> Couverture de l'Officiel Hommes : jusqu'où iront-ils pour faire le buzz?

mardi 25 décembre 2012

Couverture de l'Officiel Hommes : jusqu'où iront-ils pour faire le buzz?



En septembre dernier, la couverture du magazine Vogue Homme avait fait scandale : la pose équivoque de Stéphanie Seymour, la main de Marlon Teixeira autour de sa gorge avaient été perçus par beaucoup comme une glorification des violences faites aux femmes.



Afin d’illustrer cette réelle tendance de fond, j’avais recensé à cette occasion dans ce billet les nombreuses publicités esthétisant les violences faites aux femmes : simulacre de viol collectif pour un calendrier Pirelli, femme battue pour illustrer une publicité pour un salon de coiffure, séance photo avec des mannequins criblées de balles ou image de bondage pour une marque de chaussures.

Cette tendance semble bel et bien se confirmer, à en juger par cette couverture de l’Officiel Hommes de décembre et qui fait déjà l’objet de controverses sur le net : on peut y voir Benicio Del Toro, en smocking, sur fond rose, portant dans ses bras une femme nue et inconsciente (ou morte, on ne sait pas vraiment). « Est-ce la pire couverture ayant jamais existé ? » s’interroge le blog « The Vagenda ». Le site « Styleite » plutôt orienté mode que féminisme la trouve, quant à lui, dérangeante : « Qu’est ce qui est censé s’être passé juste avant que la photo ait été prise ? Est-ce une demoiselle en détresse tout juste sauvée par Benicio Del Toro ? (ce qui aurait une connotation sexiste) ou est-ce quelque chose de plus sinistre ? Nous n’en sommes pas tout à fait sûrs mais tout cela nous rend quelque peu mal à l’aise ».

Le cliché peut également faire penser à une pietà revisitée. L’intention n’a rien de nouveau ou de subversif, la ficelle du détournement de l’art sacrée ayant été usée jusqu’à la corde. Quelques exemples de publicité y ayant eu recours :

Dans cette cène revisitée pour une publicité pour Marithé et François Girbaud : 


Dans cette cène vantant les mérites de la Golf : 


Dans cette piéta moderne version Kookaï : 



Dur de se réinventer et de se distinguer dans ces conditions…

A la nudité féminine, il est désormais nécessaire d’adjoindre la mort ou la maltraitance pour marquer les esprits et faire le buzz.

Jusqu’où ira cette escalade de la violence ? Quel sera le prochain verrou à faire sauter ?

1 commentaire:

  1. J'allais réagir sans lire l'autre billet sur le fait que je n'étais pas particulièrement choquée, que je trouve même la couv de Vogue plutôt sexy et pas dégradante blablabla puis j'ai lu ton article précédent et oui, effectivement, c'est édifiant!

    Je suis vraiment dégoûtée par les publicités que tu as montré sur l'autre page...
    Et celle de Benicio Del Toro ici me gêne en grande partie parce que je ne sais pas ce qu'elle représente : la femme est tellement blanche, sa peau a l'air si "caoutchouteuse" qu'on dirait vraiment un cadavre, beaucoup moins esthétique que les images de "la Piéta" où le corps a l'air plus "vivant". Ici, ça me fait plus penser à un meurtre de Dexter qu'à une somptueuse comédie dramatique.
    Par contre, si l'on met en parallèle la pub de Kookaï sans connaitre la référence à la Pietà, on peut se demander la même chose que pour la couv de l'Officiel : qu'a-t-elle fait à cet homme puisqu'elle semble regarder la caméra avec une sorte de bravache langoureuse?

    En bref, je trouve cette couv gênante mais pas aussi répugnante que les photos que tu as présentées avant. Et je ne trouve pas que la couverture de Vogue soit une promotion de la violence aux femmes, mais ça, tu l'as dit aussi.

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