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dimanche 22 septembre 2013

Mickey est-il un horrible macho?



J’en parlais ici, il ne faisait pas bon être une femme chez Disney en 1938.

Les choses ont depuis évolué et la gent féminine n’est heureusement plus cantonnée au coloriage au sein de l’équipe d’animation.

Cependant tout n’est pas rose au pays de Mickey question égalité des genres et très régulièrement, la marque continue à se prendre les pieds dans les stéréotypes sexistes.

Illustration en quelques exemples :



- Grâce à Twitter, via @_Aenki je découvre qu’en 2007, Picsou Mag expliquait à la petite Clara, 7 ans, les différences de genre avec une grande subtilité : les garçons ne sont pas habiles avec les bébés car ils sont plus habiles avec leurs pieds et un ballon. "Et toi, tu te débrouilles comment sur un terrain de foot ?". Retourne donc à ta cuisine Clara !



- En mars dernier, voici comment le journal de Mickey expliquait la journée des droits des femmes aux enfants. "Ce jour-là on laisse les garçons préparer le petit déjeuner ou le dîner". Ce qui sous-entend que les 364 autres jours, la cuisine reste le territoire exclusif des femmes. Exceptionnellement, on les "laisse faire" le 8 mars. Mais les autres jours, on renfile le tablier, faut pas exagérer.

- Récemment, des affiches pour Disneyland Paris ont fleuri dans le métro parisien (crédit Ironcalimero). Dans l’une des versions fille, une fillette déguisée en princesse, un doigt dans la bouche hésite entre 2 prétendants. 


Dans la seconde, une jeune fille, un sourire mutin aux lèvres semble avoir le cœur qui balance entre Aladdin et Flynn Rider. Toutes les 2 ne regardent pas devant elles mais un des héros. 



Dans la version masculine, le petit garçon court, entouré de Peter Pan et Buzz l’éclair, les yeux vers l’horizon. Soumission au regard masculin versus liberté, passivité versus action, immobilisme versus aventure : telle est la répartition des genres selon Disney.



- Dans le même esprit, Disney créait la polémique en avril dernier en commercialisant des t-shirt Avengers aux messages pour le moins orientés. 


Sur la version garçon, bleue forcément, on pouvait lire "Je suis un héros". Les versions filles, quant à elles, affichaient les messages suivants "J’ai besoin d’un héros" et "Je n’embrasse que les héros". Suite à une pétition ayant récolté plus de 9000 signatures, Disney a retiré de la vente le t-shirt "J’ai besoin d’un héros". Les 2 autres restent toujours disponibles sur le site.

- Même quand Disney décide de mettre en scène Mérida, une héroïne, rebelle, refusant le mariage, tirant à l’arc et montant à cheval, la marque rétropédale ensuite en la relookant. La nouvelle Merida, qui présente des cheveux beaucoup plus disciplinés, une taille amincie et du maquillage a ainsi déposé arc et flèches dans la version figurant sur le site Target. 



Brenda Chapman, la créatrice de « Rebelle » a exprimé son mécontentement à cette occasion : « C’est horrible, Merida a été créée pour casser le moule, pour offrir aux petites un meilleur modèle, plus fort, plus accessible, quelque chose de consistant, pas juste un joli visage qui attend l’amour ». L’américaine Peggy Orenstein, auteure et blogueuse concluait ainsi : « En réalité il ne s'agissait pas d'être courageuse. Il s'agit finalement d'être jolie ».

Un mot d’ordre qui résume assez bien le traitement que réserve Disney à ses héroïnes...

3 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord mais je ne pense pas que les gens trouvent cela "grave". Ça les amuse tout au plus alors qu'en fin de compte il y a un véritable problème touchant à la condition de la femme.

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  2. Je ne pense pas que les choses soient si simple. Ok il y a bien ici la reproduction d'un schéma sociale, mais la question qu'il faut se poser est:" Est-ce que nous faisons face à un endoctrinement des sexes, ou bien est-ce que les Walt Disney ne fait que surfer sur des normes et des valeurs qui existent déjà? Le but des sociétés de production n'est pas d'imposer des codes, mais de plaire à un maximum d'individus. Autrement dit, ils évitent d'être à contre-courant.
    Enfin, il faut souligner que la remise en cause des normes selon leurs affiliations est une chose qui ne touche pas de la même façon toutes les catégories sociales . Par conséquent certaines personnes (hommes et femmes), en adoptant des normes sexuées qu'ils considèrent donc comme normales, pensent bien faire et ne voient pas pourquoi il est nécessaire de les remettre en cause.

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  3. L'éternel débat de l'oeuf et la poule...On ne demande pas à Disney d'être "à contre-courant" mais juste de ne pas répéter les stéréotypes. En tant que société, j'estime qu'ils ont une responsabilité sociale envers les consommateurs : ne pas faire travailler d'enfants, respecter l'environnement par ex...et ne pas propager de stéréotypes. Banania, par exemple, avait mis en scène un noir avec son "Yabon Banania". A-t-on le droit de s'en offusquer et de trouver ça raciste ou doit-on se contenter du "la marque surfait sur des normes qui existaient"?

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