour ce quinquagénaire au corps parfait il lui manque l'essentiel pour me plaire. Il est pour moi l'image absolue d'une coquille vide.

    RépondreSupprimer
  13. Si on boycottait tout simplement ces magazines?

    RépondreSupprimer
  14. Tout simplement brillant, Merci à vous!

    RépondreSupprimer
  15. Merci pour cette excellente analyse . Cet écrivain inintéressant en lui même est en effet le porte parole de ce qu'est la société par rapport aux femmes , en particulier de plus de 45 ou 50 ans où tu n'existes plus ni professionnellement , ni en tant que personne de valeur

    RépondreSupprimer
  16. Merci, merci, merci ! Une excellente analyse.

    RépondreSupprimer
  17. Il fait pitié ce pauvre YM.. annoncer publiquement ses soucis d'érection!! Avoir besoin d'un corps jeune pour être sûr de bander! C'est la tyrannnie du zizi!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Des nos jours c'est tout le contraire, ce sont plutôt les femmes de 50 ans qui prennent des gamins de25ans !!!

      Supprimer
    2. c'est bien d'érection qu'il s'agit pour ce monsieur ! il lui faut de la chaire fraîche sinon le dessert ne l'intéresse pas et il fait une indigestion ! ais les couguars font rage. Elles savent jouer de leurs charmes...

      Supprimer
  18. 56 fois merci pour ce papier qui devrait être dans tous les journaux feminins-féministes. Je suis un être humain qui a vécu dans un corps changeant et vit dans un corps changé, eu des enfants qui ont eu des enfants eux mêmes. Mes cheveux gris mes bajoues mon ventre rond mes hanches et mes seins lourds me rappellent que je suis une femme libre de m apprécier et detre appréciée pour ce que je suis, ce que je pense, ce que je fais, peu importe le reflet de mon corps tant que le miroir renvoie de l'amour.

    RépondreSupprimer
  19. 56 fois merci pour ce papier qui devrait être dans tous les journaux feminins-féministes. Je suis un être humain qui a vécu dans un corps changeant et vit dans un corps changé, eu des enfants qui ont eu des enfants eux mêmes. Mes cheveux gris mes bajoues mon ventre rond mes hanches et mes seins lourds me rappellent que je suis une femme libre de m apprécier et detre appréciée pour ce que je suis, ce que je pense, ce que je fais, peu importe le reflet de mon corps tant que le miroir renvoie de l'amour.

    RépondreSupprimer
  20. Merci infiniment pour cet article qui remet parfaitement les choses à leur place.

    RépondreSupprimer
  21. "Yvan Attal déclarer sans ciller qu’il tuerait sa femme si elle le quittait pour un ouvrier" : je l'avais pas entendue celle-là, je suis sur le cul ;(

    RépondreSupprimer
  22. C'est exactement ça
    Bravo
    Totalement d'accord sur toute l'analyse

    RépondreSupprimer
  23. le sex-appeal n'a pas d'âge ... dommage qu'il ne soit pas au courant ce pauvre homme ... en même temps avec la vue basse de son âge ^^

    RépondreSupprimer
  24. Bravo. La peur de la mort prend différentes formes. Est ce que ce n est pas un essai de mettre à distance notre finitude ?

    RépondreSupprimer
  25. Je suis plutôt d'accord avec ce que dit Sophie sur son blog.
    Avant de le lire et en intégrant la polémique qui a crée Y Moix, je réalisais en fait que si cela a fait bondir autant de monde, surtout les femmes, c'est d'abord le symptôme d'un malaise ou d'une vieille blessure encore présente chez elles (chez nous) et qui est étroitement lié à un fait sociétal qui décrit Sophie. Notre psyché a toujours été influencée par l'imaginaire collectif, par un tas d'éléments qui forment la société finalement.
    Alors oui, je me joins à cet appel lucide pour mobiliser notre énergie et guérir enfin cette blessure. C'est avant tout un devoir de chaque personne. Sans aucune rancune envers Yann Moix, vraiment. Il dit vrai, il a été honnête et on ne peut pas lui en vouloir pour ça ? Indirectement je le remercie presque pour avoir soulevé un sujet important, finalement. Ce qui va nous aider à nous poser des bonnes questions et cheminer vers la sérénité.
    Merci pour votre inspiration.

    RépondreSupprimer
  26. ...et puis, j'ai envie de dire aussi que les blessures qu'on guérit à titre individuel ou personnel c'est un morceaux de société qu'on sauve !
    bonne continuation :)

    RépondreSupprimer
  27. Quel con, ce type !
    Et quelle belle défense de la femme mure et heureuse de l'être !
    Je n'aurais pas mieux dit .

    RépondreSupprimer
  28. Je m'y colle après les hocheurs de tête...

    D’abord le titre : Yann Moix comme perroquet du patriarcat ? Mais quelle blague ! Voyez ses déclarations sur les enfants et leurs rapports à leurs familles : « La vraie révolution, la vraie égalité totale, ce serait de mélanger les bébés à la naissance comme dans La vie est un long fleuve tranquille. On devrait interdire aux parents d’élever leurs enfants biologiques. ». Si vous ne connaissez rien au patriarcat, c’est certain que vous ne verrez pas le rapport, sachez juste que pour les anthropologues, avec sa proposition, on sort directement de ce système.

