> novembre 2015

lundi 30 novembre 2015

Interview fromage et féminisme : Cécile on the road

Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Cécile on the road qui répond à mes questions.


NB : Cette série d'interviews a été menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13 novembre 


 Bonjour Cécile, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Forte comme un munster au travail, coulante comme un brie de melun dans la vie perso. Pâteuse comme un Neufchatel au réveil. Et je dirais pas quoi après le sport, mais bon.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Ah non ! On en fera jamais assez de fromage. On en fait à peine du petit lait, du vieux caillé. Faut en faire au moins du Maroilles ou de l’Epoisses !

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

L’Accor Hotel Arena et sa campagne d’affichage dans le métro : faut arrêter de vouloir mettre les femmes à genoux (et en plus c’était totalement dénué de sens... )

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

Je suis féministe : si c’est moi qui coupe, c’est féministe (ben oui). Donc, pour que ce soit égalitaire, c’est moi qui coupe.

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

Gouda à la truffe, brillat-savarin, brie au poivre, petit chèvre fondant et clacbitou. A partager avec qui acceptera ma coupe de fromage égalitaire…

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

Des petits “ramequins-raclette” : de la charcuterie et des patates sautées recouvertes de fromage à raclette (ou tout autre fromage qui fond, genre LA FOURME D’AMBERT OH OUI), et au four. C’est pas trop une recette de la honte, plutôt une recette de “qui va directement dans ton gras”.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Le gras, c’est la vie. Le féminisme est donc gras comme du triple crème.

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

Oh oui ! Et on se ferait toutes tatouer un joli macaron laitier sur le biceps.

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

Si elle est contemporaine, c’est Benoite Groult (qui est la nana de 95 ans la plus cool du MONDE)
Si elle est d’avant, c’est Rosalind Franklin. Qui a manqué un prix Nobel parce que deux hommes lui ont volé.
Je suis sûre qu’elle mangeait le mont d’or à la cuillère.

Merci à Cécile pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !

vendredi 27 novembre 2015

Interview fromage et féminisme : Garance



Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Garance qui répond à mes questions.

NB : Cette série d'interviews a été menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13 novembre 


Bonjour Garance, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

C’est compliqué, car le matin je suis plutôt Munster, surtout quand j’ouvre la bouche pour dire « bonjour mon amour », qui fuit très vite le lit conjugale, étonnamment.
Dans la journée je constate que je coule comme un brie, pour finir échouée dans mon lit à 21h30.
Sinon je m’appelle Garance, j’ai 26 ans, j’ai beaucoup de casquettes, un véritable étalage de fromages en direct du fromager.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Je suis très jeune (oh 26 ans c’est très jeune) ça n’excuse pas tout mais c’est rassurant de savoir qu’on évolue dans sa pensée.
Au début je trouvais qu’on en faisait tout un fromage de ce féminisme, je suis par exemple en total opposition avec Elisabeth Badinter sur beaucoup de points et je ne comprenais pas les débats que je trouvais « cons » sur le fameux « mademoiselle » par exemple.
Aujourd’hui j’ai bu beaucoup de vin, et aussi de l’eau, et échangé pas mal entre deux morceaux de Cantal. J’ai toujours beaucoup de mal avec Elisabeth Badinter, ma came c’est plus Marie-Hélène Lahaye.  Mais force est de constater que le féministe est vital pour moi. Je ne suis pas sur toutes les causes, j’évite tout de même de coller du fil dentaire dans la grande fondue du féminisme (c’est bon les vieux, vous l’avez le clin d’œil ?). Pour moi, la plus grande faiblesse, c’est cette éternelle guerre entre les femmes, entre les féministes.  

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ? 

Cette horrible pub dans le métro qui vend le fromage de chèvre avec une grande blonde qui prend la pose (je suis grave dans le thème)… Je n’ai rien contre les blondes d’ailleurs plus contre les pubs à la cons de ce type. D’ailleurs elle n’est même pas blonde. Et alors toutes les pub Adopteunmec je les déteste elles sont tellement sexistes.

