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dimanche 4 mars 2012

Ce que Facebook dit de nous : portraits-robots d'utilisateurs

Article publié en 2011 sur le magazine en ligne Suite 101

Avec 1 milliard d'utilisateurs actifs attendus pour aout 2012, Facebook a atteint sa phase de maturité.

Le réseau social est devenu un microcosme, où se côtoient votre voisin, votre collègue de bureau ou même votre mère. Chacun montre beaucoup de lui-même et des profils types émergent de cette mise en scène de soi.

Tour d’horizon du réseau social en quelques portraits robots.

L’ado

Que ce soit votre neveu, votre frère ou le fils d’une amie, vous avez certainement un ado dans vos contacts. Normal, selon une enquête réalisée en 2009 par e-enfance sur Facebook*, 56% des 13-18 ans sont inscrits sur Facebook et ce pourcentage monte à 67% pour les filles de 13 à 18 ans. On reconnaît l’ado au nombre faramineux de ses amis (en général pas moins de 200) et à sa suractivité sur le réseau. En effet, rompu aux usages des nouvelles technologies, il en use et abuse: autoportraits avantageux avec moue langoureuse, pléthore de photos dans tous les moments quotidiens (collège, sorties…): tout est l’occasion de se mettre en scène. Il réactualise également très régulièrement ses statuts (souvent sibyllins pour le commun des mortels) pour rendre compte de ses échecs ou réussites dans les domaines scolaires, sentimentaux ou amicaux. Chaque intervention est largement commentée par ses amis, même si ce n’est que pour ponctuer d’un «lol». Contrairement aux jeunes adultes qui font preuve de plus de retenue, les ados n’hésitent pas à se dire qu’ils s’aiment (JTM) par le biais d’applications, de photos taguées («mon après-midi avec Emilie: JTM ma chérie») ou encore de message postés sur le mur à la vue de tous.

Votre mère

Les seniors sont sur Facebook. Alors qu’en 2007 seulement 1/3 d’entre eux avaient un profil, ils sont désormais 47%. Pas étonnant, donc, que vous receviez un jour une demande d’ami de la part de votre propre mère. Attention, une petite formation s’impose au risque qu’elle prenne votre mur pour une messagerie perso ou qu’elle taggue des photos de vous en couches. Contrairement aux ados, elle n’utilise pas Facebook pour se mettre en scène mais davantage pour rester en contact avec la famille ou des amis d’enfance. Si elle est active sur le réseau comme 50% des seniors utilisateurs, elle commentera régulièrement vos statuts ou photos, façon détournée pour elle de prendre des nouvelles sans paraître intrusive. Si cela vous gêne, il existe des façons de paramétrer votre profil pour qu’elle n’ait pas accès à l’ensemble de vos informations.

La «mariée fière de l’être»

Comment reconnaître une «mariée fière de l’être» (expression empruntée au Journal de Bridget Jones) sur Facebook? Facile, il s’agit d’une jeune mère de famille (pas forcément nombreuse), qui utilise le réseau pour prouver que sa vie est une publicité pour le bonheur. Si vous êtes dans ses amis vous aurez le droit régulièrement aux belles photos de ses enfants, bien peignés et en rang d’oignon en toutes occasions (en vacances, pour l’ anniversaire, sur le pot). Vous suivrez en temps réel leurs exploits («Aujourd’hui Léa à un mois et 6 jours») et leurs déconvenues («Théo est constipé: qui a un conseil?»). Ces mamans épanouies s’oublient tellement derrière leur progéniture qu’elles utilisent généralement la photo de leurs enfants comme illustration de leur profil.

Le fantôme

Le fantôme est un utilisateur inactif. On le reconnaît souvent au fait qu’il n’ait même pas pris le temps de renseigner sa photo de profil, remplacée par défaut par la silhouette fantomatique bleue de Facebook. Il existe 2 types de profils fantômes: celui qui n’a jamais vraiment compris les arcanes du réseau social et qui n’a pas envie de s’y plonger davantage et celui du voyeur qui ne veut rien montrer de lui mais veut bien aller zieuter les profils des autres. Dans les deux cas, pas d’état d’âmes, configurez votre profil pour ne lui laisser voir également que le minimum d’information à votre sujet.

Le No-Life

«Elle vit sa vie par procuration» chantait Jean-Jacques Goldman, cela pourrait être l’hymne de nombreux utilisateurs qui passent presque autant de temps sur Facebook qu’IRL (In Real Life, la vraie vie). Le No-life, utilisateur hyperactif, est l’opposé du fantôme. Il réactualise ses statuts quotidiennement (voire plusieurs fois par jour), commente à la vitesse de l’éclair les statuts de ses amis et vous inonde de pokes et d’applications toutes plus inutiles les unes que les autres. Vous savez tout de ses amis, ses amours, ses emmerdes car le No-Life ne met aucun filtre, certain que sa vie passionne le web planétaire. Si l’envie de le supprimer de vos amis vous titille, réfléchissez-y bien car le No-Life suit de près le nombre de ses contacts et pourrait en être très affecté !Il existe une manière plus douce de l’évincer, en masquant d’un clic son activité (dans le fil d’actualité, cliquer sur le profil en question puis sur «masquer»)

L’homme sandwich

L’homme sandwich a bien compris l’effet «caisse de résonance» de Facebook et a décidé de l’utiliser pour son marketing personnel. Qu’il soit musicien amateur, écrivain non publié à ses heures ou tout simplement chef d’entreprise, vous aurez droit au compte-rendu fidèle de ses réalisations, serez sollicité pour des contacts ou des votes. Ses «amis» sur Facebook ne sont pour lui qu’un gigantesque carnet d’adresse, viviers de futurs clients ou lecteurs et vous n’obtiendrez que très peu d’informations personnelles le concernant.

Et vous, quel utilisateur êtes-vous?

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