> Une du "Time" sur l'allaitement : qu'est ce qui est vraiment choquant?

vendredi 11 mai 2012

Une du "Time" sur l'allaitement : qu'est ce qui est vraiment choquant?



Le prochain numéro du Time ne sortira que le 21 mai mais il fait déjà polémique.
On y voit une jeune femme blonde, mince, en débardeur et jean moulant allaiter son enfant de 3 ans, lui-même debout sur une chaise.

Le titre, lui aussi provocateur, questionne : « Etes-vous assez mère ? ». Cette couverture est l’illustration du dossier consacré à l’ « extended parenting », sorte de philosophie prônant le co-dodo, le portage et l’allaitement.

On savait le sujet de l’allaitement brûlant : des photos de mère donnant le sein ont été récemment censurées par Facebook, et en avril dernier, la responsable d’un magasin Mac a mis à la porte une femme qui faisait de même.

Pour ma part, je ne suis pas une partisane de l’allaitement : poussée par la pression sociale, je m’y suis mise pour mon premier enfant et cela a été catastrophique (pour lui et pour moi). Je l’ai vécu comme une torture mais ai été poussée à continuer par les sages-femmes qui m’ont demandé de « prendre sur moi pour le bien de l’enfant ». J’ai également beaucoup de mal face au lobbying des pro-allaitements et les happenings de la leche league. Pour moi, l’allaitement est un choix personnel, et mieux vaut un biberon donné sereinement qu’un allaitement raté. Je suis également contre ce mouvement de maternage très en vogue chez les bobos : les couches lavables, le portage, tout cela me semble profondément archaïque.

Pour autant, une fois le dégoût passé, je réalise que ce n’est pas le fait d’allaiter qui me choque dans cette couverture mais son côté racoleur :
-       La femme choisie est volontairement sexy : blonde, mince, jeune et jolie pour créer une ambiguïté à caractère sexuel. Beaucoup de lecteurs ont d’ailleurs cru qu’il s’agissait d’un mannequin, alors qu’il s’agit d’une vraie mère
-       Elle et son fils regardent l’objectif, ce qui dérange : on se sent directement visé et défié
-       Le titre est lui aussi provocateur « Etes-vous assez mère ? » semble nous dire cette femme, persuadée qu’elle est meilleure que nous

 Le Time avait pourtant hésité avec d’autres visuels pour illustrer l’article (voir ci-dessous). Le photographe Martin Schoeller explique son choix : « Lorsque vous pensez à l'allaitement, vous pensez à une mère portant son enfant, ce qui était impossible avec certain de ces grands enfants. J'aimais l'idée d'avoir un enfant sur une chaise pour souligner à quel point la situation est inhabituelle".



Pour ma part, outre son ambiguïté extrêmement dérangeante, je trouve cette couverture tout simplement mensongère car elle résume la thématique beaucoup plus large de l’ « extended parenting » au seul allaitement tardif. Le sujet est minoritaire mais le journal a préféré le mettre en avant de façon ambiguë pour faire le buzz. Autre provocation, sous-entendre que les pros de l’extended parenting se considèrent comme meilleures mères que les autres.

Je pense que les mères et les femmes ont suffisamment de sujet de culpabilisation pour se rajouter celui-ci !

Au-delà de cette polémique, je m’interroge au sujet de la vraie victime collatérale de cette sur-médiatisation. Quel va être le devenir de ce petit garçon de 3 ans suite à cet énorme buzz ?

30 commentaires:

  1. La photo me gène moins, j'aime le côté "décalé" de l'allaitement. Par contre, le titre mais au secours quoi!!!

    J'ai vécu mon allaitement au contraire du tien; tout le monde me poussait à arrêter d'allaiter et me traitait d’extrémiste parce que j'allaitais au delà de 1 mois. Pour reprendre le contrôle j'ai revendiqué mon allaitement à moi.

