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mercredi 21 décembre 2011

Mon top 10 des publicités les plus sexistes de 2011

La fin de l’année signe l’époque des cadeaux, des chocolats mais surtout des bêtisiers !
Pour ne pas déroger à la règle, je vous propose le top 10 des publicités sexistes !
1°) Petit Bateau
C’est le bad buzz de l’année ! En juin dernier, la marque à la marinière a affolé la toile. En cause : 2 bodys aux motifs jugés sexistes par de nombreux internautes qui se sont manifestés vivement sur la page Facebook de la marque. Sur le modèle destiné aux petites filles, forcément rose, on pouvait y lire les qualificatifs "jolie, têtue, rigolote, douce, gourmande, coquette, amoureuse, mignonne, élégante, belle", sur celui destiné aux petits garçons "courageux, fier, fort, vaillant, robuste, rusé, habile, déterminé, espiègle, cool".
Malgré l’ampleur de la polémique, la marque n’est pas revenue sur sa position, bien au contraire :"Nous constatons que certains clients ou certaines clientes réagissent suite à la diffusion d’une photographie représentant deux bodys Petit Bateau. Sachez que notre intention n’a jamais été de véhiculer un message sexiste. Ces produits, commercialisés en grande distribution, ne seront pas retirés du marché car nous n’y voyons aucune intention de nuire ou de projeter une image fausse de la femme."
Clin d’œil ou pas, la marque Brandt a mis en scène dans sa dernière publicité un petit garçon portant un t-shirt imprimé « Les vrais hommes font leur lessive, c’est maman qui me l’a dit » !
2°) Dim

Crédit photo "La plume à poil"
Encore une marque de dessous dans ce top 10 ! Cette fois-ci l’inventeur du bas qui tient tout seul nous vend du rêve en nous promettant de devenir le plus beau feu rouge de Paris ! Dans la catégorie femme objet, est-ce plus valorisant qu’une plante verte ou une potiche ? Pas sûr…
3°) Williams

Quel rapport entre une paire de seins et de la mousse à raser ? A priori aucun. Dans cette pub, le visage de la femme est hors champ, comme si elle n’existait que pour sa poitrine, qui fait office de repose-tête à l’homme. Un coussin sur pattes en quelque sorte ! En réaction, les chiennes de garde ont détourné cette pub en remplaçant la paire de seins par une paire de testicules !
4°) H&M

On connaissait les pubs retouchées, mais H&M elle allé encore plus loin dans la dictature de la beauté ! L’affiche pour sa collection de lingerie a ainsi mis en scène des mannequins aux corps de synthèse crées par ordinateur ! La marque s’est défendue d’être sexiste, affirmant que pour les publicités masculines, des corps générés par ordinateurs étaient également utilisés. Ouf, l’honneur est sauf !
5°) Digital

Les femmes et l’électro-ménager, un grand classique de l’histoire de la pub ! Le magasin Digital d’Angoulème a voulu faire dans le pseudo-créatif en utilisant des corps de femmes nues afin de servir de faire-valoir à ses produits. Des présentoirs vivants en quelque sorte. Ce spot ultra-suggestif se termine en apothéose avec la présentation très phallique de l’aspirateur calé entre les jambes du mannequin. Devant la pression de l’association « femmes solidaires », le directeur du magasin a décidé de retirer la publicité des écrans de cinéma.
6°) Ryanair
La compagnie low cost ne faisait déjà pas dans la dentelle en publiant chaque année un calendrier de leurs hôtesses en petite tenue. Elle est allée cette fois-ci un cran plus loin avec sa campagne d’affichage mettant en scène une hôtesse en sous-vêtements, le pouce dans la culotte. Le message d’accompagnement est, lui aussi, dans la droite ligne du visuel : « Nos prix sont chauds bouillants, comme notre équipage ». Pour une compagnie aérienne, ça ne vole pas très haut !
7°) Veet

En mai dernier, la marque de dépilatoire a fait le (bad) buzz avec un site évènementiel kitsch et d’un très mauvais goût intitulé « Mon minou tout doux ». Utilisant les codes de l’enfance (chat girly, coloris rose), Veet proposait un jeu consistant à épiler virtuellement un minou, un chat aux allures de Pet Shop. Venait ensuite le test fatidique du matou, un gros mâle chargé de juger sur pièce la qualité de l’épilation. Et gare au verdict s’il restait quelques poils ! « Tu as choisi le bon produit, mais le minou aime être plus épilé. Repasse le test du matou ». Une promotion à peine masquée de l’épilation intégrale… Devant l’ampleur de la contestation sur le net, Veet a finalement décidé de retirer sa campagne « poil à gratter » !
8°) Zappos

