> novembre 2013

vendredi 29 novembre 2013

Qu'offrir à un(e) féministe pour Noël? (1ère partie) : Idées de cadeaux décalés



Noël approche et vous ne savez pas quoi offrir à votre copine/copain féministe ?

Pas de panique, voici ma petite sélection de cadeaux décalés ! (dans un second billet plus sérieux, j’aborderai ma sélection de livres à offrir sur le sujet).

1°) Un joli cadre rose bonbon affichant une broderie plein de bon sens "le féminisme n’est pas un gros mot"


Prix : 18,86 €

2°) Pour montrer qu’on a le féminisme dans la peau, un set de 3 tatouages temporaires « yes to feminism » « feminist forever »


Prix : 6,04€

3°) Un pack de stickers à coller sur les affiches sexistes (et elles ne manquent pas). Au choix : "Photoshop nuit gravement à la santé des femmes" "Connerie de pub sexiste" ou "Le corps des femmes n'est pas une marchandise"

Prix : à partir de 2,50€

4°) Pour arborer le « girl power » jusqu’au bout des ongles, des stickers pour ongles "Wonder Woman"



Prix : 4,53 €

5°) Dites le avec de la mousse avec ce savon « Feminist as fuck » (existe aussi en version "Fuck you")


Prix : 3,77€

6°) Un livre de coloriage pour petits et grands mettant en scène des femmes illustres (Joséphine Baker, Soong Ching-Ling, Hillary Clinton, Marie Curie, Indira Gandhi, Frida Kahlo, Billie Jean King, Tina Modotti, Annie Oakley, Michelle Obama…)



Prix : 3,77€

7°) Un charmant patch en Vichy “Fuck the patriarchy”,  à broder sur un sac à dos ou une veste en jean



Prix : 18,86€

9°) Une affiche mettant en scène une phrase d’Hillary Clinton, à mettre sous le nez de tous ceux qui voudraient enfermer les femmes à la cuisine


Prix : 8,30€

10°) Un set de 3 poupées représentant les “Pussy Riot”

Prix : 120€

11°) Un sweat-shirt aux couleurs de “Rosie the riveter” (oui je joue les blogueuses mode)


Prix : 31,50 €

12°) Un sac qui met les points sur les “I” : “Yes I’m a feminist, no I don’t hate men” ( porté ici  par mon mari)


Prix : 15 €



mercredi 27 novembre 2013

"Les Mioches" à l'Entracte St Martin



Il y a des soirs comme hier soir, où je n’ai qu’une seule envie : tout planter et me barrer loin, me faire la belle façon Sailor et Lula (même si je n’ai pas le permis).

Après le 30000ème « mamaaaaan » beuglé du fond de l’appartement, la énième dispute entre mes gosses et la 3ème poésie incompréhensible de l’année à apprendre, j’ai très rapidement atteint mon point de non-retour à 18h pétantes.

Faites des gosses qu’ils disaient.

Tout ça pour dire qu’hier soir j’étais, sans le savoir, furieusement raccord avec le thème de la pièce de théâtre que j’allais voir avec ma copine Cécile : « Les Mioches ».

Jouée dans le très sympathique restaurant Café théâtre « L’entracte St Martin » (les pizzas y sont délicieuses), cette pièce d’Anne Didier a été une vraie bonne surprise.

J’avais pourtant au départ quelques réticences, le thème de la mère indigne ayant été beaucoup traité ces derniers temps, avec plus ou moins de talent (je vous conseille d’ailleurs sur le sujet l’excellent one-woman show d’Olivia Moore dont j’ai déjà parlé ici).

Mais ici, pas de lieu commun ou de blague usée jusqu’à la corde: « Les Mioches » est une comédie originale portée par 4 femmes pleines d’énergie communicative. Sous forme de saynètes façon tranche de vie, les comédiennes dissèquent avec un œil acerbe les petits travers des parents (j’ai beaucoup aimé la scène du casting !) et dézinguent le tabou de la maternité forcément bienheureuse : non la grossesse n’est pas toujours un chemin pavé de roses, oui nous avons souvent envie de passer nos enfants par la fenêtre !