 
Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

Il faut faire une fondue ! Tout le monde dans le même caquelon de la vie, mangé à la même valeur !

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

Avec toi par exemple. Comment ça je suis lèche cul ? J’aimerais le partager avec des personnes qui me font rire, mais rire à en avoir le périnée tout moue.

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

À la grande époque de mon amour pour le fromage (oui actuellement je ne peux plus en manger, une longue histoire d’allergie) je collais du fromage râpé sur mon riz. Je suis en couple avec un homme d’origine chinoise. Il pleure des larmes de sang à chaque fois que je sors le fromage râpé quand c’est riz. Surtout que j’ai filé cette passion à notre fille. Passion riz, passion fromage, le plus joli des mélanges de la vie.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

 Je crois que ça reste très perso ce choix… Mais sinon : plus y’en a moins, plus j’ai l’impression de me faire arnaquer.

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

Surtout pas ! Je suis favorable à l’échange, à la prise de conscience, au temps qui permet à chacun de grandir et finalement de voir la réalité différemment.
Un AOC c’est rangé tous les fromages dans une case et j’ai pas envie.

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

La mère de famille, au passage clouté avec ses 3 enfants pendant les vacances scolaires, qui répond aux questions de sa fille en esquissant un sourire plein de lassitude. Parce que oui, la vie parfois ça pue comme un fromage.

Merci à Garance pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !

mardi 24 novembre 2015

Interview fromage et féminisme : Karine Laville

 
Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Karine Laville qui répond à mes questions.

NB : Cette série d'interviews a été menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13 novembre.

Bonjour Karine, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Je suis plutôt coulante comme un brie, caractère facile et accommodant. Pas grande gueule, quoi ! Mais faut quand même pas trop me chercher ! Suis assez chatouilleuse sur les questions d’égalité. En tant que mère au foyer c’est pas toujours facile à défendre, d’ailleurs.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Oui et on a bien raison. C’est encore et hélas indispensable, il faut être très vigilante. Je dirais même que c’est sur ce que certains appellent des « petits détails » qu’il ne faut rien lâcher : le sexisme au quotidien, les blagues idiotes qui dénotent un état d’esprit ancré dans la société…

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

Le refus des députés de réduire la taxe sur les protections hygiéniques, ça craint beaucoup du cul.

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

Avec un compas, un rapporteur, une équerre et les cours de maths de mon fils pour faire des parts égales dans un polygone.

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

Beaufort, tomme de Savoie, Munster. Avec du bon pain et une bouteille de Bourgogne blanc. A partager ma famille. Je suis très famille.

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

Des nachos trèèèès généreusement recouverts de cheddar râpé, au four pendant 10 mn, un p’tit coup de grill et hop, à déguster avec une bière ! (et je suis farouchement contre cette hérésie qu’est le one pot machin, les pâtes c’est ma religion !)

Comme moi, tu fais partie de la team #veilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?

Punaise, grave, 48 ans hier ! Mais je me sens rarement vieille croûte cela dit. Peut-être quand je tombe sur les bouses genre Maître Gims, j’ai du mal à comprendre leur succès.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Plus de 35% ! Le gras c’est la vie !

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

Non. (si tu entends par là un label « bonne féministe » ). Il n’y a pas de féminisme mieux qu’un autre, il n’y a pas de bonnes ou mauvaises féministes. On est toutes différentes, avec pas forcément la même tolérance, le même humour, les mêmes expériences. Par exemple sur twitter je suis des comptes de gens très différents et qui parfois se détestent ou n’ont pas du tout la même vision. Mais j’apprécie chacun pour ce qu’il m’apporte, ça me fait réfléchir de voir (lire) différents féminismes. Certaines ont des positions très fortes, très intransigeantes. Je le suis sûrement moins, mais ça m’interpelle.