Au départ, le site de vente en ligne américain Zappos ne proposait que des chaussures. Il y a peu, il a élargi son offre en vendant également des vêtements. Pour communiquer à ce sujet, la marque a pensé qu’il valait mieux montrer des femmes nues plutôt que les vêtements en question ! Pour Michelle Thomas, directrice marketing de la marque « "Zappos a la conviction que nous pouvons vendre n'importe quoi." N’importe comment, ça c’est certain !
9°) Influelse

Dénichée par l’excellente blogueuse Anaismisfits, cette pub pour une agence de RP est le summum du graveleux et du manque de créativité. 40 ans un petit coup de mou? Nos attachées de presse sont BONNES pour lutter contre les pannes médiatiques". Le pire c’est que cette campagne jouant sur les codes de la séduction, voire de la prostitution, émane de 2 femmes, les fondatrices de l’agence. Psst, les filles, vous savez que les attachés de presse, ça existe aussi ?
10°) Ministère de l’Education nationale

Le premier employeur de France n’échappe lui non plus pas aux clichés quand il s’agit de recruter des enseignants. Laura, figure féminine « a des rêves » alors que son homologue masculin « a des ambitions ». Elle bouquine, son bureau en arrière-plan alors que son collègue Julien, en chemise et la tête vers son écran, vit pleinement la « concrétisation de son projet professionnel ». Bonnet d’âne pour cette campagne !
Pour finir sur un note positive, tournons-nous vers le passé et apprécions le chemin parcouru à travers ce top des 48 des pires pubs vintages ! Et souhaitons qu’en 2012, je n’aie plus assez de matière pour faire de bêtisier !

lundi 19 décembre 2011

Anne Sinclair, élue femme de l'année: bêtisier ou mauvaise blague?

Le mois de décembre signe le retour des bêtisiers et des palmarès des personnalités de l’année. On se demande si cette année, les médias n’ont pas décidé de faire un « 2 en 1 » tant certains résultats font mal aux yeux et au féminisme ! Ainsi, le magazine « Grazia » et un sondage CSA pour Terrafémina consacrent tous les 2 Anne Sinclair comme personnalité féminine de l’année !

Selon Grazia, elle est une « héroïne de 2011 » pour 56% des votes !

« Défendre l'homme qu'on aime envers et contre tous, même si l'on est sa première victime : c'est une certaine idée de la femme qu'a incarné Anne Sinclair dans l'affaire DSK, et qui a marqué les françaises. Fidèle à l'infidèle, un peu désuète dans sa grandeur tragique, elle a pu agacer les féministes, toucher les amoureuses ou fasciner les époux, mais elle n'a laissé personne indifférent."

Pour le CSA, 31% des sondés de sexe féminin estiment qu'Anne Sinclair est la personnalité féminine de l'année: «Son image d'icône blessée a profondément touché les femmes, qui s'identifient à elles et se demandent ce qu'elles auraient fait dans sa situation», souligne Véronique Morali, créatrice du site Terrafemina »

Alors qu’une étude récente révélait la faible proportion des femmes dans les médias, davantage cantonnées au rôle de victime qu’à celui d’expertes, ces 2 sondages ne font que confirmer cet état de fait. Mais est-ce vraiment étonnant au regard du tapage médiatique qui n’a eu de cesse d’élever Anne Sinclair au rang de femme sacrificielle, de mater dolorosa ? Quand on sait que le 20h de TF1 consacré à la catastrophe de Fukushima a été regardé par 4 millions de téléspectateurs de moins que l’interview de DSK, on prend la mesure du phénomène médiatique !