En observant ces 4 mères au bord de la crise de nerfs, à la fois déjantées et cruelles, on pense parfois à Almodovar : il y a malgré tout une lointaine parenté puisque la pièce est adaptée de la comédie espagnole « Criaturas.

Question texte, même s’il est globalement efficace, il frôle parfois la caricature (j’ai trouvé les portraits des pères pas très subtils) : on oublie néanmoins ces petits bémols grâce à la performance des 4 actrices qui déploient pendant plus d’une heure une énergie communicative. J’ai eu notamment un gros coup de cœur pour Géraldine Germanaud,  extrêmement juste et qui apporte un vrai supplément d’âme à tous ses personnages.

Si vous souhaitez vous aussi passer un moment sympathique en compagnie de ces 4 comédiennes, n’oubliez pas de réserver, la salle étant complète hier soir !

Pour en savoir plus :
Les Mioches
Tous les mardis soirs à 21H30 jusqu’au 14 janvier



lundi 25 novembre 2013

Accouchement : quand Vert Baudet joue à la police...de la peau lisse!



La surveillance du poids, l’épilation, le choix de la « it tenue » vous pensiez en être débarrassée pendant la grossesse ? Que nenni !

Pas question d’oublier sa balance ou de déambuler dans une tenue ample façon sac à patates au risque de vous prendre des remarques acerbes de la part de votre gynéco ou de votre entourage. Ben alors, on se néglige ? Regarde, Victoria Beckam enceinte, on aurait dit qu’elle avait mangé un petit pois. Oui sauf qu’elle s’est limitée à 5 poignées de nourriture par jour.

Question épilation, impensable aussi de relâcher la pression comme nous le rappelle subtilement cet article du site « Vert Baudet ».



Morceaux choisis :

« Vous vous posez sans doute de nombreuses questions sur votre accouchement » : ah ben oui, en effet, les interrogations sont nombreuses, surtout la première fois. Est ce que ça va durer longtemps ? Est ce que je vais avoir mal ? Est ce que je vais avoir une épisiotomie ? Est ce que je vais réussir à me souvenir de ces satanés exercices de respiration le jour J ?

« Peut-être vous demandez-vous par exemple si vous devez vous épiler avant d’aller à la maternité ? » : Ah non, ce n’est pas la première question qui me vient à l’esprit ça…

« Avant de partir à  la maternité, il est important de penser à l’épilation dite « du maillot » : bizarrement, après la perte des eaux et les contractions en rafale, savoir si l’on est parfaitement épilée ne fait pas partie des préoccupations les plus importantes. Ils ont un drôle de sens des priorités chez Vert Baudet… Et puis le moralisateur  «il est important » est digne des pires magazines féminins question injonction.

« Bien sûr, si vous n’avez pas le temps ou que votre accouchement arrive soudainement, pas de panique pour autant. Les équipes sur place s’occuperont de tout cela pour vous. » : Vous avez la foufoune en bataille ? NE PA-NI-QUEZ PAS ! Les maternités sont désormais toutes équipées de spa et les sages-femmes en profiteront pour vous faire les ongles des orteils une fois les pieds dans les étriers.

«  Un seul inconvénient : certaines maternités rasent le pubis en entier. Une épilation plutôt rapide et pas très agréable qui provoque souvent petits boutons et autres gratouilles lors de la repousse. Pour éviter ces désagréments, mieux vaut donc appréhender le problème un peu à l’avance… » : En effet, encore trop de maternités rasent systématiquement alors que l’OMS a classé ce geste dans la catégorie des pratiques nocives et inefficaces et qu’il convient d’éliminer. « Lavement et rasage sont considérés depuis longtemps comme superflus et ne devraient plus être effectués qu’à la demande de la femme ».