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

J’ai du mal à en trouver une. J’aime bien cette génération d’actrices qui prennent position, genre Emma Watson, Lena Dunham, Kristen Stewart, Natalie Portman… (Ya pas beaucoup de françaises d’ailleurs.) Elles sont fortes, brillantes, intelligentes. Mais est-ce que la chemise à carreaux et les bottes en caoutchouc leur iraient bien ? 
 

Merci à Karine pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !


 


lundi 23 novembre 2015

Interview fromage et féminisme : Lucie




Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Lucie qui répond à mes questions.

NB : Cette série d'interviews a été menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13 novembre 

Bonjour Lucie, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Bonjour, je m'appelle Lucie, j'ai 29 ans et pense être davantage de la famille du Munster. Du moins je fais tout pour.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Si j'étais masculiniste ou simplement un homme qui n'a pas bien compris ce qui se passe, je dirais oui. Blague à part, je trouve très important pour les filles et les femmes d'aujourd'hui d'être féministes, et on peut l'être de différentes manières.

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

La taxe tampon, bien sûr. Je n'arrive pas à concevoir que des hommes puissent débattre d'un sujet qui ne les concernent pas et balayent le problème d'un revers de main comme si le camembert marque repère était forcément moins bon que le Président. Cela me consterne, m'attriste et me révulse en même temps.

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

Il y a tant de choses à faire... Si on commençait déjà par arrêter de réduire les femmes à ce qu'on appelle communément de façon dégueulasse « le sexe faible », les mentalités évolueraient plus vite. Le sexisme ordinaire est le fléau de notre société : les blagues (du type femme au volant, etc.), l'éducation des enfants via les jouets genrés, etc. Tout débute dès l'enfance, si on apprend très tôt aux mômes qu'ils sont égaux et que les garçons ne sont pas supérieurs aux filles, leur vie d'adulte s'en ressentira nécessairement. C'est une belle utopie mais je crois que si tous les gens qui ont de jeunes enfants aujourd'hui se serrent les coudes pour inculquer des valeurs correctes à leurs progénitures, dans 30 ans on vivra enfin dans un monde normal (c'est beau de rêver). Mais comment mettre fin rapidement à des milliers d'années de dominance masculine ? C'est aussi chaud qu'un clacos au barbecue.

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

Le fromage est bien trop sacré pour être partagé avec n'importe qui. Je ne sais pas avec qui j'aimerais spécialement le partager, mais je sais avec qui je n'aimerais pas : Christian Eckert (entre autres).

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

Je ne sais pas si c'est considéré comme honteux mais je ne vois aucun problème à faire fondre un maximum de fromage (plus il sent et meilleur c'est) dans une casserole pour le déverser de manière totalement irrévérencieuse sur une assiette de tagliatelles. Tu mélanges bien et tu t'en mets plein la panse. Concernant le one pot pasta, je ne sais pas si j'oserais faire cette recette car ma meilleure amie est italienne. J'ai déjà survécu à son courroux en arrêtant enfin de couper mes spaghetti, je vais donc éluder la question.

Comme moi, tu fais partie de la team #vieilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?

Je crois qu'à 29 ans, on est aussi vieille qu'on est jeune. En fait je me suis toujours considérée comme une jeune fille (haha... hum) jusqu'à ce que les adolescentes nées à la fin des années 90 avec lesquelles j'ai travaillé ces dernières années m'aient fait comprendre que non. Je me suis offusquée mais me suis rendue à l'évidence : je ne connais pas les One Direction, je suis insensible à la mode des vlogs sur YouTube et quand une de « mes » ados m'a expliqué un jour que Twitter était « un truc de jeunes à la base mais les vieux s'y mettent maintenant », j'ai compris que je vieillissais. Mais c'est pas grave, j'accepte.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Je pense que ton estomac peut te remercier d'avaler un plat à base de Bridelight un soir où tu n'as pas très faim, comme il serait impensable de cuisiner une Chantilly avec autre chose qu'un truc bien chargé. Je suis pour la paix dans les ménages, moi, j'aime le gris, l'extrême n'a jamais rien donné de bon. Je suis complètement pro-choix.

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

Gagnerait-on en respect ? La question est intéressante, ça se discute.

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

J'aurais aimé donner un nom mais j'en ai plusieurs qui se bousculent dans ma tête. Celles auxquelles je pense se battent ou se sont battues pour des droits fondamentaux de quelque manière que ce soit, via la politique ou les arts, elles ont du charisme et se sont imposées par leur(s) talent(s). Heureusement que ces femmes existent, je pense que nous avons besoin de modèles pour nous aider à ne pas perdre la « foi ».

 Merci à Lucie pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !









vendredi 20 novembre 2015

Interview fromage et féminisme : Manuela Wyler



Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Manuela Wyler qui répond à mes questions.

NB : Cette série d'interviews a été menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13 novembre

Bonjour Manuela, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Bonjour Sophie, 

Je ne mange pas de fromage à quelques exceptions italiennes près ou alors dissimulé dans la cuisine. Disons que sous une croute épaisse et rugueuse, bien affinée par les années et le séchage ma pâte s’effrite en copeaux  sous une lame forte. Je dirais que je suis un Parmesan de bonne maison, bien entendu, et d’appellation contrôlée. D’ailleurs ils ont arrêté la fabrication. Bref je suis une antiquité.

Parce que née au pays du Munster puant j’ai des nausées  fréquentes quand le fromage coule et sent fort. Enfant je changeais de trottoir pour éviter l’affineur de Munster dont les caves exhalaient jusque dans la rue qui me menait au collège.

Plus sérieusement, j’ai 55 ans, je ne travaille plus depuis deux ans parce que je suis malade, j’ai écrit un livre sur mon expérience il s’intitule Fuck mycancer.

Je ne vais pas vous embêter avec une biographie, disons que j’ai quelques heures au compteur et que côté féminisme je ne suis pas lassée du combat.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

J’étais bien jeune lorsque les combats féministes du XXe siècle ont porté leurs fruits. Contraception, droit à l’avortement, libération sexuelle ma génération  doit beaucoup à ces femmes.  Je fais partie de la génération qui a connu la ségrégation puis a découvert la mixité scolaire. Pour moi le combat féministe s’inscrit dans une lutte globale contre les discriminations. Je ne peux pas envisager mon féminisme coupé de mes combats contre l’homophobie, le racisme ou l’antisémitisme.
Il y a une cohérence  à tendre vers une société égalitaire. Complètement égalitaire.
Je me réjouis de voir une nouvelle génération de femmes continuer à se battre et ne rien lâcher.  Après je me rends bien compte des différents mouvements du féminisme contemporain et tous ne me correspondent pas. Comme le fromage il en faut pour tous les goûts. L’essentiel est d’essayer de faire changer nos sociétés.

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

J’ai été atterrée par le débat parlementaire dit de la taxe tampon.
Je ne sais ce qui est le plus débile dans cette histoire, devoir passer par une loi pour baisser le taux de TVA d’un produit d’hygiène indispensable ou les arguments du secrétaire d’état au Budget.

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

Je passe sur la découpe, mais pour ce qui est de notre société il n’y a rien à concéder, la notion d’égalité en mathématique me convient
« L’égalité est une relation binaire entre objets (souvent appartenant à un même ensemble) signifiant que ces objets sont équivalents, c’est-à-dire que le remplacement de l’un par l’autre dans une expression ne change jamais la valeur de cette dernière. » Une femme = un homme  les deux appartiennent à l’humain, mêmes droits, mêmes devoirs, mêmes valeurs.
Ça c’est l’objectif et pour le moment nous n’y sommes pas. Hélas !

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

Là, hélas, je reviens à mes dégouts, merci de poser le plateau de fromage loin de moi.  Pour la discussion je suis ouverte  à tout ce qui est respectueux de la parole et de l’identité de l’autre.  De préférence autour d’une grande table et en journée, le soir je suis trop fatiguée. Je peux même fournir le repas.

