> Les 9 types d'articles pour femmes que les journalistes devraient arrêter d'écrire

mercredi 2 mai 2012

Les 9 types d'articles pour femmes que les journalistes devraient arrêter d'écrire



Ce matin, je suis tombée sur cet excellent article via Twitter : « Les 9 types d’articles « pour femmes » que les journalistes devraient arrêter d’écrire » (merci @oelita !).

L’auteure prend comme point de départ un papier du Wall Street Journal  « Les 9 règles que les femmes devraient suivre pour réussir professionnellement » dans lequel on leur conseille de « travailler beaucoup » de « savoir ce qu’elles veulent » et de « foncer ». Jusque là, des règles qui pourraient s’appliquer aux hommes également, sauf qu’on leur demande également de « bien s’habiller et de jouer au golf » et de « faire le travail que personne d’autre ne veut faire ».

L’auteure précise que ces conseils ne sont pas foncièrement mauvais mais se demande pourquoi ils ne s’appliqueraient qu’aux femmes. Selon elle, ils constitueraient une façon indirecte de légitimer les inégalités professionnelles : si les femmes sont moins payées à poste équivalent et sous-représentées dans les comités de direction c’est finalement car elles ne font pas ce qu’il faut (comme bien s’habiller, jouer au golf ou travailler dur).

Des réponses en définitive aussi sexistes que les inégalités professionnelles dénoncées dans l’article.

L’auteure demande aux journalistes d’arrêter  d‘écrire ce type de papiers d’un autre temps qui sous-entendent que les hommes ont le pouvoir et que les femmes doivent agir comme des hommes pour tenter de le prendre. Elle en profite pour épingler 8 autres types d’articles que je résume librement ici :

-       Le monde est dangereux pour les femmes : Forbes a ainsi listé les villes les plus dangereuses pour les femmes (N° 1 Saginaw…dans le Michigan !). Tremblez…et restez chez vous surtout !

-       Comment être une bonne mère ET une working girl ET une bonne épouse ET une top-model (mais oui c’est possible !) : Des injonctions contradictoires et irréalistes qui enferment dans une logique d’échec.

-       LA solution c’est d’être mère au foyer. Ou working girl. Peu importe, en fait, du moment qu’il s’agisse d’un modèle prédéfini que l’on juge meilleur à un autre, sans nuance, et que l’on impose comme norme. Pourtant, sans être superwoman, on peut être mère et avoir une carrière. C’est ce qui s’appelle les compromis.

-       Comment rendre votre homme heureux au lit : un type d’article doublement sexiste : il suppose que tous les hommes sont identiques et que la sexualité féminine est purement altruiste et tournée vers le plaisir masculin. Elle donne et il reçoit. Dans le même genre : « comment l’empêcher de vous tromper ».

-       Toutes ces femmes qui sont plus belles que vous : « Les 50 plus belles femmes » « Le top des 99 femmes » «  ces 20 femmes qui ont tout » : des classements basés sur on ne sait quoi et dont le but est d’ériger des standards, auxquels on se conforme ou on se juge. Perdu d’avance.

-       Comment avoir l’air de peser 5 kgs de moins instantanément : la poudre de Perlimpinpin n’est pas livrée avec le magazine !

-       Comment changer pour rencontrer l’homme dont vous rêvez : « The Atlantic wire » donnait même des conseils pour sortir avec un homme travaillant à Wall Street : « racontez lui des histoires courtes pour qu’il écoute » « adaptez vous au manque de romance »…en bref, changez (mais restez vous même, vous ordonne le magazine quelques pages après !)

-       Comment faire faire quelque chose à votre homme : que ce soit de vous épouser, vider le lave-vaisselle ou ramasser ces chaussettes. Non seulement on ne change pas les gens mais en plus ce genre d’articles véhicule l’idée que les femmes sont des manipulatrices qui arrivent toujours à leurs fins (et les hommes des décérébrés qui s’y soumettent benoitement).

18 commentaires:

  1. Un jour j'ai lu dans un magazine sur le Jeu Vidéo un article avec comme thématique "Les Femmes dans le Jeu Vidéo" bourré d’archétypes comme "les petites filles devaient voler la console de leur frère" ou "les filles jouent moins bien parce qu'elles manquent de coordination", etc. Et le pire, c'est que cet article avait été écrit par une femme :/

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    1. C'est très fréquent que ce genre d'articles soient écrits par des femmes! d'ailleurs quand on les critique la réponse est "c'est pas sexiste, c'est écrit par une femme!" :-)

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    2. Moi la réponse avait été "j'ai interviewée un grand nombre de femmes puis j'ai compilée les donnée" -_-

      Mais en effet, c'est un peu comme "je peux raconter des blagues sur l’esclavagisme puisque je suis noir"... enfin j'exagère mais on est pas loin :/

