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vendredi 26 avril 2019

Bilan de compétences : comment j’ai réussi ma reconversion





Avertissement : même si j’ai divisé cet article en 2 parties, il est assez long !

Tout a commencé par le statut Facebook de Garance Yverneau partagé par mon amie Gaëlle Picut : « 5A conseil, premier cabinet dédié à la carrière des femmes, recherche une assistante administrative ». 

Quelques secondes après l’avoir lu, je me suis précipitée pour répondre à l’annonce même si le poste ne correspondait pas du tout aux fonctions que j’avais occupées avant.

Parenthèse pour vous redonner le contexte : après avoir quitté le ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes suite à l’élection d’Emmanuel Macron, j’avais décidé de prendre un peu de temps pour moi. Je ne souhaitais pas continuer dans cette voie car, même si l’expérience a été passionnante, exaltante et très riche, elle était très peu compatible avec une vie de famille (ou même avec une vie tout court). J’ai donc passé quelques mois à faire du bénévolat, j’ai créé mon podcast, animé des conférences et ai publié mon premier album jeunesse. Je n’ai pas vu le temps passer tant j’y prenais du plaisir. 

Rattrapée par les contraintes matérielles, je me suis alors remise à chercher du travail. Première déconvenue : 45 ans c’est déjà trop vieux pour beaucoup de recruteurs. Alors que je n’ai jamais été aussi bien dans mes baskets, que mes enfants commencent à être autonomes et que je peux capitaliser sur une expérience riche et diversifiée, je découvre que ma date de péremption est dépassée aux yeux des employeurs. Pourtant, à 25 ans on me disait que je n’avais pas assez d’expérience, à 30 ans, que j’allais faire des enfants, à 35 que j’allais m’absenter pour m’occuper d’eux. Et maintenant c’était trop tard. Bien sûr, on ne me le disait pas ouvertement, on enrobait ça derrière des « on a préféré prendre une junior » « ce poste ne convient pas à quelqu’un d’expérimenté » « nous embauchons à ce poste des jeunes qui découvrent le métier ». 

Autre problème : je me suis rendu compte que je ne me reconnaissais plus dans les valeurs de mon métier, la communication. Communiquer sur des projets qui me font lever le matin, comme l’égalité femmes hommes, étaient de puissants moteurs chez moi. Mais je n’avais plus d’appétence pour ce métier en dehors des secteurs porteurs de sens. J’ai bien passé des entretiens, j’ai même travaillé 15 jours dans une agence avant de donner ma démission mais soit mon profil ne correspondait pas, soit les conditions financières ou le contenu du poste me freinaient pour aller plus loin. Je cherchais donc ma voie. J’étais malgré tout très attirée par le domaine de l’éducation, de la formation, de l’orientation. Je comptais également mettre à profit mon expertise sur le sujet des droits des femmes. 

Voilà pourquoi j’ai sauté sur l’annonce de 5A conseil : je me disais que rentrer comme assistante administrative me permettrait de mettre un pied dans le cabinet pour ensuite pouvoir évoluer en interne. J’ai donc contacté Garance, la fondatrice de 5A conseil, que je connaissais via Twitter et dont j’appréciais le travail. Elle m’a très vite dit que le poste ne correspondait pas à mon parcours et qu’elle préférait quelqu’un de moins expérimenté. Pour le coup, ça se comprenait. Mais elle a malgré tout proposé que l’on se rencontre. 

J’ai eu beaucoup de plaisir à échanger avec elle lors de cet entretien et j’ai été ravie de voir qu’elle correspondait tout à fait à la personne qu’elle était sur les réseaux sociaux. Elle m’a expliqué que 5A conseil était le premier cabinet dédié à la carrière des femmes. Ses consultantes les accompagnaient à travers du coaching, de la VAE et des bilans de compétences. En discutant avec elle de sa façon de travailler, j’ai réalisé que mon ressenti au sujet des bilans de compétences était totalement faussé. En effet, j’en avais suivi un il y a quelques via Pôle Emploi alors que je souhaitais changer de voie après 4 ans en tant que journaliste web. J'en garde un souvenir cuisant : entre les tests faits en 5 minutes par groupe de 20, les remarques de la consultante « Vous pensez vraiment que c’était le bon moment pour démissionner ? » et surtout la conclusion assenée sous forme de verdict « vous êtes faite pour être journaliste » (mince, je venais justement car je souhaitais changer de métier), j’ai vraiment eu l’impression de perdre du temps. 

Chez 5A conseil, rien à voir avec tout ça : l’échange et le contact humain sont privilégiés et l’accompagnement est co-construit et sur-mesure. 

