> "Parano" "mythe urbain" : les auto-entrepreneurs victimes du syndrome Facebook, vraiment?

mardi 2 octobre 2012

"Parano" "mythe urbain" : les auto-entrepreneurs victimes du syndrome Facebook, vraiment?


Depuis hier, je vois fleurir sur la toile des billets qui tentent de décrédibiliser l’inquiétude ressentie par les auto-entrepreneurs. On y parle de « panique et parano », de « mythes urbains du web ». En gros, nous aurions été tous victimes d’une « hallucination collective ». Ca ne vous rappelle rien ? La semaine dernière, nous avions déjà vécu le « syndrome Facebook » et j’y trouve beaucoup de points communs.

Tout d’abord une communication fumeuse et volontairement opaque, dans les 2 cas, amplifiée par des médias alarmistes. Dès vendredi matin, « La fin des auto-entrepreneurs » et autres titres anxiogènes n’ont cessé de tourner en boucle, ajoutant à l’inquiétude générale. Dans la journée de samedi, nous apprenions enfin par Sylvia Pinel que l’exonération de charges, au cœur du système, serait toujours d’actualité. Lundi, nous en savions un peu plus, à savoir que les cotisations seraient alignées sur celles des autres entrepreneurs, soit a priori une augmentation de 3%. Mais rien de vraiment confirmé. Beaucoup de bruit pour rien alors ? Certainement pas, car les choses ne vont certainement pas s’arrêter là. Ce matin, Sylvia Pinel évoque en effet dans « Les Echos » la mission d'inspection de l'IGF et de l'Igas qui débute prochainement. Elle mentionne un nouveau point à l’ordre du jour : la limite du régime de l’auto-entreprenariat dans le temps. Alors que le gouvernement prône l’égalitarisme en alignant les cotisations, il crée une nouvelle différence entre les entrepreneurs avec cette limite de temps. 2 poids 2 mesures sous couvert de « protection des personnes concernées ».

Comme pour le syndrome Facebook, j’ai vu également beaucoup de gens donner des leçons « après coup », jouant ainsi les experts à peu de frais. Quand on n’est pas soi-même impliqué ou que l’on est passé à côté du buzz de vendredi, il est très facile de regarder cela avec distance une fois les choses un peu plus clarifiées. Pour Facebook, j’avais reçu beaucoup de messages de personnes paniquées qui me demandaient de leur expliquer comment effacer leurs MP. Une fois la rumeur dissipée, ce sont les mêmes qui raillaient ceux qui avaient cédés à la panique, affirmant fièrement qu’il ne fallait pas croire tout ce que l’on disait. Dans les 2 cas, beaucoup de jugements péremptoires et peu de connaissance de sujet. Combien parmi ces « experts du web auto-proclamés » savent régler correctement leurs paramètres de confidentialité ? A peu près aussi peu que le nombre de personnes qui connaissent réellement le sujet de l’auto-entreprenariat. Le prétexte commode du délire collectif a l’avantage certain de ne pas devoir se justifier sur d’autres points plus obscurs. Circulez, y a rien à voir.

En ce qui me concerne, je ne regrette pas mon billet de vendredi pas plus que je n’ai de leçons à recevoir. L’intérêt du blog c’est l’immédiateté, la photographie subjective de l’instant T. La journée de vendredi était différente d’aujourd’hui, mes billets aussi. Et jusqu’à preuve du contraire, même si le régime d’auto-entrepreneur n’est pas menacé, nous ne savons toujours pas vraiment à quelle sauce nous serons mangés. La vigilance reste donc de mise.

Edit : Eric me signale ce jour cet article très pédagogique et qui permet d'y voir plus clair

6 commentaires:

  1. Moi ce qui m'a choquée, c'est la violence des billets anti "auto-entrepreneurs" et cette facilité qu'ont les gens de voir le monde en noir et blanc. Il serait temps de s'unir pour faire face aux "efforts communs" demandés pour faire face à la crise, plutôt que de diviser.

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    1. J'avais jamais vu ça depuis mon article sur l'allaitement! (sujet o combien polémique!) :-)

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  2. Je suis d'accord avec toi et avec isa-monblogdemaman moi aussi j'ai été surprise par ce mouvement anti-autoentrepreneur.

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  3. Les pseudos experts de tout et de rien n'arrêtent pas de fleurir, et les médias s'en donnent à coeur joie pour leur faire écho quitte à dire tout et son contraire en un temps record ...

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  4. Reconnaissez, Sophie, que certains étaient venus dénoncer cet emballement AVANT que les vraies annonces soient faites. Et vous - comme d'autres - avaient quand même encouragé cette psychose collective alors qu'il aurait fallu tempérer un peu.

    Maintenant il va vous falloir avaler la pilule de l'augmentation. De ce que je lis à droite et à gauche certains AE s'en satisfont finalement, puisqu'ils pensent à avoir évité le pire... Et pourtant, quel chef d'entreprise accepterait de voir ses charges augmenter de 16 à 17% ? Réagissez, le PLF n'est qu'un projet. Alertez vos députés si vous estimez être profondément lésés et demandez des contreparties.

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    1. François, mon but n'était pas d'"encourager la psychose collective", simplement de poster un billet d'humeur, il ne faut pas me prêter davantage d'intentions que je n'en ai.
      Quant au terme "psychose" il est très dévalorisant et sous-entend que nous avons sur-réagi devant un "fantasme", alors que l'augmentation n'a rien d'un fantasme, pas plus que la réduction du statut dans le temps.

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