> Mais elles sont où les féministes?

dimanche 26 janvier 2014

Mais elles sont où les féministes?


L’autre jour, quelqu’un est venu m’interpeller sur Twitter au sujet de Valérie Trierweiler.



Déjà le « surtout les plus radicales » me fait doucement rigoler. Moi une « radicale » ? Allez dire ça à tous ceux qui me traitent de « féministe en carton » car trop modérée sur certains sujets, ils en riront aussi.



Et puis il y a cette injonction : « les féministes devraient soutenir Valérie Trierweiler », suivie très rapidement d’un jugement définitif : l’indignation sélective.

Plusieurs fois, j’ai par la suite vu réapparaitre cette  question dans ma TL « Où sont les féministes ? ».  En tapant ces 4 mots dans le moteur de recherche, j’ai lu un déferlement de tweets qui reprenaient cette interrogation. Tous avaient un point commun : leurs auteurs étaient de droite, voire d’extrême droite.

Illustration en quelques exemples (si vous avez 5 minutes, allez lire les bios édifiantes de leurs auteurs).










Ironie du sort : ce sont ceux qui jugent généralement que les féministes en font trop, se trompent de combat ou pinaillent sur des sujets non prioritaires qui les agitent aujourd’hui comme des épouvantails. Elles sont où les féministes ? Encore à chipoter autour du Mademoiselle ? Ou à manifester pour forcer les petits garçons à jouer à la poupée ?

Les féministes sont là, n’ayez crainte.

Mais elles n’ont pas à s’indigner à votre place.

Elles n’ont pas à monter systématiquement au créneau dès lors qu’un couple se sépare, même s’il est médiatisé.

Elles savent que les mots ont un sens et que « répudiation » ne s’emploie pas à tort et à travers.

Elles ne réagissent pas forcément à chaud et préfère se renseigner au préalable. Cet article laisse ainsi entendre que Valérie Trierweiler aurait préféré « laisser l’initiative de son acte » au président pour ainsi signifier « qu’elle n’était pas d’accord ». « Valérie Trierweiler n'est pas du genre à se faire répudier comme les favorites au temps du roi », explique la biographe de la journaliste. La rupture unilatérale du Président prend alors un autre sens…

Elles discutent et questionnent la place des femmes en politique, leur traitement dans les média (à lire les articles des Nouvelles News sur le sujet) mais restent les grandes absentes des plateaux TV. A Ruth Elkrief qui demande où sont les féministes, je réponds qu’il suffit de les inviter.

Les féministes sont là mais elles sont plurielles. Elles ne constituent pas un bloc monolithique et les courants qui parcourent le mouvement forment sa richesse. Elles ne possèdent pas de porte-parole officiel qui réfléchirait et s’exprimerait à la place de toutes les autres.

La féministe que je suis est là et tout ce qu’elle retient de cette histoire c’est qu’une femme ne doit jamais s’arrêter de travailler pour les beaux yeux d’un homme.



13 commentaires:

  1. J'applaudis des deux mains pour cette mise au point ! Merci Sophie ! Parce que j'ai trouvé toute cette agitation tellement ridicule... C'est une rupture, hein, il ne l'a pas trainée par les cheveux hors de l'Elysée... 'fin bref, tout est bon pour décrédibiliser les féministes...

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  2. La toute dernière phrase est celle qu'il faut absolument mettre en gras, redire, hurler !
    J'ai du faire une lecture aussi sur le sens de répudiation : ce qui n'est pas le cas en l'espèce : Valérie Trierweiler est loin d'être une femme au foyer dépendant de la volonté et du salaire de Monsieur (sinon cela voudrait dire qu'elle a été entretenue par les impôts (oui troll je sais). Elle a son travail (ses pensions re-troll) et est indépendante financièrement !
    Ce faire plaquer et être répudiée n'ont rien à voir...

    Et donc on ne le répètera jamais assez : le travail s'il aliène, permet aussi (surtout) d'être indépendant !

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  3. J'ai bien aimé cet article mais la dernière phrase me pose problème et je l'ai lu quelquefois sur Twitter.

    Valérie Trierweiler ne voulait pas s'arrêter de travailler et ce n'est pas vraiment François Hollande qui l'a exigé non plus. Je pense que la situation professionnelle de VT était très particulière et ne peut pas se résumer à "une femme ne devrait pas faire ça pour un homme".
    C'est la pression médiatique et populaire qui l'a obligée à démissionner car en-dehors des médias, beaucoup de gens étaient choqués qu'elle travaille dans la presse.
    La question n'était pas qu'elle devait être au foyer puisque Carla Bruni, par exemple, a sorti un album, continué à enregistrer des chansons, fait une apparition dans un films, bref continué ses activités pré-maritales. Pour VT, le problème venait donc surtout d'un sentiment de confusion des genres entre presse et politique, qui est peut-être un débat faussé mais qui est celui qui a poussé à l'abandon de ses activités.

    VT a donc arrêté de travailler pour les beaux yeux de l'opinion publique, pas d'un homme, et ça me gêne qu'on la fasse passer pour la femme amoureuse transie qui sacrifie tout à son conjoint.

    On n'a pas beaucoup d'exemples de mari de femme politique très influente mis à ce point sous les projecteurs (l'époux de Merkel évite absolument toutes les sorties officielles et ne répond pas à la presse par exemple) mais je ne suis pas sûre qu'on n'exigerait pas de lui le même genre de "sacrifice" donc je me demande si ça a trait au sexisme.
    Borgen dans sa saison 1 avait justement abordé ce thème : le mari du Premier Ministre avait dû refuser un poste pour conflit d'intérêt, malgré ses protestations. C'est certes de la fiction mais je pense que la situation est réaliste, d'autant plus que le paysage politique danois autorise les personnalités politiques à vivre une vie plus ordinaire, ce qui est totalement impossible pour un président français.

    Enfin, je pense que dans le cas de VT, cela ressemble plus au cas d'Hilary Clinton : après avoir été "première dame", on est loin d'être grillée sur le marché du travail, même si on a mis sa carrière entre parenthèses pendant quelques années...

    Quelque part, j'ai l'impression qu'on reproche encore à VT d'avoir été trop ceci ou cela en n'ayant pas insisté malgré l'incroyable pression du pays pour garder son emploi à Paris Match... Bref, on se mêle encore de ses choix personnels et de sa vie privée. C'était un choix impossible, sans "bonne solution" et je trouve ça un peu facile de lui dire "il ne fallait pas...".
    Je sais que ce n'est pas le cas dans cet article mais je l'ai lu ailleurs et ça me gêne vraiment...

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  4. Mon texte n'était peut-être pas clair mais je ne reproche rien à VT : elle a toujours tenu d'ailleurs à garder son activité de journaliste chez Paris Match ce qui est tout à son honneur. J'ai juste lu qu'elle était désormais préoccupée par sa situation financière, ayant refusé d' animer des émissions sur des chaînes de TV et ne disposant que de son salaire à Paris Match. Même si elle n'a pas eu le choix à cause du mélange des genres, je trouve que son exemple illustre bien l'importance pour les femmes de garder une activité professionnelle.

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  5. Moi ce qui me fascine dans cette histoire, c'est encore une fois les injonctions contradictoires. Cette fois-ci, on reproche aux féministes de ne pas s'en occuper, mais c'est évident que s'il y avait eu une voix bien relayée dans les média pour parler de cette affaire du point de vue féministe, on aurait reprocher de ne pas s'occuper des vrais problèmes. C'est fascinant mais surtout extrêmement énervant.

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  6. Exactement! Un peu le jeu du "qui perd perd" :-)

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  7. Comprends vraiment pas le rapport entre les revendications féministes et les histoires de cul/coeur de quiconque. En revanche les photos de Gayet comme par hasard la moins vêtue possible en une des journaux, les "brillantes" analyses politiques comme quoi Hollande affirme sa virilité en quittant sa compagne, là oui on devrait en parler...

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  8. texte initial
    La féministe que je suis est là et tout ce qu’elle retient de cette histoire c’est qu’une femme ne doit jamais s’arrêter de travailler pour les beaux yeux d’un homme.
    commentaire
    VT a donc arrêté de travailler pour les beaux yeux de l'opinion publique, pas d'un homme, et ça me gêne qu'on la fasse passer pour la femme amoureuse transie qui sacrifie tout à son conjoint.

    moi ça me gêne que vous ayez autant de mépris pour des femmes qui n'ont PAS CHOISI de garder leur activité professionnelle ou même d'en avoir une ou pas, et ça me gêne que vous n'hésitiez pas à mépriser culpabiliser et limite psychiatriser à demi mot ces femmes dans le cas où elles se retrouveraient "répudiées" ou tout simplement dans la merde.

    en fait, moi, c'est vous, féministes du pays des poneys bien bobos bien gâtées de la vie, qui me dérangez.
    avec des alliées dans votre genre les femmes n'ont pas besoin d'ennemis.
    salutations, les petites chéries.

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    1. Mais quelle violence dans ces propos..."bobos gâtées de la vie" : mais qu'est ce que vous connaissez de moi pour vous permettre ce genre de jugement péremptoire?

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  9. ah bon...
    maintenant, ils se séparent...
    et évidemment, y'en a qui tombent dans le panneau en en faisant tout un plat quoi évidemment...

    à part ça, les impôts augmentent pour les ménagent et diminuent pour les énormes entreprises côtées en bourse, y'a réduction du nombre de fonctionnaire, et donc renforcement des sélections imbéciles par concours lamentables pour éviter d'embaucher là où il faudrait pourtant embaucher intelligemment, y'a massacres reconduit de populations misérables quand il faudrait les sortir de la misère, y'a renforcement des chantiers destructeurs industriellement de la biosphère etc... etc...

    Sarkozy doit être écroulé de rire... parce que pendant ce temps, ben il arrive même peut-être à se faire oublier de la justEsse...

    finbon, "lhome normal" il fait un nouveau théâtre qui occupe le peuple à se massacrer convivialement au lieu de chercher à se souder pour reprendre quelque chose en main... finbon... hein...
    bref...
    on va aller se faire d'la soupe...

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  10. Ce texte et la question : Où st les féministes ? me poussent à vous faire part d'une de mes récentes indignations à la lecture d'un entrefilet dans Sud Ouest :

    Une adolescente de 15 ans en garde à vue pour homicide
    CAUDECOSTE (47) Une adolescente de 15 ans est en garde à vue depuis hier matin. Elle est entendue sur l'homicide de Stéphane Roque, 44 ans, mercredi soir à Caudecoste 47) -lire notre édition d'hier-. La jeune fille était à priori seule avec le quadragénaire, à bord de sa voiture, lorsque le coup de fusil a été tiré, vers 19h30. Le véhicule était alors stationné au bord d'une petite route éloignée des habitations de la commune. Domicilié à Grayssac (47), le Lot-et-Garonnais était passé prendre l'adolescente devant chez elle, à Fals (47), vers 18 heures. Une vingtaine de kilomètres séparent les deux villages. Une heure et demie plus tard, la voiture, l'homme mort, la jeune fille en état de choc et le père de celle-ci (arrivé vraisemblablement après le coup de feu) étaient trouvés à Caudecoste, à moins de 10 kilomètres de Fals. Stéphane Roque et l'adolescente entretenaient une liaison depuis un an environ. Dans un contexte de rupture, il aurait voulu discuter avec la jeune fille. Discussion qui a pu s'envenimer. Les enquêteurs doivent encore déterminer dans quelles circonstances le coup de fusil mortel est parti.

    Je suis particulièrement choquée par la phrase : Stéphane Roque et l'adolescente entretenaient une liaison depuis un an environ.
    Elle avait alors 14 ans et lui 43 ans, une enfant et un adulte, avec un écart de près de 30 ans. Tout est normal.

    Pour moi, ceci est beaucoup plus grave que la séparation de VT et FH.

    Excusez-moi si je suis hors-sujet.

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  11. La femme qui a arrêté de travailler coutait tous de même 20 000 euros par mois aux français.

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