Plus je parlais avec Garance, plus je me sentais à ma place. Pas pour suivre un bilan mais pour devenir consultante en gestion de carrière. Mon expérience professionnelle (j’ai travaillé dans un grand groupe, une PME, dans un ministère et en tant que freelance), ma connaissance des freins pouvant bloquer les femmes et mon appétence pour l’utilité sociale : tout convergeait vers la réussite ! En plus, mon âge, loin d’être un handicap était un point fort ! Malheureusement, je n’avais aucune formation ni expérience dans ce domaine et je ne souhaitais pas reprendre des études longues.

C’est alors que Garance m’a parlé d’une formation qu’elle proposait : « Accompagner les transitions professionnelles »,  seule formation certifiante reconnue par l'Etat, inscrite à l’Inventaire CNCP. Et, cerise sur le gâteau, elle est relativement courte puisqu’elle ne dure que 7 semaines et peut être intégralement financée par le CPF ou Pôle Emploi.

J’ai donc sauté le pas sans hésiter. J’appréhendais de retourner à l’école mais la formation est très opérationnelle et les profs, elles-mêmes consultantes en activité, sont vraiment bienveillantes. De plus, les élèves de ma promo, aux profils très divers étaient très sympas et il régnait une belle cohésion entre nous.

Mais qui dit formation courte, dit formation intense ! Il a fallu très vite trouver une personne à accompagner en bilan de compétences au format réduit (8h en présentiel au lieu de 14h), tout en intégrant les aspects théoriques et législatifs, en assimilant les outils… Et surtout préparer les examens : un écrit, une synthèse de notre accompagnement à rédiger et une soutenance ! J’avoue que j’ai passé quelques soirées et week-end à écrire, potasser, préparer. Mais aussi quelques nuits blanches ! Je voulais absolument être à la hauteur. 

Ma première satisfaction a été la gratitude exprimée par la personne que j’avais accompagnée : ces 8h lui ont été vraiment utiles ! L’autre satisfaction, et pas des moindres, a été la réussite à mes examens. J’ai été reçue avec mention assez bien, une grande fierté ! 

J’ai depuis intégré le cabinet en tant que consultante freelance en accompagnement professionnel. Un métier où je me sens totalement alignée entre ce que je peux faire, ce que je sais faire et ce que je peux apporter à la société. Et qui place l’humain au cœur.

Vous souhaitez reprendre votre carrière en main? Retrouver une raison de vous lever le matin? Rebondir après un burnout ? N'hésitez pas à me contacter, je serais ravie de vous accompagner !

Dans un prochain article, je vous parlerai des idées reçues au sujet du bilan de compétences. A suivre donc!

jeudi 25 avril 2019

Résultat du concours "Culpafuck!"

Roulements de tambour, voici les résultats du concours vous permettant de gagner "Culpafuck" d'Olivia Moore!

La main numérique mais néanmoins innocente de Random.org a tiré au sort la gagnante et c'est Audrey qui a la chance de remporter le livre!

Audrey, bravo à toi, n'hésite pas à me contacter par mail pour me donner tes coordonnées (sophiegourion(at)hotmail.fr)!

Merci à toutes les participantes!


mardi 16 avril 2019

Concours : un exemplaire de "Culpafuck" d'Olivia Moore à gagner!

Il y a 6 ans (oups, que le temps passe!) je vous parlais ici du one-woman show d'Olivia Moore "Mère indigne".

J'avais beaucoup apprécié à l'époque son humour décomplexé au sujet de la maternité, du couple et des familles recomposées.

Aujourd'hui, je suis ravie de retrouver Olivia et sa plume libératrice dans son "manifeste anti-culpabilité pour se sentir moins merdique : Culpafuck!".

En 140 pages, ce véritable manuel d'auto-défense nous donne tous les outils pour envoyer valser cette satanée culpabilité! Au travail, en famille ou devant la glace, vous serez enfin armée pour vous débarrasser de cette fichue "morsure de la conscience" (c'est bien dit mais ce n'est pas de moi mais de Herant Katchadourian!).

Je vous propose aujourd'hui de vous faire gagner un exemplaire de "Culpafuck!".

Dans les commentaires, indiquez-moi quel est votre remède à la culpabilité.

Le jeudi 25 avril, je tirerai au sort un.e gagnant.e.

Aucune obligation, mais si vous souhaitez vous abonner à la page Facebook d'Olivia pour suivre son actualité, c'est par ici!

Et si vous n'êtes pas l'heureux.se gagnant.e, vous pourrez commander le livre sur le site "Les libraires.fr" (oui parce que c'est important de faire travailler les libraires!).

Bonne chance!


jeudi 28 mars 2019

Publicité : vers la fin de "il a la voiture, il aura la femme"?


 Récemment, je parlais ici du virage à 180 degrés opéré par Gillette dans son dernier spot. Après de années de "perfection au masculin" incarnée par des grosses voitures, des traders, des boxeurs, des winners, la marque a aujourd'hui pris le parti de dénoncer la masculinité toxique dans une publicité très efficace.

Même dans le secteur de l'automobile,  pas franchement réputé pour ses publicités subtiles (avoir une grosse voiture = en avoir une grosse), les choses semblent changer.

L'autre jour, j'ai ainsi été surprise de tomber sur ces 2 spots pour la Mercedes Classe B:

Le premier, mettant en scène un papa déguisé en princesse, valorise les équipements de sécurité.



Le second montre un père faisant cours avec son enfant dans un porte bébé puis le changeant dans le coffre afin de montrer l'espace de l'habitacle.



La signature appuie le propos "Ne vous justifiez pas".

Quel chemin parcouru! On est loin du gros bourrin conduisant une voiture attrape-gonzesse non?

Car jusqu'à il y a peu, la publicité automobile c'était plutôt ça:

Volkswagen -2019

Ford - 2013 


Volkswagen - 2012



Alpha Romeo Giulietta - 2012



Renault - 2009


Fiat Panda 4X4 - 2004


Audi - 1993


Pour en savoir plus sur ce sujet, je vous recommande l'excellent épisode du podcast "Les couilles sur la table" intitulé "Des hommes et des bagnoles".

mardi 5 mars 2019

Quelques nouvelles de mon livre + dédicaces


Voici quelques nouvelles de mon livre sorti le 14 février dernier!

Je suis ravie et touchée des retours de mes petit.e.s lecteur.rice.s et j'ai hâte de pouvoir les rencontrer lors des prochaines dédicaces!

Voici le livre dans leurs petites mains (courage aux parents de monfilsenrose qui ont dû se taper la lecture 53 fois!)




 Le livre a été également cité dans les médias : merci "Le Monde", "La maison des maternelles", LCI, TV5Monde (je suis interviewée à la 19ème minute), "Paroles de maman"...

Voici les événements à venir:
- Je serai en dédicace au Salon du livre le 17 mars de 11h à 13 h sur le stand d'Edi8/Gründ
- Je participerai en direct du Salon du livre le 17 mars à 17h à l'émission de Louise Tourret "Etre et savoir" sur France Culture
- Je serai en dédicace à la Fnac de Rosny 2 le 20 mars de 15h à 18

D'autres dédicaces sont prévues mais je n'ai pas encore les dates définitives.

J'ai hâte de vous y rencontrer :-)


mercredi 27 février 2019

Les maladies ont un genre (et cela met en danger les femmes)

Il y quelques temps, je m’interrogeais sur l’utilité du Dulcolax  « Spécial femme », rose forcément.

Dans ce cas précis, la composition du laxatif classique et celui du « spécial femme » sont identiques, seul l’emballage change. Une simple histoire de marketing donc.

Pourtant, alors que les stylos Bic « For Her » et autres produits genrés n’ont aucune forme d’utilité ou de raison d’être, les médicaments pour femmes, s’ils existaient, seraient loin d’être des gadgets. Testés et dosés différemment, ils permettraient même de mieux soigner les femmes et de diminuer les effets secondaires.


Raison N°1 : Les femmes sont sous-représentées dans les tests cliniques.


 
Avant de commercialiser un médicament, des essais cliniques sont systématiquement menés afin d’en évaluer les risques et les bénéfices. Hommes et femmes ne réagissent pas de la même manière aux médicaments, pour autant la parité est loin d’être respectée lors de ces essais. « Les femmes demeurent moins représentées que les hommes dans les tests cliniques», affirme le Dr Jean-Pierre Duffet, adjoint au directeur du Centre national de gestion des essais de produits de santé (CeNGEPS). «C'est le cas dans les essais effectués pour les maladies cardiovasculaires et dans certains types de cancers», explique le cardiologue. Ainsi, 60% des tests respectent la parité, mais les 40 autres pour cent de ceux-ci restent majoritairement entrepris sur des hommes nous apprend une enquête menée par le magazine Causette. Et c’est encore pire quand on s’intéresse aux chiffres de l’expérimentation animale. Deux chercheurs de l’université de Californie ont ainsi démontré que les expériences sur des rats sont réalisées cinq fois plus souvent avec des mâles qu’avec des femelles. Pour Antoinette Pechère-Bertschi, chercheuse à l’université de Genève 2 interrogée par Causette, l’explication est simple : les femmes, autant que les rates, « constituent un groupe inhomogène, fastidieux à étudier, avec de nombreux facteurs confondants ». A cause, notamment, des cycles hormonaux et des éventuelles interactions avec des contraceptifs oraux. Les conséquences sont lourdes : «On tire des conclusions d'études faites sur des hommes blancs d'une quarantaine d'années et on administre des traitements à des femmes, dont les spécificités physiologiques sont différentes déplore Franck Barbier, responsable santé de l'association AIDES. « Selon le poids, l'âge, le métabolisme, les effets d'un médicament ne sont pas les mêmes et nous continuons à nous battre pour que des études ciblées soient faites».

