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vendredi 18 juillet 2014

Concours d'écriture : interview de Nicole Prieur


Aujourd’hui c’est Nicole Prieur, 3ème prix du concours d’écriture organisé sur le blog qui répond à mes questions. Vous pouvez retrouver sa nouvelle « La maison au toit de chaume » sur le site de Librinova.

Bonjour Nicole, peux-tu te présenter ? 

J'ai bientôt 53 ans !! Mais ni dans ma tête, ni dans mon corps. Je suis infirmière libérale. J'ai tenté l'entrepreneuriat en créant une société de matériaux écologiques (il y avait une librairie sur le sujet d'ailleurs!!). L'aventure a duré cinq ans. J'ai beaucoup appris. Ça a été une expérience formidable. Mais j'ai du reprendre le chemin des piquouses. J'ai d'autres projets, forte de cette première expérience, sans doute un mode d'habitat alternatif, peut-être avec mes filles : l'une pratique l'endurance équestre, l'autre est dans la restauration. Et puis l'écriture, bien sur. Ce petit succès m'a fait beaucoup de bien. J'étais vraiment très heureuse, cela m'a réconfortée et fait chaud, cette petite reconnaissance. 

Comment es-tu venue à l’écriture ? 

Comme presque tous ceux qui écrivent, très tôt. On doit porter ça en soi. J'étais bonne en rédaction, puis en dissertation. J'aime la langue française, les mots. Je déteste faire des fautes. Je me suis jetée dans la lecture à tête perdue, très petite !! Je peux dire que lire m'a formée à la vie, bien plus que la vie elle même. J'ai une très grande admiration pour un certain nombres d'écrivains qui manient la langue avec virtuosité, qui créent une ambiance en trois mots, qui font de la vraie littérature, pas de l'écriture. La lecture m'a sauvée de bien des périls. Elle est mon refuge, mon terrier. Elle me réconforte, m'apprend, me forme et me déforme. 
J'ai tenté maintes fois l'aventure de l'écriture. Ça n'était jamais bon. Je n'étais jamais satisfaite. Je pense que cela se mature, enfin pour moi, c'est comme ça. Ça a pris du temps, beaucoup de temps. Et puis, le boulot, les enfants....Mais j'y suis toujours revenue, c'est quelque chose d'entêtant, une chose laquelle je n'ai jamais renoncée, et maintenant, je sais que je poursuivrai. J'ai l'impression qu'il y a eu un déclic. Je sais un peu mieux comment je dois travailler, comment ça se passe en moi. 
Je ne peux pas ne pas parler de mon grand-père, petit sabotier Lozèrien, poilu de Verdun. C'est lui qui m'a donné le goût de la lecture. Sur son lit d'hôpital, pendant des années, il a lu les grands classiques de la langue française : Maupassant, Victor Hugo, Montaigne, Balzac, Chateaubriand, Fromentin, et aussi Homère....J'ai gardé précieusement tous ses livres, annotés de sa main tremblante. 

Qu’espérais-tu en participant au concours ? Comment t’est venue l’idée de la nouvelle « La maison au toit de chaume» ? 

J'espérais gagner !! Je ne sais pas d'où m'est venue l'idée. C'est venu comme ça. C'est ça qui est magique !! 

Qu’est ce que le prix a changé pour toi ? (même si c’est assez récent !). Que conseillerais-tu à ceux qui hésitent à se lancer ? 

Le prix m'a confortée, m'a fait beaucoup de bien dans mon estime de moi. Il m'incite à continuer, car en envoyant la nouvelle, je savais qu'elle n'était pas trop mauvaise, sinon, je n'aurais pas participé. 
En fait, j'ai publié chez Librinova  un premier ouvrage : Tous les jours même le Dimanche. Je n'en ai parlé à personne : peur d'être moquée, critiquée. Donc je n'ai pas fait jouer mon réseau. Et en même temps, j'ai trouvé intéressant de laisser aller les choses. Et pour le moment, je ne suis pas en tête des ventes !! 
Pour ceux qui hésitent à se lancer, franchement, je ne saurais pas quoi dire : tout cela est si individuel, de même que les critères d'appréciation. 

Quels sont tes rituels d’écriture ? Où trouves-tu l’inspiration ? 

Mes rituels : je mâche, je remâche une idée de départ. Ça peut durer des semaines. Je me contrains à y revenir, encore et encore. Après, je fais la même chose pour me rapprocher : des personnages, des lieux , de l'ambiance, du corps. Et puis, j'y vais, et là c'est vraiment ardu. Je ne m'y mets pas pour une heure ou deux. Il me faut au moins une journée complète. Café, cigarettes, lecture, relecture, relecture, re-relecture, re-re-relecture, jusqu'au dégoût. 
L'inspiration me vient des sujets qui me tiennent à cœur, qui m'interpellent. Dans « Tous les jours même le Dimanche », je voulais parler des deux mondes qui se côtoient en permanence dans tous les pays : la ville et la campagne, des incompréhensions, des fonctionnements de vie qui se télescopent, se confrontent, se rejoignent, se critiquent, se gaussent l'un de l'autre, souffrent. Je voulais démontrer que l'un et l'autre peuvent construire des personnalités très en rapport avec leurs origines. 

Quels sont tes écrivains préférés ? Et tes blogs préférés ? 

Zola est en tête, Roger Martin du Gard. Il n'y a que chez eux que j'ai trouvé cette capacité à créer des mondes vraiment vivants, complets, des personnages d'une réalité incroyable.  Et puis Giono, Joyce, Conrad, Hemingway, Steinbeck, Moravia... 
Et pour les blogs, pardon ,mais je n'étais pas très blog, jusqu'à ce que je découvre Tout à l'Ego, bien sur !! Il a un peu le même look que Causette. C'est chouette. 

Es-tu plutôt livre numérique ou papier ? 

Franchement, je suis plutôt papier. J'ai besoin de tenir le livre, de corner les pages, et surtout, de le garder. Mais bon, je commence à m'y mettre. 

Quels sont tes prochains projets d’écriture ? 

Je voudrais participer au concours « Lisez Jeunesse » de Librinova. Mais je manque un peu de temps. J'ai l'idée, les personnages. Et puis quelque chose d'humoristique sur l'entreprise, au travers de l'expérience que j'ai eue. 


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