A ce sujet, Bernard Sananès, président de CSA, modère ce résultat en expliquant que l'idée n'était pas de distinguer les femmes les plus populaires, mais celles qui ont le plus fait parler d'elles en 2011. Ce qui est étonnant, c’est que les hommes ont spontanément élu, pour près d'un tiers d'entre eux, Christine Lagarde en tête de leur classement «Ils saluent par ce choix la réussite politique et professionnelle de la femme. Ils expriment aussi par là un cocorico car ils sont fiers qu'elle soit la première femme française à la tête d'une institution internationale telle que le FMI». Les femmes manquent-elles à ce point de modèles de réussite féminine qu’elles préfèrent s’identifier à une femme trompée plutôt qu’à la présidente d’une institution internationale ? Ou ont-elles intériorisé parfaitement la vision de la femme véhiculée par les médias ?

Grazia va encore plus loin dans son palmarès de personnalités féminines en consacrant Tristane Banon comme « pleureuse de l’année » et en plaçant un homme, Jean Dujardin, en 7ème position ! 2 victimes et un homme, vive le top des françaises !

A quand Nafissatou Diallo élue « plus bel hématome au vagin de l ‘année » ?


dimanche 18 décembre 2011

Torchon, mug, photos de classe : quand l'école rackette les parents d'élèves



La semaine dernière, je suis tombée sur un mot dans le carnet de correspondance de mon fils m’informant du marché de Noel de l’école, « merci de prévoir de la monnaie », était-il précisé. Intriguée, j’ai demandé à mon fils de quoi il s’agissait et il m’a confirmé avoir fabriqué des décorations (des sujets en bois peints et de maaaaagnifiques CD décorés avec des paillettes) destinées à être revendues au marché de Noel. En revanche aucun information dans le carnet au sujet de l’utilisation de l’argent collecté. La semaine dernière, nous avions déjà eu un mot nous proposant de commander des mugs et des sacs imprimés avec les dessins des enfants, le mois d’avant c’était les photos de classe. Dans l’école de ma fille, outre la traditionnelle vente de gâteaux du mardi, nous avons eu droit il y a 15 jours à la vente de livres suivie de celle des calendriers, sans oublier les classiques photos de classe. Et nous ne sommes qu’à la fin du premier trimestre ! En discutant avec d’autres parents sur Twitter, j’ai découvert qu’eux aussi avaient été sollicités pour des ventes n’ayant que peu de rapport avec le monde de l’école : des sapins (proposés 30% plus cher que dans le commerce), des huitres, des chocolats…

J’avoue que ce perpétuel appel aux porte-monnaie des parents m’agace et m’inquiète un peu. Je comprends l’intérêt pédagogique des sorties et autres activités extra-scolaires mais il me semble que la coopérative scolaire, à laquelle nous participons tous les mois, est justement censée financer ce type de dépenses. Ce que peu de parents savent, c’est que derrière ces sympathiques mugs, torchons, livres et autres calendriers, se cachent des sociétés privées qui reversent aux écoles des commissions sur les ventes. D’où l’empressement de ces dernières à proposer régulièrement ce genre d’articles.

Je n’ai rien contre le principe de vendre ponctuellement un objet, dans la mesure où il s’agit de financer un projet pédagogique précis. En revanche, je suis contre cette marchandisation croissante de l’école et la présence toujours plus importante des marques. Il n’est pas cohérent d’interdire aux enfants les cartables et les fournitures de marque tout en permettant l’incursion de sociétés privées au sein même de l’école. Une véritable agression publicitaire, comme l’évoque cet article du Monde « permise par la circulaire du 28 mars 2001 dont le nom "Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire" se passe de commentaires : parrainage d'initiatives par des entreprises privées, introduction de logos visibles dans le cadre de jeux promotionnels ou de la distribution de matériel. Ces actions permettent bien souvent à des marques de se donner bonne conscience et de se refaire une virginité à moindre frais…, sinon en s'accaparant par la contrainte culturelle de nouveaux marchés. Il est ainsi à regretter qu'en pleine crise financière, quand il faudrait justement gouverner face aux banques, des collectivités locales comme le conseil général socialiste de Seine-Saint-Denis aient succombé aux sirènes marchandes de BNP-Paribas pour mettre en place une fondation qui systématise l'intervention des entreprises dans le financement des projets pédagogiques. »

Il me semble que cette marchandisation croissante va à l’encontre même du principe de gratuité et d’égalité de l’école. Est-ce aux parents de compenser le manque de moyens de l’éducation nationale, qui va encore se réduire en peau de chagrin dans les années futures si l’on considère les suppressions de postes à venir ?

Si j’avais été logique, j’aurais refusé d’acheter le magnifique CD à paillettes fabriqué par les blanches mains de mon fils. Mais devant ses yeux remplis de fierté je n’ai pas pu résister…Je lui ai quand même expliqué en quoi cela me gênait et lui ai dit que je ne trouvais pas normal que l’école vende des cadeaux confectionnés par les enfants.

Et désormais je m’attends à tout : même à raquer pour le traditionnel collier de pâtes de la fête des mères…

samedi 17 décembre 2011

Coup de coeur cinéma : "Hugo Cabret"

L’un des avantages d'être free lance, c’est qu’en cas de grève de l’institutrice, on n’a plus besoin de stresser et de jongler entre la nounou et les mamies. On prend même la chose plutôt bien, profitant de ce moment de tête à tête privilégié avec son enfant. C’est à cette occasion que mon fils et moi-même sommes allés voir « Hugo Cabret » de Martin Scorsese.

Un grand moment de cinéma qui nous a laissé tous 2 émerveillés et les yeux pleins d’étoiles.

Hugo Cabret, c’est l’histoire d’un jeune orphelin de 12 ans, qui vit caché dans une soupente de la gare Montparnasse dans le Paris des années 30. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate cassé qu’il n’aura de cesse de vouloir réparer, persuadé que celui-ci recèle un message secret. Il sera aidé dans sa quête par l’aventurière Isabelle, une petite fille de son âge qui se révèlera être la filleule du célèbre cinéaste Georges Melies.

Le film se découpe en 2 parties : la première s’intéressant à la quête des 2 enfants pour trouver la clé en forme de cœur capable de remonter l’automate, la seconde s’attardant sur la vie de Georges Melies.

Rarement un film pour enfant m’aura autant bouleversée. J’ai été happée dès les premières minutes par la beauté des images : l’univers métallique de la gare, l’ambiance sépia du Paris des années 30 sont retranscrits avec une poésie et une magie qui transportent littéralement. Un véritable voyage hors du temps qui met tous les sens en éveil : on sentirait presque l’odeur sucrée des croissants du café de la gare Montparnasse ! Un heureux mélange entre Amélie Poulain et Charles Dickens dans un Paris féerique et méconnu. Certains esprits chagrins reprocheront à Scorsese l’aspect aseptisé et « carton pâte » des décors parisiens : pour ma part j’ai préféré me laisser transporter par la magie sans trop rationnaliser.

J’ai également beaucoup apprécié le choix et le jeu des acteurs : le touchant Asa Butterfield (Hugo Cabret) qui joue avec une justesse incroyable, le merveilleux Ben Kingsley (Georges Melies) dont on perçoit les fêlures en filigrane et le truculent Sacha Baron Cohen (ex Borat) qui incarne avec virtuosité un inspecteur de police psychorigide.

Le scénario, trépidant et extrêmement bien rythmé, alterne destins personnels et histoire du 7ème art avec une grande fluidité. Scorsese ne vient pas du cinéma pour enfants et tant mieux ! Habituellement, je reproche aux films de ce genre leurs scénarii faiblards compensés à grand renfort d’effets 3D et leur morale niaise pas très subtile. Rien de tout ça dans « Hugo Cabret » qui réussit le pari de glisser subrepticement des messages très forts (comment donner un sens à sa vie ? comment survivre aux désillusions de l’existence ?) tout en narrant de façon très poétique l’histoire du 7ème art . J’ai également beaucoup apprécié le personnage d’Isabelle : enfin une héroïne féminine en pantalon, aventurière et littéraire et qui ne se contente pas d’attendre le prince charmant !

En bref, un vrai coup de cœur, qui s’adresse aux enfants comme aux parents, à voir et à revoir sans modération pour illuminer cette période de fin d’année !

vendredi 16 décembre 2011

Appel à témoignage pour un article

Pour un article au sujet d'une étude liant ADN et pauvreté, je suis à la recherche de personnes pouvant apporter leur éclairage et leur point de vue:
- Un sociologue
- Une personne travaillant dans l'humanitaire (médecins du monde par ex) et en contact
avec la pauvreté sur le terrain

N'hésitez pas à faire tourner! Merci par avance!

Pour me contacter : sophrouiller@hotmail.com

Les 2 ans de Girlz in Web : j'y étais!


Hier soir, j'ai assisté avec ma copine Cécile à la soirée des 2 ans de « Girlz in web ».

GIW c’est un réseau de femmes travaillant dans le web et les nouvelles technos que j’ai découvert l’année dernière au détour d’un article que j’écrivais.

Très active, l’association organise de nombreux événements :

- Des workshops sur des thématiques très concrètes : « les RP 2.0 », « La veille sur Internet » « Comment animer votre page Facebook » qui permettent à la fois de se mettre à niveau et de networker dans une ambiance conviviale

- Des "amphis » : un événement annuel sur des thématiques plus pointues et davantage orienté « expert ». Le prochain, « Mobile IT, la révolution Mobile est en marche" se tiendra au Palais Brongniart le 13 février 2012.

Parallèlement à ces organisations d’ateliers, l’association suit de près les grands événements business ou web en y envoyant une « reporter » (Womens Forum, Le Web, Futur en Scène, Orange Digital Women Camp, Start Up Week-end..). Intéressant quand on sait que le nombre de femmes membres du jury et speakers à « Le Web » s’élevait à seulement 11,6% !

Sur le terrain, GIW promeut également les métiers high-tech auprès des jeunes filles : le 10 décembre l’association est allée dans un collège afin de participer à un forum des métiers en collaboration avec l'association Actenses qui s'investit dans les quartiers défavorisés.

Je suis adhérente à l’association depuis peu et j’apprécie énormément l’esprit de solidarité et le dynamisme qui y règne. Pour une adhésion plus que modique (20€ l’année), GIW permet à chacune d’assister à des événements de qualité, de réseauter avec des personnes brillantes et accessibles et de faire partie d’une communauté très active. Les hommes y sont également les bienvenus, ils étaient d’ailleurs très nombreux à la soirée hier soir !

Adhérer à l’association, c’est aussi ma façon de faire bouger les choses, à mon petit niveau. A l’heure où les femmes, bien que bonnes élèves du web, sont sous-représentées dans le numérique, il est important que des associations telles que GIW leur offre visibilité et promotion.

Pour avoir envie de réussir, je crois beaucoup à l’importance de modèles féminins valorisants, surtout dans le milieu très masculin des nouvelles technologies : Girlz in web permet cela en nous offrant un beau panel de réussite au féminin, que ce soit lors de ses événements ou dans la galerie de portraits de son site web.

La soirée d’hier était à l’image de l’association : très pro mais également très fun. J’ai été agréablement surprise du nombre de participants (plus de 200), preuve de la vivacité du réseau. J’ai pu croiser IRL des visages qui n’étaient jusque là que des avatars carrés sur Twitter et c’était très rafraichissant ! Et, cerise sur le gâteau, moi qui ne gagne jamais rien, j’ai remporté un magnifique casque Philips Swarowski !

Alors, un grand merci à GIW, très bon anniversaire et longue vie à l’association !

Pour en savoir plus :

Le site de GIW

La page Facebook de GIW

La page Twitter de GIW

mercredi 14 décembre 2011

Et si pour Noel j'offrais à mon enfant un livre non sexiste?

livre enfant - photl.com

Lassé(e) des albums pour enfants où les héroïnes sont des princesses endormies ou des mères confinées à la cuisine ? Il existe des alternatives!

Alors qu’en 2010, 83% des femmes de 25 à 49 ans travaillent, la littérature enfantine semble déconnectée de la réalité et anachronique. En effet, dans la plupart des albums, les mères sont toujours représentées à la maison, astiquant ou cuisinant ou sont cantonnées à des métiers stéréotypés (enseignement, vente, soin). Les pères, quant à eux, exercent des professions valorisantes, font du sport, ou voient des amis.

Quand on sait que c’est dès l’enfance que se construit la confiance en soi, que s’échafaudent les premières représentations et projets professionnels, on saisit mieux l’importance d’offrir aux enfants des livres qui leur permettent de développer leurs potentiels et leur per­son­na­li­té li­bre­ment.

Etude des représentations des 2 sexes dans la littérature enfantine et panorama des ouvrages garantis « o% de sexisme » !

Différentes études prouvent que la littérature enfantine est plus stéréotypée que la réalité !

Anne Daflon-Novelle, docteur en psychologie, a mené 3 études très complètes en 1994, 1997 et 2000 (2) portant sur les représentations des 2 sexes dans la littérature enfantine. Il en ressort des disparités flagrantes de représentation, tant au niveau quantitatif que qualitatif.

Les chiffres sont éloquents : on note 2 fois plus d’héros que d’héroïnes et 10 fois plus d’héros animaux que d’héroïnes animales ! Les stéréotypes également ont la vie dure : les femmes et les fillettes sont plus souvent représentées à l’intérieur qu’à l‘extérieur et dans des activités passives. A l’opposé, les hommes et les garçons sont davantage illustrés dehors que dedans, vaquant à des occupations actives. Les femmes sont essentiellement présentées en tant que mère dans des tâches ménagères ou de soins courants aux enfants, dont les fils sont majoritairement les bénéficiaires. Lorsqu’elles sont identifiées comme ayant une situation professionnelle (15 % d’entre elles contre 32 % des hommes dans l’étude de 1994) elles sont cantonnées aux métiers de l’enseignement, au soin des enfants ou au commerce. Les hommes ont des activités professionnelles plus variées et valorisées.

Autre déformation de la réalité : l’"androcentrisme". Dans l'esprit des adultes, le sexe masculin est le sexe par défaut et les personnages masculins sont censés convenir aux deux sexes, l'inverse n'étant pas vrai. Ce raisonnement est faux, dans la mesure où tant les garçons que les filles vont préférer des livres avec un personnage central de leur propre sexe

Les conséquences de ces représentations sont nombreuses : "Pour les filles, le manque de modèles valorisants porte un coup à l'estime de soi et conditionne des comportements. Les stéréotypes de la littérature enfantine restreignent par exemple leurs choix professionnels: il leur est difficile de choisir un métier qu'elles n'ont jamais vu exercer par d'autres femmes. Les garçons sont également confinés dans un rôle rigide: ils auront plus de difficulté à choisir un métier dit "féminin", par peur des moqueries de l'entourage, des copains" explique Anne Daflon-Novelle.

Des maisons d'édition qui proposent une alternative

Créées en 2005 par deux femmes, les Éditions Talents Hauts défendent deux lignes éditoriales : la lutte pour l'égalité des sexes et la lecture bilingue sans traduction. A leur catalogue, des livres " pour les filles et les garçons" qui tordent le cou aux clichés sexistes. Les héroïnes ne sont pas forcément des belles endormies attendant le baiser salvateur de leur prince charmant mais sont pirates, maires ou cow-boy ! Les garçons jouent à la poupée, portent les cheveux longs et aiment les histoires d’amour !L’épineuse question du voile intégrale est même évoquée de façon très poétique dans l’album "Samiha et les fantômes" à travers le regard d’un enfant. Le premier album, " La Princesse et le Dragon", dans lequel une princesse délivre un prince pas très futé, est le titre le plus vendu de Talents Hauts.D’autres sujets sont abordés, comme les violences faites aux femmes avec " La Joue bleue", la séparation sexiste des jeux et jouets avec "Club poney et clan vélo" et "La Dînette dans le tractopelle".

Autre ovni de la littérature enfantine, les « Editions pour penser à l’endroit ». Créée en 2002, la vocation de cette maison d’édition est d’ouvrir la discussion entre adultes et enfants autour de sujets tels que l’écologie, le bonheur, la mort et les préjugés.

L’album « Les projets d’Ariadhie (il faut leur dire) » traite de façon très pédagogique de la place méconnue des femmes dans l’histoire : une petite fille qui se voyait inventeuse, cheffe d’orchestre ou sculptrice décide d’abandonner ses projets, faute de modèles féminins à qui s’identifier. Sa mère décide lui démontrer que les exemples, pourtant nombreux, sont souvent méconnus.

Autre originalité de cette maison d'édition, tous les livres sont consultables gratuitement au format PDF.

Au regard des effets délétères des stéréotypes développés plus haut, il parait important de responsabiliser chacun des acteurs concernés : parents, professeurs, bibliothécaires et même libraires et éditeurs. Néanmoins, il n’est pas toujours aisé de se retrouver dans les méandres de la littérature enfantine. Pour aider chacun a opérer des choix éclairés, l’association « Lab-elle » à crée un label «al­bums at­ten­tifs aux po­ten­tiels fémi­nins» met­tant en évi­dence les livres qui per­mettent aux en­fants de déve­lop­per leurs po­ten­tiels et leur per­son­na­li­té li­bre­ment. Cette liste est disponible ici.

Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour combattre les préjugés !