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

La honte du fromage ce sont les sticks et autres pâtes tranchées dont on ne sait quelle est la composition. Il ne s’agit pas de fromage, un ersatz tout au plus.
La recette de la honte, hum  je dirais la fondue dite Suisse en sachet ou pour rester dans un registre chère à Flonot l’emmental français sur la pizza.

Comme moi, tu fais partie de la team #veilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?

Pour la veille croute, se reporter à ma première réponse. Plein de choses me font mesurer mon âge, mon intolérance aux fautes de syntaxe c’est un peu comme une allergie au gluten mais avec 140 caractères.  Parfois je me surprends à me traiter de vieille bique et puis ça passe.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Ici on donne dans le sérieux Madame, alors quitte à choisir on va éviter le 0% et les industries laitières et garder le Brillat Savarin pour le nom qu’il porte et la personne qu’il symbolise.  La crème du féminisme dosée à 35% ne me semble pas suffisante , l’égalité c’est 50%.

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

Définitivement non, les labels, étiquettes et tampons (pas hygiéniques)  je n’aime pas. Je n’aime pas non plus les origines contrôlées lorsqu’on traite de l’humain. Trop de mauvaises expériences historiques.
On peut être féministe sans être encartée dans un mouvement. J’aime cette définition large qui répond à une seule et simple question « Es-tu pour une société égalitaire » si la réponse est oui, bienvenue dans le mouvement et dans l’action.

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

Pour commencer on devrait interdire « Belle des champs » c’est une saleté industrielle déguisée en fromage. Quant aux femmes que j’admire je pense que leur place n’est pas sur une boite de fromage. Je ne vais pas esquiver ta question. La première femme que j’ai admirée était un drôle de morceau, une femme premier ministre. Je vous laisse deviner. Non pas Maggy Thatcher ( là ma copine Cécile reprend son souffle), pas Indira Gandhi bien qu’elle soit sur mon podium, je dirai Golda Meir qui a répondu à une interview d’Oriana Fallaci :

« Ca n’est pas un  hasard si beaucoup me reprochent de conduire des affaires publiques avec mon coeur à la place de ma tête. Et alors, si je le fais? . . . Ceux qui ne savent pas comment pleurer avec tout leur cœur ne savent pas rire non plus. »

Son humour à propos du féminisme  était sans limite.
« La libération des femmes est juste une folie. Ce sont les hommes qui sont victimes de discrimination. Ils ne peuvent pas avoir d'enfants. Et personne n’est susceptible de faire quelque chose à ce sujet. »

Il faut remettre cette phrase dans un contexte Golda était née en 1898 elle a prononcé ces mots en 1971. Toutes les femmes admirables ont des travers, Golda comme les autres, mais c’est ça l’humanité, non ? Un monde égalitaire devrait permettre d’admirer des femmes imparfaites.

Merci à Manuela pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !








jeudi 12 novembre 2015

Interview fromage et féminisme : Sandrine Goeyvaerts



Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Sandrine Goeyvaerts qui répond à mes questions.

 Bonjour Sandrine, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Je suis un comté. Et tant pis si ça répond pas à ta question. En fait, selon les périodes je peux être extrêmement douce, voire tendre, ou bien assez dure, mais toujours avec le grain de sel sous la dent.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Oui, et pas encore assez ! Il faut que le féminisme devienne quelque chose d'évident, de mainstream presque, pour tout le monde, tout le temps. On en est encore trop à stigmatiser les féministes, à les considérer comme des femmes chiantes et revêches. Alors que bon, comment tu peux être chiante si tu aimes le fromage ? Blague mise à part, on a toutes besoin du féminisme, so let's spread it, comme le beurre sur une tranche de pain de campagne avant d'y étaler langoureusement de la fourme.

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le
roquefort ?

Tu vas rire. Ca parle justement de FROMAGE. Un calendrier, qui n'en est pas à sa première édition, d'ailleurs et qui veut « révolutionner la comm' du fromage au lait cru, le rendre glamour ». Comment ? Je te le donne en mille. 



Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

Cela va te surprendre mais je suis très loin des Intégristes Fromagers qui édictent mille règles pour couper le fromage. D'ailleurs, je vais même plus loin : mes fromages préférés, je les planque, je les achète en catimini pour les manger SEULE, loin de tout partage. D'ailleurs, entre féministes amatrices de fromages, on se refile des bons plans pour dissimuler nos fourmes ou nos brillat à la truffe aux gosses. Une de ces méthodes implique du chou kalé, mais je n'en dirai pas plus, on nous espionne peut-être.

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

Du comté, du bleu (n'importe lequel, je les aime tous), du vrai camembert au lait cru, du Herve, de l'ossau-iraty, du chèvre mais frais plutôt qu'affiné...
Avec une bouteille de vin.
Et mis à part les potes ou mon mec, j'adorerais partager un plateau de fromage avec toi (pour le fayotage, t'as vu) et en gens un peu moins connu avec Jay McInnerney.

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du
fromage ?

Aucune. Je suis fière de tout ce que je fais avec du fromage (not in a sexual way)

Comme moi, tu fais partie de la team #veilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois
comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?

Vieille croûte toi-même, ho ! Je suis toujours en phase d'affinage, moi, je développe mes parfums et tout... Sinon, je dirais à chaque fois qu'un môme sur twitter prétend être né dans les années 1990. Personne n'est adulte et né en 1990, voyons, soyons sérieux.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

On voit que tu m'as pas rencontrée en chair et en gras, toi !

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme

Non, on voit bien les limites de celles-ci pour le vin, alors bof bof. Soyons individuelles dans nos féminismes, c'est une force !

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires,
elle ?

De l'admiration c'est un terme très fort, mais j'ai tout spécialement aimé une récente gueulante de Christine (Héloïse) and the Queens. Ce n'est pas la première fois que je la lis parler de féminisme ou de genre, et je la trouve très juste.  Cette meuf a tout mon respect, et accessoirement c'est la chanteuse préférée de ma fille : Gérard a toujours raison.

Merci à Sandrine pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !










mercredi 11 novembre 2015

Interview fromage et féminisme : Marie



Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Marie alias Beatrix_Mira qui répond à mes questions.

Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Marie, 29 ans, petit fromage de chèvre, un chabichou tiens ; j'ai été douce pendant longtemps, et plus je vieillis plus je durcis et plus je me corse.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Pas assez. Plus de fromage partout tout le temps. Plus de féminisme partout tout le temps.  Même combat

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

C'est méchant pour le roquefort. Il pue mais il est bon au fond. Les conneries sexistes,  ça pue, c'est moche et ça fait vomir. Y en a tellement chaque jour... Les manuels scolaires, parce que c'est l'école, qui devrait apprendre aux enfants l'égalité et le respect de chacun qui véhicule des idées sexistes.

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?

En laissant plusieurs fromages sur la table. Parce que si on aime toutes le fromage, on l'aime différemment parfois, et c'est ensemble avec toutes nos nuances qu'on arrivera à quelque chose.

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?

Un plateau ne suffirait pas! Du Saint Nectaire bien coulant, du Cantal très  vieux avec une méga croûte, un petit fromage de chèvre de Haute Loire qui s'appelle le Doux Chêne, un Bleu de Laqueuille bien crémeux, un Comté longuement affiné... mais une fois lancée je ne m'arrête plus je pourrais toujours en rajouter! A partager avec l'amoureux,  les copains et beaucoup de bon vin!

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

Quand je n'ai pas le temps à midi et que je prends juste le premier fromage qui me tombe sous la main, un morceau de pain et que je mets tout ça au micro-onde pendant 20 sec.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Plus c'est gras plus c'est bon ! Le féminisme light ça n'existe pas !

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ? 

Non, parce qu'après il faut rentrer dans le moule pour garder l'AOC. Et moi j'aime pas les moules.

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

Alexandra David Néel. Fromage au lait de yack, je pense

  
Merci à Marie pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !