> Claude : la (triste) fête du slip version hommes/femmes

mardi 16 octobre 2012

Claude : la (triste) fête du slip version hommes/femmes


Les compléments alimentaires qui font pousser les cheveux ou aident à bronzer on connaissait.

Grâce à ma copine Morticia, je découvre qu’il existe désormais des compléments alimentaires bios, vendus en pharmacie, qui s’occupent de notre vie sexuelle !

Commercialisés sous la marque « Claude » (allusion discrète à Mme Claude ?), ils sont déclinés en 5 formules « tendres et sauvages pour que chacun s’épanouisse sexuellement dans sa vie de couple ». 

A part un produit mixte (« Dominique élastique, le dilatateur anal »), le reste de la gamme est genré, le qualificatif « tendre » s’appliquant implicitement à Madame, le « sauvage » à Monsieur.

La marque, qui se veut gentiment provoc’ et qui surfe sur l’humour, n’en reste pas moins très conventionnelle dans sa vision de la sexualité selon les genres.


Pour Madame, elle se résume à une somme de « problèmes » à régler : « Ninon lagon » l’hydratant vaginal, est destiné à « celles qui souffrent de sécheresses intimes, passagères ou tenaces » « Céline Féline », le sublimateur de libido s’adresse « aux femmes souffrant de baisses de désir ». Une vision plutôt passive et victimaire de la sexualité, pas vraiment la fête du slip !

Le vocable utilisé renforce l’idée de passivité de la femme « Le corps s’abandonne plus vite au plaisir » « réconforte les relations amoureuses » (comme si les rapports étaient forcément source de violence ou de déplaisir).



Pour Monsieur, ce n’est pas beaucoup plus festif, on est dans la performance à l’état pur. « Gaston Etalon », le retardateur de jouissance « aide à reprendre possession de ses performances, jour après jour, tout en améliorant l’endurance. Lors de la cure, il est bienvenu d’avoir des rapports fréquents afin de faire reculer ses limites.  ». On comprend mieux l'illustration, avec serviette éponge, en arrière-plan. 

Quant à « Virgile viril », qui fleure bon la testostérone, il est « dédié aux hommes désireux de renforcer et de prolonger leur puissance ».

Souffrance et passivité de la femme versus endurance et performance de l’homme : nous sommes, encore une fois dans le gender marketing, dans le cliché .

Il n’y a sans doute pas une volonté de caricature dans l’esprit des développeurs derrière cette marque. Pourtant, les stéréotypes demeurent tellement ancrés dans l’inconscient collectif, qu’ils ressurgissent de manière subliminale dès que l’on s’adresse différemment à une femme ou à une homme.

Une situation décryptée avec humour dans cette hilarante vidéo de la BBC « Les différences hommes/femmes dans la publicité » :

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