Est ce qu’il ne serait pas plus judicieux de transmettre ce genre d’informations en amont aux femmes plutôt que de les enjoindre à « appréhender le problème » qu’est censé représenté la pilosité ?

Malgré cela, de nombreux sites surfent encore sur la culpabilité des femmes et continuent à transmettre de fausses informations : Le rasage est « plus hygiénique, plus pratique en cas d’urgences » nous explique ainsi le site « Neuf mois ». « Dans la pratique, les futures mamans choisissent généralement le maillot semi-intégral ou intégral pour plus de confort » témoigne la directrice d’une marque de cosmétiques dans une interview sur le site « Magicmaman ».

Confort et maillot intégral dans une même phrase : drôle d’oxymore… On n’avait rien lu d’aussi aberrant depuis l’expression « avortement de confort »…



jeudi 21 novembre 2013

Se souvenir des belles choses




Ce matin, l’œil embrumé, j’ouvre mon compte Twitter.

Alors que l’actualité chaude se partage entre la neige et le tireur fou, je tombe sur le tweet d’une personne que je ne suis pas.

« Encore un marchand de journaux qui disparaît pour laisser place à un salon de thé bobo ». Avant de retweeter le message, j’ouvre la photo et tombe alors nez à nez avec le magasin de journaux de mon père, rue des Martyrs. A l'époque, dans les années 80, il s'appelait encore "Toute la presse.

Hasard ? Je n’y crois pas, j’y vois plutôt un signe, juste au moment où nous sommes en train de régler la succession de mon père.

J’avoue que j’ai du mal la reconnaître notre boutique, défigurée par de vulgaires plaques de contreplaqué noires, déjà recouvertes d’affiches publicitaires criardes. Seul le store, intact, garde encore de sa superbe. Mais pour combien de temps…


Bientôt un énième salon de thé bobo prendra sa place, tout comme une chaîne de restaurant italien branchouille avait déjà remplacé la librairie de mon père, à quelques numéros de là.

Depuis quelques années déjà, je ne reconnaissais plus ma Rue des Martyrs d’antan : les petits commerces (boucherie, librairie, papeterie, poissonnerie) ont été progressivement remplacés par des agences immobilières, des chaines de coiffeurs ou d’opticiens et le public, autrefois populaire, s’est considérablement embourgeoisé.

C’est la fin d’une époque : celle du papier et de la presse, celle de mon insouciance envolée.

Pourtant, combien de souvenirs demeurent encore enfermés en ces 4 murs…

Je revois encore mon père derrière son comptoir, toujours affairé, dès 5 heures du matin et même le dimanche, à pointer ses retours ou à arranger une pile de magazine.

Les présentoirs en fer blanc remplis de titres en tout genre (mon père avait à cœur de proposer des magazines introuvables ou des revues luxueuses comme « Egoiste »).

La réserve pleine à craquer de journaux, preuve qu’à cette époque la presse était loin d’être moribonde.

L’odeur du papier et de l’encre, si caractéristique.

Le rire de mon père quand il avait fait un bon coup comme vendre à une petite mamie un journal parodique à la place du vrai titre. 

Son regard noir quand un client mettait des heures à compter sa monnaie ou lui répondait « c’est cher ».

Les présentoirs de cartes postales à l’époque on en écrivait encore.

Le bruit des rouleaux de pièces en carton que l’on cassait sur le coin de la caisse pour faire de la monnaie, les Pascal, les Delacroix que l’on rangeait précautionneusement.

Les images Panini WWF, les Crados ou football, mes trésors d’enfance

La porte en verre qui s’ouvrait et se fermait en cadence les jours d’affluence puis qui s’est progressivement arrêtée à la fin des années 80. La crise s’est installée, il va falloir penser à vendre.

Aujourd’hui, une page se tourne encore. Un magasin chasse l’autre. Un nouveau titre de presse disparaît. Un magazine s’arrête.

Mais ces souvenirs là, personne ne pourra nous les prendre.