> avril 2016

dimanche 24 avril 2016

Interview fromage et féminisme : Poule Pondeuse


Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Poule Pondeuse qui répond à mes questions.

Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Je suis les deux à la fois, un peu le brie de Munster. Très coulante sur certaines choses, et plus forte sur d’autres. Tout compte fait je suis comme le comté (mon fromage préféré) : fruitée mais ferme.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Le féminisme c’est à la fois complètement évident (qui peut encore en 2015 dire que les hommes valent mieux que les femmes ? je sais il y en a plus qu’on ne le pense mais l’afficher brut de fonderie ça ne se fait plus trop) et profondément révolutionnaire (quand on décline concrètement ce que ça implique, c’est une refonte en profondeur de la société). Donc certains en font tout un fromage à base de vilaines féministes hystériques et poilues qui veulent porter leurs couilles en collier, mais en réalité il faut en faire bien plus qu’un fromage, ça va de l’apéro au digestif.

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

Par où commencer, on ne sait plus où donner de la tête…  peut-être les actrices françaises qui sont moins payées que les acteurs et ne peuvent afficher une ride ou un bourrelet sans préjudice pour leur carrière mais insistent haut et fort qu’elles sont contre le féminisme ? Magnifique syndrome de Stockholm. Ou alors la mobilisation sur le consentement en milieu médical (notamment autour des touchers vaginaux faits sur des patientes sous anesthésie générale) : le décalage complet de certains médecins avec le fond de la problématique fait froid dans le dos (ou dans le vagin plutôt).

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

Dans l’idéal il faudrait que chacun-e exprime ses envies et besoins et qu’on négocie pour la meilleure répartition des parts. Mais dans la vraie vie on sait que ces négociations sont rarement équitables… donc je ne sais pas !

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

C’est le moment de la honte où j’avoue qu’en fait je n’aime pas trop le fromage (surtout ceux qui coulent et qui puent des pieds) et qu’en général je zappe le plateau. Du coup je suis la convive idéale puisque j’en laisse plus pour les autres, même si je reprends deux fois du pain et du vin pour compenser. Et voilà transition idéale pour proposer une rencontre IRL avec les féministes à fromage des tes interviews…

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

Un reste de n’importe quoi (pâtes, riz…) à poêler avec du fromage râpé. Rien qu’à l’odeur on se sent déjà mieux.

Comme moi, tu fais partie de la team #vieilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?

Je vais passer pour une vieille croûte bobosnob (de 35 ans tout pile :D) mais comme je ne regarde pas la télé (je préfère aller voir une petite expo d’art moderne suivie d’un smoothie kalé-cajou –nan j’déconne je préfère regarder des séries US sur mon canapé en mangeant des chips) je ne comprends rien aux LT d’émissions de téléréalité dont je ne connais pas le principe et auxquelles participent des « stars » dont je n’ai jamais entendu parler.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Etant une militante fervente pro-cellulite et anti-régime je ne peux que choisir 35% (voire plus).

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

Il me semble que le féminisme c’est plutôt comme le fromage, avec une multitude d’AOC qui coexistent et qui traduisent la richesse de ces questions. C’est vrai que ça me hérisse de lire certaines choses sous l’étiquette « féministe », mais comment tracer la limite ? qui est légitime pour adouber le Véritable Féminisme TM ?

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

Je proposerais bien Elisabeth Badinter, la féministe publicitaire (sauf que je ne l’admire pas vraiment). Elle m’évoque aussi certaines blogueuses qui aiment à se prendre en photo dans des tenues et des décors variés (clique ici pour voir le tuto des tresses qui rebiquent). Peut-être qu’il faudrait mettre un homme dans cette position ornementale pour changer un peu ?

Merci à Poule Pondeuse pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !

lundi 11 avril 2016

Interview fromage et féminisme : Madeleines Plume


Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Madeleines Plume qui répond à mes questions.

