> Coupe du monde : carton rouge pour les publicités Samsung et Citroën

vendredi 13 juin 2014

Coupe du monde : carton rouge pour les publicités Samsung et Citroën


Lorsque les marques décident de célebrer la coupe du monde de football, on est loin d'être dans la nuance.

Les hommes sont réduits comme des cro-magnons rivés à leur écran tandis que les femmes jouent les pots de fleurs ou les pénibles.

Il y a eu d'abord cette publicité pour Citroën dans laquelle le père de famille se réveille tous les 4 ans pour s'écrouler devant son écran, sans même un regard pour ses enfants ou sa femme (le billet de Dom Bochel Guégan est à lire sur le sujet car il montre que la marque n'en est pas à son coup d'essai).




Aujourd'hui, je découvre grâce à Guy Birenbaum cette nouvelle publicité pour Samsung.



Encore une fois, une belle brochette de clichés : l'HOMME s'est sacrifié toute l'année à fêter la St Valentin, à accompagner sa moitié à faire du shopping ou à participer à son régime (car il est bien évident dans la tête des publicitaires ce sont des activités typiquement féminines), il a donc bien mérité de SE FAIRE PLAISIR. En solo. Car vraisemblablement toutes les activités à deux semblent s'apparenter à de la torture.

"Dommage que ce ne soit pas pour un appareil photo vu les clichés..." a tweeté ce matin Guy Birenbaum.

Ou pour un téléphone. Allo les stéréotypes?


8 commentaires:

  1. je souscris entièrement...;-) C'est bien vrai!

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  2. Je suis allé lire l'article de Dom Bochel Guégan : alors d'abord, on y est agressé par l'environnement de publication de son article, plein de publicités de bagnoles et autres saloperies...
    ensuite, ben, tout tourne autour de la célébration... et les détails relevés des contenus de pub visées, m'ont fait penser à "du pain et des jeux".

    ces sports, prétendument d'équipe, sont de toutes façons des valorisations de la virilités guerrières, de l'esprit de compétition, d'individualisme s'extrayant du collectif qui le porte par des actions d'éclats.

    c'est la structure des jeux de cirques, gladiateurs et autres, qui remonte au sacrificiel : le groupe se soude, identitairement, autour de la confrontation et de la victoire à l'égard d'un autre groupe, porté, représenté par des "élus", sacrifiés, plus ou moins symboliquement, mais en eux-mêmes symboles des valeurs sociales, comportementales des groupes se renforçant dans l'opposition.

    je fais référence à la théorie de rené Girard sur la violence et le sacré et le bouc-émissaire, mécanismes fondateurs des structures sociales.

    évidemment, la seule référence dans ces systèmes guerriers, d'affrontement et de valorisation de la force brutale, de l'uniformisation des individus, valorisée par l'apparente "sortie" d'une exception héroïque, apothéose du modèle est virile et masculine : alors bon... qu'on présente les "hommes", supporteurs de ces ignobles "célébrations", comme des beaufs... je finirais presque par me demander si il n'y aurait pas quelque chose de subversif...
    ben non
    en fait
    les clients des bagnoles, sont effectivement très proches des caricatures, qui n'en sont presque pas, ou pas du tout pour la grande majorité d'entre eux,... enfin bon, ça les fait "marrer" très souvent d'être montrés comme ça.
    et donc
    les publicitaires utilisent se ressort lamentable à une époque où les humoristes ont plus de crédit que ... les différentes corporations intellectuelles classiques bardées de diplômes...
    "ça leur parle"
    et quand on en rencontre : ben effectivement, ils donnent vraiment ce spectacle là.
    c'est même dangereux de ne pas y souscrire, y participer, y répondre avec...
    évidemment
    ça dépend peut-être dans quel milieu social on vit... mais quand même, moi, j'ai toujours, depuis très longtemps je veux dire, subi cette culture des "beaufs".
    et pas que de la part des footeux.

    ce qui m'embête dans l'article de dom, c'est qu'elle semble, je suis pas sûr, regretter que la coupe du monde ne soit qu'une affaire d'homme !
    mais, pour moi, la coupe du monde, tout ces trucs là, ce sont des horreurs : ça ne devrait être l'affaire de personne, et surtout pas des gens qui subissent dès leur naissance, la loi de la domination virile et guerrière, l'esprit des jeux du cirque.

    alors après, qu'il y ait des hommes qui ne soient pas "comme ça" : ben, je n'en doute pas. mais ils ne sont pas nombreux...

    un autre point, c'est qu'évidemment, dans ce shéma utilisé, comme tu l'indiques, les femmes font les potiches...
    ben oui, évidemment, ça va de paire, et quand on écoute les gens, de ce genre de milieu de supporteurs de jeux du cirque, c'est ce qui ressort de leur discours quant à la représentation qu'ils donnent des unes et des uns...

    ce qui est révoltant, pour tous les gens qui ne sont pas comme ça, c'est qu'à la fois, on ne parle toujours, partout, en renforçant par la répétition incessante de ces messages, la reproduction de modèles, qui aboutit à l'intégration identitaire par les "foules" de ces modèles, on ne parle que de ce modèle, on écrase ce qui y est étranger, et qui se sent totalement seul, voire, "interdit".

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  3. Oui sur le Plus Nouvel Obs comme sur les autres sites d'infos, on est aggressé par la pub dans tous les sens. Juste un truc où je ne suis pas d'accord au sujet des femmes et du foot. Ca me fait penser au discours protecteur qui fait dire à certains "le pouvoir/la finance/la politique c'est violent, c'est une horreur, donc les femmes ne devraient pas avoir envie d'y accéder. C'est finalement pas plus mal qu'elles y soient sous-représentées." . Le foot (dont je ne suis pas fan) reste avant tout un sport, au-delà des magouilles et du fric et il est important que les femmes y soient représentées.

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    1. oui ,je comprends cette objection.
      mais il me semble que ce que je dis est plus dur que ça : personne ne devrait être représenté par et dans ces jeux de cirque, qui ne devraient pas exister.
      y'a des sports qui sont foncièrement mal inspirés et tout dans leur pratique traduit cette mauvaise inspiration.
      tout geste n'est pas bon. toute activité physique est soutendue par un symbolisme. et à partir de l'analyse du symbolisme gestuel, on trouve l'inspiration, le rapport au modèle culturel.
      le discours véhiculé sur les sports collectifs sur ces points là est systématiquement orienté par la légitimation et la reproduction du modèle virile et sacrificiel.
      mon idée n'a rien de protectrice : je nie la légitimité du mal, dans une culture fondée sur l'idée que son "dieu" laisse libre les humains de choisir entre le bien et le mal.

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    2. par ailleurs, l'idée que des personnes membres des groupes victimes d'un système soient représentées dans un principe fondateur du système a été soulevé à propos de l'ouverture du capital, l'actionnariat, aux salariés donc au prolétariat.
      l'argument que j'ai retenu et qui me semble reproductible ici, même si la portée, et peut-être surtout du fait que la portée de la question de la fondation du système "virile" est beaucoup plus profonde que celle du rapport travail/capital, cet argument est que cette entrée de "soumis" à un principe d'identité des dominants, est une récupération, une manipulation des dominants sur les dominés qu'ils rendent complices, ou qu'ils piègent par complicité, de la légitimation de leur système.
      ces sports, comme le foot ou le rugby, sont essentiellement masculins non seulement dans leur origine lointaine, mais dans leur principe gestuel, et ils sont des célébrations spécifiques des valeurs viriles, donc de domination masculine.
      et pour moi, ces valeurs sont foncièrement malsaines.

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  4. Bonsoir,
    Dans le style des pubs stéréotypées : celle de Cif ou la princesse se réveille juste pour faire le ménage et se refaire une beauté avant l'arrivée du prince charmant...

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