    Maintenant je suis marraine d'allaitement mais POUR LE LIBRE CHOIX!!! Je comprends tout à fait les réticences que peuvent avoir les jeunes mères poussées et forcées à allaiter ou à ne pas allaiter et je trouve les deux "camps" assez fatigants.

    On parle d'allaitement, qui se fait avec les seins, qui sont une partie du corps tellement intime que personne d'autre que la femme qui les possède devrait avoir à en parler en public.

    D'où ça sort, ce critère de qualité de parentalité à la noix? Depuis quand mes seins sont un gage de mon niveau de mère?!!

    Suis-je suffisamment mère? Oui, je le suis, je m'occupe de mon enfant et elle est heureuse. Mes seins, mon lit ou mon moyen de transport de mon enfant n'ont rien à voir là-dedans.

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    1. Bravo pour ton commentaire, j'aurais aimé entendre ce type de discours quand mon allaitement a foiré! Tu as très bien résumé la situation!

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    2. Complètement d'accord.
      J'ai allaité, je le referais avec plaisir (pour des raisons qui sont de l'ordre du côté pratique que j'y trouve) mais l'important est le choix. De la mère, et du père aussi, d'ailleurs.

      Et clairement, on a jamais la question : "êtes vous un assez bon père ?" non encore une fois sur les femmes que ça repose...ça devient usant.

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  2. J'ai vu passer des commentaires que j'ai validés et qui n'apparaissent pas, désolée! Je ne censure personne, c'est Blogger qui déconne!

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  3. Il peut paraître évident que dans notre société moderne qui prône le choix à tout crin (choix du menu, choix de la sexualité, choix..., choix..., choix...), il est pour le moins incompréhensible de vouloir imposer un point de vue par une forme de contrainte psychologique de celui ou celle qui sait (le ou la professionnel(le) de santé) sur la mère qui intègre sans doute mieux le compromis entre son information et son ressenti.
    Quand mon aîné est arrivé au monde (dont il est évidemment la 7ème merveille), mon épouse désirait l'allaiter ce qu'elle fit de peine et de misère. Au bout de 3 mois Samuel avait grandit de 7 cm mais pesait son poids de naissance (je vous passe les nuits blanches). Débarquement en tambours et trompettes à la pédiatrie où le chef de service nous reçoit et apprend que mon épouse avait subi une réduction mammaire 5 ans auparavant, ce dont l'obstétricien avait été complètement informé (les délices de la communication inter-services). L'enfant est donc sauvé (+1,5kg en un week-end)
    Bref, arrive la cadette 20 mois plus tard(7ème merveille du monde itou)... et là nous sommes clairs : cette enfant devra être nourrie au biberon... et nous d'expliquer le pourquoi aux infirmières de pédiatrie et autres aides-soignantes et bien tenez-vous bien, à une exception près, toutes les dames du service, pleinement informées, ont essayé de convaincre mon épouse d'allaiter la demoiselle...
    Nous n'avons pas fait de scandale, juste remonter l'information à qui de droit mais je me pose encore la question du pourquoi...

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    1. Je compatis...cette pression auprès des mères, en état de faiblesse et de fatigue, est intolérable! Pour le deuxième, j'ai dit fermement non à l'allaitement mais ça n'a pas été simple...

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  4. Sacré article...Je préfère réagir avant d'aller lire les commentaires.
    Deux choses me choquent sur cette couv' : le titre? Mais au nom de quoi on vient catégoriser les mères et leur demander si elles sont assez mères? Il n'y a pas de "mode d'emploi de la bonne mère". Il y a, partout, des parents qui font avec leurs histoires, leurs possibilités, leurs moyens,leur bon sens(mais où est l'autre ici? M---E quoi!).Cela me fait d'autant plus réagir que ce titre me renvoie à un concept de Winnicott, extrêmement intéressant et éclairant je trouve, de "mère suffisamment bonne" (je ne vais pas développer, il y a plein de trucs sur internet à ce sujet). Si mon anglais tient encore la route, le concept se traduirait par "mother good enough" ou quelque chose d'approchant. Je fais donc du lien entre les deux et le décalage évident.
    La deuxième chose qui me choque est l'âge de l'enfant. Autant l'allaitement en soi, je n'ai rien à en dire. je suis plutôt pro choice ;-) = chaque mère devrait pouvoir faire comme elle le souhaite/sent sans qu'on vienne lui jeter l'anathème. Bref. L'âge de l'enfant donc... Ben désolée, mais une mère qui allaite son enfant jusqu'à trois ans est une mère qui n'accepte pas de considérer qu'il est un individu à part entière, en dehors d'elle-même, qui n'accepte pas de le voir grandir, développer sa propre individualité et devenir autonome, en dehors d'elle. Tout ceci m'interroge sur la place du père (ou de l'autre parent) dans tout ça, sur le respect porté à l'enfant en tant que personne propre. Et je vais m'arrêter là sinon je risque d'écrire un roman fleuve sur la fusion, l'individuation, l'éducation et la distance psychique.
    Depuis plusieurs années, la culpabilisation des mères revient au galop et les attaques viennent de tous les camps donc tout le monde devrait s'arrêter deux secondes et réfléchir un peu, calmement.
    Ce qui a fondamentalement changé et qui conduit à ce genre de couv' et de comportements, c'est la place donnée à l'enfant dans notre société aujourd'hui. Auparavant, l'enfant faisait partie d'une famille, au même titre que les autres membres et s'inscrivait dans une hiérarchie (trans)générationnelle. Il faisait partie du système familial mais ce système, tout en prenant soin de ses plus vulnérables et de ses petits, ne gravitait pas autour des enfants. Aujourd'hui, l'enfant est au centre de tout, chargé d'un affect et d'une représentation qui conduisent à une forme de toute puissance et de dictature.
    Pour boucler la boucle...par surprenant dans ce cas qu'on en arrive à une couv' comme celle-ci.

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    1. Merci pour ton commentaire! J'ai des souvenirs de Winnicott et de sa mère "suffisamment bonne",qui en a déculpabilisé beaucoup! (vieux restes de licence en Sciences de L'Education). Moi aussi l'âge de l'enfant me choque, comment l'accepter dans son individualité quand on fusionne avec lui de la sorte. Pour autant, je pense que cette pratique reste ultra-minoritaire: faire une couverture là-dessus est une simple volonté de faire le buzz.

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    2. Je suis d'accord avec toi. Sauf que, "faire le buzz" ne s'appuie-t-il pas aussi sur certains phénomènes de société, certaines évolutions?
      Pour être en contact étroit avec les US et avoir dans mes connaissance des parents qui pratiquent le co-sleeping, je t'assure qu'il y a un mouvement de fond là-bas en ce moment. Cela reste minoritaire mais leur travail de culpabilisation fonctionne...ou plutôt, leur jugement de ce qui est bon ou non impacte, ils/elles se posent en juges et ça, je ne supporte pas.
      (et désolée pour le commentaire flood précédent!)

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    3. Oui, je suis absolument d'accord sur ce point! même en France, le phénomène prend de l'ampleur (Badinter en a parlé d'ailleurs dans son dernier bouquin).

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  5. L'allaitement quel mauvais souvenir! Je ne suis pas contre car j'ai essayé d'être "une bonne mère", mais ça a foiré (ha!) une véritable horreur, la douleur, la culpabilité, et je vais rajouter le baby blues..... brrrrrr rien que d'y penser, j'en ai des sueurs froides!

    Pour la 2ème je n'y ai même pas songé, bébé trop gros (4kg), cesarienne et hémorragie.... j'étais en pleine forme! et malgré cela j'ai bien vu la déception des infirmières quand j'ai dit que je ne voulais pas allaiter!

    Alors OUI nous sommes de BONNES MERES même si nous n'allaitons pas!
    Merci

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    1. Merci pour ce commentaire, nous avons le même vécu!