    La thèse de l’article est la même qu’à peu près toutes les gabegies féministes du même tonneau : dès qu’une femme attrape un rhume, c’est la faute du patriarcat (qu’on se garde toujours bien de définir de manière cohérente, au risque de passer pour une quiche).
    Si Moix préfère les femmes de 25 ans, c’est la faute au patriarcat. Pas du tout à cause de la fenêtre fertile (18-25 ans) et de la préférence instinctive qu’elle engendre chez les hommes même adolescents (donc avec quasi aucun espoir de satisfaction) dans toutes les cultures, toutes les sociétés et partout dans le monde (voir Evolution of desire de David Buss, chapitre « Men Want Something Else »). C’est le sens du laïus sur « notre société » (qui se garde là encore de dire ce qui constitue cette société : si la société ce sont les médias/la publicité/la culture de masse, peut-être, encore que, mais si la société est la somme des usages des vulgus pecus, alors non, cent fois non)…
    Alors pour éviter de le biologique, il faut le maquiller, le gonfler, enfler sa thèse : ce sera Bourdieu et les goûts sociaux. Et grâce à cette baderne du Collège de France qui expliquait de son pupitre les rapports de la domination (masculine hein, plus trop patronale), on explique que les goûts sont affaire de… domination.
    Défi à l’auteur de cet article : trouvez dans l’histoire humaine un seul système de domination oú les « dominés » disposent de sept années d’espérance de vie en plus que les « dominants » et on pourra discuter.
    Alors non, désolé de crever le furoncle mais le goût pour les femmes entre 18 et 25 ans n’est pas un apprentissage social (de même que la préférence pour la bonne santé, un rapport taille/hanches de 0.7) : c’est une construction anthropologique et historique visant à favoriser la perpétuation de l’espèce, de la même manière que l’hypergamie féminine.
    Ce qui relève de l’apprentissage social c’est par contre tout ce qui fondait la civilisation et qui fonde pour aller vite le mariage tel que la chevalerie l’entend, fol amour etc. La conciliation de l'hypergamie monogamique féminine et de l'hypogamie polygamique masculine pour aller vite. Yann Moix est un bourgeois : avec ses moyens, il peut s’offrir sa contrepartie féminine qui est soit une adulescente névrosée et/ou soumise soit une michtonneuse façon Ayem Nour. Rien de nouveau sous le soleil, retour au paléolithique.
    Le « patriarcat occidental » n’est en rien la cause de ses propos : c’est plutôt du fait de son absence que pullulent maintenant des adulescents névrosés (hommes comme femmes) incapables de focaliser même 5 années leurs efforts dans un projet familial (cf. les taux de divorce) comme Moix.

    RépondreSupprimer
  29. Et le pire dans tout ça ce sont les appels à la sororité qui tiennent lieu de conclusion : aux femmes médiatisées, vous êtes des victimes (girl power !) ; aux mères, ne vous pesez plus (car la balance vous opprime) ; aux femmes journalistes, surtout, ne heurtez pas la sensibilité des « dominées » (safe space pour tous) ; aux femmes en général : unissez-vous contre le vilain regard masculin et soyons solidaires au lieu de…

    Au lieu de quoi d’ailleurs ? Au lieu de faire dans la compétition intra-sexuelle ? Au lieu de lire Despentes et Bourdieu, vous auriez dû lire David Buss et Thorstein Veblen (pour la distinction comme moteur de positionnement social), ça vous aurait évité des lieux communs et des contre-sens historiques délétères.

    Pour finir, laissons la parole à ce cher Yann, chantre, pardon, perroquet du « patriarcat oppressif » : « Ce sont des propos que je ne regrette pas, car ils ne regardent que moi. J'aime qui je veux et je n'ai pas à répondre au tribunal du goût [...] bien sûr que j'ai un problème, je suis un adolescent, un enfant. Les femmes de 50 ans ne me voient pas non plus. Elles ont autre chose à faire que de se trimbaler un névrosé qui écrit et lit toute la journée. ».

    C’est ça le patriarcat ? A vaincre sans péril on triomphe sans gloire

    RépondreSupprimer
  30. Excellent article, merci.
    Je rebondis sur les femmes médiatisées, certaines tellement liftées et retouchées au bistouri qu'on peine à reconnaitre leurs traits si on compare leur visage à 30 ans d'écart. A 50 ans elles veulent faire croire qu'elles en ont 30, à 60 ans aussi d'ailleurs. A 70 elles deviennent des aliens. Et un de mes amis qui s'extasie sur telle ou telle actrice, de plus de 40 ans, "bien conservée". Si je rajoute "bien liftée", il me regarde incrédule et pense que je vois le mal partout, que je suis jalouse.
    Ces mutilations onéreuses qu'elles subissent pour se conformer à la norme et garder leur boulot nuit à toutes les femmes qui n'en font pas autant.
    La représentation, les modèles sont si importants. A quand des belles vraies femmes non retouchées, de tous les âges, en haut de l'affiche ?

    RépondreSupprimer
  31. Tellement vrai... on peut même parler des plus jeunes, de toutes celles qui ne rentres pas dans les codes. Étudiante, je vois bien peut de femme avoir les corps parfaits que l'on tente de nous imposer, mais tellement de pression sociale.
    Je rêve d'un jour où, enfin, le corps féminin idéal sera humain, d'un jour où la majorité des femmes ne se sentira plus "grosse".
    Je rêve, mais je peine à y croire...

    RépondreSupprimer