Raison N°2 : Les femmes sont moins bien soignées

Les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de décès chez les femmes avant le cancer. Pourtant, cette information est peu connue et la plupart des études cliniques ne demeurent réalisées qu’avec des sujets masculins.

Par ailleurs, les symptômes diffèrent selon les sexes, ce qui rend le diagnostic féminin moins facile: les hommes souffrent de douleurs thoraciques, de poids dans la poitrine alors que l’infarctus se manifeste chez les femmes  par une grande fatigue, une sensation d’abattement. Une étude menée par la Mc Gill University Health Center de Montréal a d’ailleurs démontré récemment que les femmes étaient moins bien prises en charge que les hommes à l’hôpital : les patientes étudiées ont ainsi reçu moins rapidement électrocardiogrammes et défibrillations que les hommes. Pour le Dr Louise Pilote, chercheuse, « ces résultats suggèrent que le personnel affecté au triage est plus porté à écarter l'origine cardiaque du malaise chez les femmes qui présentent des symptômes d'anxiété ». Pire encore, les hommes et les femmes qui présentaient des traits généralement associés au caractère féminin (douceur, gentillesse) de même que les personnes affirmant être la personne responsable des travaux domestiques à la maison étaient moins susceptibles d’avoir accès à des procédures invasives, telle que l’angioplastie. « Est-ce que les cardiologues considèrent cette intervention comme plus virile, puisqu’il s’agit d’un acte de plomberie consistant à déboucher ou dilater une coronaire ? » s’interroge le Dr Luc Perrino sur son blog. « Malgré de nombreux a priori médicaux, désormais combattus, la compréhension de certaines maladies ne pourra échapper au critère du genre. Il est important d’affirmer et d’affiner notre connaissance de ces différences, afin de mieux lutter contre les inégalités. » conclut-il.


Raison N°3 : les femmes ne réagissent pas de la même manière aux médicaments

Des particularités physiologiques liées à chaque sexe peuvent expliquer cette différence de réactions face au traitement. Le Dr Manfred Lutz, interrogé lors d’un un passionnant documentaire diffusé sur Arte « Les maladies ont-elles un sexe », mentionne à cette occasion les différences de métabolisme entre hommes et femmes. A titre d’exemple, celles-ci absorberaient l’alcool plus rapidement que leurs homologues masculins, à poids et tailles équivalents. 2 raisons peuvent expliquer ce constat : l'enzyme responsable du métabolisme de l'alcool n'est pas aussi active que chez l'homme. Par ailleurs, l'alcool se répand plus facilement dans les muscles que dans la masse adipeuse ; celle-ci étant plus importante chez la femme, la concentration d'alcool sera plus grande dans l'organisme. Le Dr Ivan Berlin mentionne, quant à lui, d’autres facteurs susceptibles d’expliquer la variabilité des médicaments selon les sexes : la taille des organes, le volume de distribution (plus petit chez la femme), le transit gastro-intestinal, plus rapide chez la femme que l’homme (et pouvant donc limiter l’efficacité d’un traitement par voie orale) ainsi que le milieu hormonal. Il explique également que les effets indésirables sont plus fréquents de 60% chez les femmes que chez les hommes.

Et si ce que l’on avait longtemps pris pour une sensibilité typiquement féminine n’était finalement que la résultante de tests cliniques non représentatifs ?

La question est pourtant loin d’être anodine, les effets secondaires de médicaments seraient responsables d'au moins 18.000 décès par an d’après le Dr Bernard Bégaud de l’Inserm.

Récemment, Caroline Criado Perez, auteure  de Invisible Women, Exposing Data Bias in a World Designed for Men est revenue sur le sujet dans un article du Guardian, repris par « Le Point » : « Le monde est mal fichu pour les femmes, depuis les téléphones portables gigantesques, conçus, là encore, pour se nicher dans la main de notre « homme-référence » jusqu'aux dispositifs de sécurité des voitures, testés avec des mannequins construits selon les mensurations du même individu « moyen » de 70 kg (…) Conséquence : si les femmes ont moins d'accidents de voiture que les hommes, elles ont 47 % plus de risques d'être gravement blessées si cela leur arrive, et 17 % plus de risques d'y laisser leur vie.»