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  6. Je n'ai jamais allaité, mon épouse s'en est chargée ... quand à la photo ... volonté de de décaler du sujet jusqu'à le rendre inaudible. Nous proposer le femme et son petit homme (futal de GI's ... ) Le gamin pour faire grand utilise un rehausseur ... Photo hors propos . Non, décidément cette photo nous propose tout autres idées et fantasmes .

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  7. "volonté de décaler le sujet jusqu'à le rendre inaudible" : c'est tout à fait ça!
    Contente d'avoir aussi des commentaires masculins!

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  8. Je me souviens avoir eu un épisode de Desperate Housewives dans lequel une collègue de Lynette allaitait son enfant âgé de 4 ans... C'est que ce qui peut paraître choquant ici en France ne l'est pas dans les pays anglo-saxons ! J'ai vécu en Australie et là bas, allaiter son enfant au-delà des 18 mois est monnaie courante. Les mamans allaitent leurs enfants dans les transports, et ça ne choque personne.
    En ce qui me concerne, je ne suis pas encore maman mais je pense que si je peux, j'allaiterai. Autour de moi, beaucoup de mes amies , jeunes amies, ont choisi l'allaitement et parlent de ce lien si particulier tissé avec leur petit ... Alors on verra.

    Enfin tout ça pour te dire que cette photo à la une du Time ne me choque pas!
    Bonne soirée!

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  9. Billet intelligent et ça fait aussi plaisir de lire les commentaires associés. Cette couverture c'est clairement du buzz. Après comme souvent dans les pro-allaitements "féroces" (attention je ne parle pas de TOUTES les femmes qui allaitent), il y a une forme d'agressivité et de revendication permanente assez usante. Comme tu le dis, les mères ont assez de motifs de culpabilisation donc basta !

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    1. Merci pour votre commentaire!Je partage totalement votre avis au sujet des pro-allaitement "féroces" ;-)

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  10. Beaucoup de bruit pour rien... J'ai du mal à comprendre comment on peut prendre cette couverture au premier degré. Je n'ai pas lu l'article qui l'accompagne mais il me semble que le sous-titre en une invite à une interprétation différente de cette photo volontairement provocante: "Why attachment parenting drives some mothers to extremes". Cette femme n'est donc pas présentée comme une "mère parfaite" et donc un modèle à suivre, mais comme l'exemple typique de la mère excessivement fusionnelle et abusive, non? Et d'ailleurs, cette autre lecture me semble tout aussi criticable que la première: allaiter son enfant de 3 ans, pourquoi pas après tout? J'imagine qu'il ne viendrait pas à l'idée de celles qui pratiquent l'allaitement long de s'exhiber, elle et leur bambin, en couverture des magazines, et finalement, c'est surtout cela qui choque, non? Et puis, surtout, on pourrait pas un peu foutre la paix à toutes les mères, allaitantes ou non, porteuses ou non, cododoteuses ou non, et respecter un peu leur choix, bordel? Or, chacun semble se croire autorisé à donner son avis sur des choix qui sont profondément personnels et intimes. Mais de quel droit?

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    1. Je n'ai pas dit qu'il fallait prendre la couverture au 1er degré : j'ai bien compris que le "Are you mum enough" était ironique, le dossier étant plutôt critique à l'égard de l'"extended parenting", que le Time semble réduire à l'allaitement tardif qui est l'aspect le plus spectaculaire.
      En revanche, puisque la mère nous regarde droit dans les yeux, on peut penser que c'est elle qui s'adresse au lecteur, laissant supposer que les mères pratiquant l'extended parenting se revendiquent comme de meilleures mères.

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  11. Ce qui me gêne dans cette Une, c'est effectivement le côté buzz, montrer une femme allaitant un enfant de 3 ans, pour ma part, je pense qu'allaiter un enfant si tardivement est un peu "décalé" et pas "très sain" notamment pour le complexe d'Oedipe... Ainsi, je trouve que cet article semble plutôt se "moquer" des femmes allaitantes et non les soutenir. L'allaitement est une cause de santé publique, il est prouvé que le lait maternel est ce qu'il y a de meilleur pour le bébé car le mieux adapté au bébé. Je ne pense pas que c'est un effet de mode. Et oui, je suis d'accord, c'est un choix perso pour la femme car il demande bcp d'implication, et effectivement un bib donné avec amour, vaut mieux que donner le sein à contre coeur. J'ai écris cette semaine un article sur l'allaitement, si cela vous intéresse:
    http://tribulationsetaddictions.blogspot.fr/2012/05/vie-de-maman-allaitement-maternel.html
    Amandine

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    1. Y-a-t-il des études qui prouvent les effets négatifs d'un allaitement long sur la construction de l'identité d'un enfant ou vous contentez-vous d'émettre une opinion personnelle qui ne se fonde sur rien de tangible? Et puisque le lait maternel, selon vous, est ce qu'il y a de meilleur pour le bébé, à quel âge cesse-t-il de l'être exactement?

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    2. Il est conseillé selon l'OMS d'allaiter jusqu'à l'âge de 2 ans son enfant. Et oui c'est un conviction personnelle Lorsque je dis que pour la construction Psychologique de l'enfant L'allaitement tartif n'est pas recommandé. Dolto en parle dans un de ses livres d'ailleurs.

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    3. Une « conviction » personnelle ? Hou là ! Voilà qui clôt le débat… Toutefois, l’OMS n’a jamais prétendu qu’allaiter un enfant au-delà de 2 ans était nuisible pour lui. D’autre part, Françoise Dolto – dont, par ailleurs, j’admire le travail – s’appuie sur des théories psychanalytiques jamais démontrées lorsqu’elle met en garde contre les « dangers » de l’allaitement long, car, en réalité, aucune étude scientifique sérieuse n’a jamais été menée pour évaluer ses conséquences sur le psychisme de l’enfant et sur sa construction. Autrement dit, pures spéculations…

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    4. Et alors? La LL elle aussi fait passer ses convictions personnelles à travers des études manipulées et biaisées, le bon Dr Sears, aux Etats-Unis, membre de la LL bien sûr, est à l'origine du "co dodo", du "portage" permanent. Bien sûr rien de scientifique dans ses théories, il extrapole simplement à partir des théories de l'attachement (Bowlby), qui n'ont rien à voir avec le co-dodo et le portage tel que le propose Sears. Mais pourtant cela est présenté comme étant à la pointe des méthodes d'éducation...Ce que je n'aime pas dans l'allaitement long, c'est le côté "open bar", l'enfant qui donne des petits noms aux seins de sa mère, qui considère cette partie de son corps comme sa propriété. Et il y a une vraie aliénation dans cette disponibilité constante du CORPS de la femme vis-à-vis de l'enfant, on peut donner son sein en étant absente, voire même en souffrant ou en étant en colère. Disponible oui, bien sûr, mais pas de cette façon. Je pense que ça n'apporte rien à l'enfant et sert à valoriser l'égo des mères qui misent tout sur la maternité, sa symbolique, du moins l'idée qu'elles s'en font.

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  12. Oui c'est une façon de se moquer des mères allaitantes, d'en faire des bêtes de foire. C'est surtout assimiler une pratique "extreme", l'allaitement d'un enfant de 3 ans, à l'allaitement en général ou à l'extended parenting.

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  13. Bonjour Sophie

    je réagis un peu en retard mais je lis souvent ton blog...ce qui me dérange avant tout dans cette couverture c'est la mise en scène très...exhibitionniste...qui me semble contraire à l'esprit de l'allaitement qui est avant tout un acte "intime", que de très nombreuses mères pratiquent en société mais en réservant un espace d'intimité aux enfants (par exemple en calant l'enfant dans une échappe de portage qui "fait écran" entre l'enfant et le reste des personnes présentes (je précise que je n'ai pas allaité mes enfants), sans compter le choix du modèle à la plastique parfaite...bref çà ne sert aucune cause (ni pro, ni contre le maternage intensif), c'est tout simplement...purement racoleur non ?
    Françoise

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  14. Bonjour Françoise, absolument d'accord avec ton ressenti! c'est très racoleur et provocateur!Mais ça marche, vu le buzz fait autour de cette couverture!

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  15. J'arrive quelques jours plus tard et sans lire tous les commentaires, je réagis sur ton article, et la photo.
    Oui, je la trouve choquante aussi, mais ce n'est pas l'âge de l'enfant qui me choque, bien plus l'absence de contact entre la mère et l'enfant. Là où je vis, les enfants sont nourris au sein très tard, et c'est d'ailleurs souhaitable. Les campagnes de publicité visant à promouvoir le biberon ont fait des dégâts terribles dans la population, et provoqué des morts infantiles en raison de l'utilisation d'une eau non adaptée, non stérilisée.
    Après, ce qui est valable pour l'Afrique ne l'est pas pour l'Europe. J'aurais tendance à penser que chacune doit pouvoir faire ce qu'elle veut, sans se sentir coupable de ne pas allaiter, ou de le faire. Aussi longtemps qu'elle le souhaite.
    J'ai eu à la naissance de ma première fille à Abidjan, la situation inverse, une pédiatre et des nounous qui toutes me grondaient de vouloir donner le sein à mon bébé, allant jusqu'à lui donner des biberons en cachette la nuit. Je l'ai très mal vécu, comme le vol de mon choix, de ma décision en tant que mère.


    Pour ce qui est de l'intimité, là aussi j'aurais tendance à ne pas avoir les mêmes exigences du fait de l'habitude ici de nourrir les enfants au sein, en public.

    Bref, tout cela, c'est avant tout question de liberté, et du respect de celle de chacune à décider ce qu'elle pense être le mieux pour son enfant, pour elle, sans dogmatisme, sans prosélytisme d'aucune sorte.

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  16. Ton point de vue est très intéressant car il va a l'inverse de ce que l'on vit ici. Néanmoins, comme toi je me suis sentie dépossédée de mon libre choix de mère, quand on m'a poussée a allaiter 3 jours alors que je ne ld voulais plus.

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  17. Cette couverture m'a choqué, pas tellement visuellement, mais pour ce qu'elle véhicule comme ambiguïtés de tous poils.

    Sinon, la façon dont l'encouragement à l'allaitement est fait m'agace aussi terriblement. j'ai allaité mon fils pendant 8 mois, par choix, parce que ça me paraissait être la nourriture la plus adaptée, la plus pratique et la plus économique. Mais j'ai bien galéré au début, uniquement parce que la pression des infirmières à l'hôpital est insupportable et qu'elles sont parfaites pour te culpabiliser si ça ne fonctionne pas vraiment (d'ailleurs, c'est forcément de ta faute, jusqu'à ce qu'une infirmière plus attentionnée que les autres constatent que le pb vient du petit. Bref).
    Quand j'ai enfin pu rentrer chez moi, il m'est arrivé au tout début de donner quelques biberons de lait artificiel parce que mon petit avait faim et que je ne pouvais pas suivre. Ce que déconseille fortement, évidemment, les pro-allaitement extrémistes parce que ça "scrapperait" l'allaitement. Ce n'est pas vrai. Un ou deux biberons de secours ne tuent pas l'allaitement.
    Pour le retour aux techniques un peu "roots", je ne sais pas en France mais ici, au Canada, c'est assez populaire. Mais on peut y avoir recours sans être forcément "hippie-like". J'ai utilisé un porte-bébé car c'est plus pratique dans le métro, j'utilise des couches lavables car la liste des ingrédients des couches jetables me donnent des boutons (et mon portefeuille s'en trouve fort aise) et je ne pratique pas le co-dodo car je trouve ça, au pire, dangereux et au mieux, très inconfortable.
    Mais quand on est deux, je prends une poussette, quand je voyage, je prends des couches jetables, et si un jour je n'ai pas le choix, je dormirai (très mal) dans le même lit que mon bébé.

    Pour finir, je trouve ce blog, intéressant, intelligent, drôle et mesuré. Merci.

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