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    3. Oui c'est tout à fait ça! L'usine nouvelle avait fait un top 100 des personnalités du numérique...qui ne comptait que 7 femmes. Réponses du rédac en chef:
      1°) C'est une femme qui a fait l'enquête
      2°) Elle a cherché mais n'a pas trouvé de femmes
      Ca c'est du journalisme d'investigation! :-)

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  2. j'avoue que je lirais bien l'article comment réussir à faire faire le ménage à mon homme ! :-/ lol

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  3. Ton billet est très intéressant et c'est vrai que ces sujets sont devenus galvaudés et ne veulent plus rien dire. Et puis, on ne peut pas être soumise euh je veux dire parfaite^^ Bonne journée!

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  4. Aberrant. Ça me fait penser à un article que la mère de mon beau-père (environ 75 ans) m'a ressorti de son placard il y a quelques années ; une coupure de presse avec les injonctions pour être une "femme (au foyer) modèle" à base de "Quand votre mari rentre d'une longue journée de travail, ne lui parlez pas de votre misérable journée, offrez-lui ses pantoufles et un verre à boire et attendez qu'il vous donne la parole". OMG on n'en est pas loin encore en 2012.

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    1. En effet, les conseils pour épouser un homme travaillant à Wall Street ne sont pas très éloignés de cela!

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  5. J'adore ton article. Tout à fait stimulantes, ces injonctions ! Quand on pense que je bavarde auprès de mon mari au lieu de lui offrir son cocktail du soir et ses pantoufles... Je me promets bien de revenir dans le droit chemin ! ;)
    Un clin d'oeil à Kate Heres, qui a rédigé juste au-dessus de moi un commentaire : oui, j'ai déjà lu de très vieux manuels d'éducation ou de bien vieux articles pour la gent féminine. Oh my God. ça remonte à loin toutes ces inepties !
    Bonne soirée,
    Nathalie

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  6. Tu viens de citer tout ce pour quoi je n'aime pas la presse féminine... :-)

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  7. Merci les filles! :-)

    J'ai validé 2 autres commentaires que je ne vois nulle part, je pense qu'il s'agit d'un bug...toutes mes excuses aux 2 personnes qui les ont postés!

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  8. Super Sophie !! je vais de ce pas lire ces articles !!!
    en tout cas je découvre Hellocoton et je trouve le mix génial !
    si je peux te conseiller deux événements qui peuvent t'intéresser : un blog (pour l'instant) qui se monte et s'appelle Mes Bonnes Copines (va devenir un réseau de femmes où on échangera des coups de pouce, j'ai rencontré la créatrice et elle est impressionnante) ; et Pop In the City, un concept génial de raid urbain pour femmes dont la première édition est à Porto en septembre...

    Voilà, bonne journée ! je vais m'abonner à tes articles ! :o)
    Clémentine

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  9. Kan on se plaint, on ns traite De feministe. Kan on reagit pa on ns traite De femmes soumises. Franchmen jen ai mar detre jugee juste parce ke je suis une femme. On est differente c vrai mai rien,ne prouve kon est meilleure ou pires ke ki kr sr soi donc kon ns laiss tranquille 1peu Vivre notre vie...

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  10. Ah les femmes Pauvres De nous! Telmen De prejugees Telmen dintolerence... La pire chose pour moi c lorske jentends ”ce nest pas etonnant, c 1e femme!”

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  11. Il faudrait aussi en souffler un mot à la presse masculine qui sort aussi ce genre d'article : comment avoir des abdo d'acier, comment etre un père cool, comment 'assurer' au pieu, etc... :)

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  12. Absolument, dans le genre injonctions à la con, les magazines masculins n'ont rien à envier à ceux des femmes! :-)

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  13. Bon
    Et bien quand on a un enfant différent ( le mien est autiste, comme moi mais plus sévèrement ), la question ne se pose ^plus : enfant privé du droit à l'éducation, l'école. Maman privée de son droit au travail.
    J'etais prof de l'Education Nationale, j'ai démissionné pour prendre en charge mon fils.
    Quand je cotoie des parents d'enfants ordinaires, je me sens comme une noire cotoyant des blancs en Afrique du Sud sous le régime de l'appartheid.

    C'est bien simple : nous n'existons pas. Mais ce n'est pas de votre faute...c'est plutot l'état qui est responsable, responsable de parquer les personnes différentes dans des institutions ou hop psychahiatriques : des guettos, loin de vos yeux, loin de vos pensées....

    A quand un article sur les personnes de notre condition ?
    Sommes nous invisibles ?

    Merci en tout cas pour votre blog que je trouve très bien !

    Magali Pignard
    http://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/magali-pignard-donnez-la-parole-aux-autistes_sh_28800

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