NB : Cette série d'interviews a été menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13 novembre 



Bonjour Marie, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Je dirais que j’ai plusieurs facettes, un peu comme un bon plateau de fromage. Si à première vue j’ai l’air plutôt douce et tendre comme un chèvre frais, je me révèle plus surprenante quand on apprend à me connaitre, un peu comme un Brillat Savarin à la truffe.  Par contre si on m’énerve et qu’on me marche sur les pieds, je peux devenir cassante et piquante, tirant plutôt vers le bleu de Gex bien affiné.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Je trouve qu’on en parle pas assez et qu’il reste beaucoup de pédagogie à faire tant certains comportements sont ancrés. Par contre lorsqu’on en parle, on en fait justement « tout un fromage » dans le sens où la caricature et l’étiquette d’hystérique ne sont souvent pas loin. Des postures bien pratiques pour les misogynes pour évacuer le débat rapidement.

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

Difficile de n’en choisir qu’une, tant les images et remarques sexistes sont partout.
Bien que n’étant pas en phase avec le ton « culcul » de la journaliste je retiendrais un sujet récemment vu dans l’émission de Stéphane Bern à propos de « la taxe rose ». Grosso modo tout ce qu’on vend aux femmes est systématiquement plus cher que leurs équivalents pour les hommes. Au-delà des purs produits marketing type rasoirs rose à paillettes, dentifrice rose bonbon & co, déo, crème hydratante, vêtements, parfums, mais aussi service tels que coiffeur ou pressing seront plus cher pour une femme qu’un homme. Au final, cela représenterait un « surcout » de 1400 dollars par an pour les américaines d’après une étude réalisée par l'Université centrale de Floride et relayée en 2012 dans le magazine Forbes

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?
Je ne sais pas si c’est féministe mais si vous coupez le nez du fromage attendez-vous à vous faire engueuler (dédicace à ma maman ;)). A part ça je dirais plutôt que je suis marxiste pour le fromage « à chacun selon ses besoins », sans qu’aucun des convives ne soit lésé évidemment.

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?
J’ai envie de répondre « Joe pas partager son manger », mais ce serait faux. J’adore cuisiner pour les autres et réunir les gens à table. Par contre faut vraiment que je vous aime beaucoup si je vous laisse piquer du pain ou du fromage dans mon assiette.
Pour ce qui est du contenu du plateau, je mise sur l’est de la France : Epoisse, Mont-d’Or, Comté doux, Abondance, Brillat Savarin, Saint-Marcelin avec en featuring du Saint-nectaire, du Pont-l’évèque et de l’Ossau-Iraty.
Pour les convives, je dirais mes copines IRL ou non.

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

Pas de honte avec la bouffe, c’est trop malsain de rentrer là-dedans !  Tout ce qui sort de mes fourneaux est loin d’être digne d’un trois étoiles et ne correspond pas toujours à ce qu’on peut définir comme un repas équilibré mais c’est toujours assumé :)

Comme moi, tu fais partie de la team #veilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?

Je ne remplis pas encore les critères du label de qualité #veilletwitta  mais je me sens souvent décalée des « djeuns », je ne connais quasiment aucune des « stars » de la nouvelle saison de « Danse avec les stars », je viens de découvrir Shym et je ne suis d’ailleurs pas certaines d’être capable de la reconnaitre.  Par contre je revendique mon amour d’Abba et de Joe Dassin.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Je pense qu’il n’y a pas de bon ou mauvais féminisme. A chacune de déterminer comment elle se mobilise et l’exprime, c’est un peu comme les JO, « l’important c’est de participer ». Par contre en matière de fromage, je préfère 100 fois du Brillat avec modération que n’importe quel 0% (ce n’est pas vraiment du fromage !).

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

De la même manière, le fait de normer ce qu’est ou n’est pas le féminisme me semble contre-productif

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

J’avoue que j’ai du googler qui était Belle des champs.
Je vais dire Ada Lovelace. Elle n’est pas très connue en France mais c’est l’une des pionnières de l’informatique. Elle est la première à avoir publié un algorithme destiné à être exécuté par une machine et est ainsi considérée comme le premier programmeur du monde. Un langage informatique, l’Ada, a été baptisé en son nom.

Merci à Marie pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !