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lundi 11 avril 2016

Interview fromage et féminisme : Madeleines Plume


Parce que le fromage c’est la vie.
Parce que les féministes ont de l’humour.
Parce que militantisme et fromage ne sont pas incompatibles.
Parce qu’il n’y a pas un féminisme mais des féministes.

J’ai crée cette série d’interviews décalées « Fromage et féminisme » #FF.

Aujourd’hui c’est Madeleines Plume qui répond à mes questions.

NB : Cette série d'interviews a été menée au mois d'octobre donc bien avant la série d'attentats du 13 novembre 



Bonjour Marie, peux-tu te présenter en quelques mots : es-tu plutôt coulante comme un brie de Melun ou forte comme un Munster ?

Je dirais que j’ai plusieurs facettes, un peu comme un bon plateau de fromage. Si à première vue j’ai l’air plutôt douce et tendre comme un chèvre frais, je me révèle plus surprenante quand on apprend à me connaitre, un peu comme un Brillat Savarin à la truffe.  Par contre si on m’énerve et qu’on me marche sur les pieds, je peux devenir cassante et piquante, tirant plutôt vers le bleu de Gex bien affiné.

D’après toi, le féminisme on en fait tout un fromage ?

Je trouve qu’on en parle pas assez et qu’il reste beaucoup de pédagogie à faire tant certains comportements sont ancrés. Par contre lorsqu’on en parle, on en fait justement « tout un fromage » dans le sens où la caricature et l’étiquette d’hystérique ne sont souvent pas loin. Des postures bien pratiques pour les misogynes pour évacuer le débat rapidement.

La dernière actualité (pub sexiste, bad buzz, déclaration de people…) qui sent le roquefort ?

Difficile de n’en choisir qu’une, tant les images et remarques sexistes sont partout.
Bien que n’étant pas en phase avec le ton « culcul » de la journaliste je retiendrais un sujet récemment vu dans l’émission de Stéphane Bern à propos de « la taxe rose ». Grosso modo tout ce qu’on vend aux femmes est systématiquement plus cher que leurs équivalents pour les hommes. Au-delà des purs produits marketing type rasoirs rose à paillettes, dentifrice rose bonbon & co, déo, crème hydratante, vêtements, parfums, mais aussi service tels que coiffeur ou pressing seront plus cher pour une femme qu’un homme. Au final, cela représenterait un « surcout » de 1400 dollars par an pour les américaines d’après une étude réalisée par l'Université centrale de Floride et relayée en 2012 dans le magazine Forbes

Comment couper le fromage de façon féministe (et donc égalitaire) ?
Je ne sais pas si c’est féministe mais si vous coupez le nez du fromage attendez-vous à vous faire engueuler (dédicace à ma maman ;)). A part ça je dirais plutôt que je suis marxiste pour le fromage « à chacun selon ses besoins », sans qu’aucun des convives ne soit lésé évidemment.

Ton plateau de fromage idéal ? Avec qui aimerais-tu le partager ?
J’ai envie de répondre « Joe pas partager son manger », mais ce serait faux. J’adore cuisiner pour les autres et réunir les gens à table. Par contre faut vraiment que je vous aime beaucoup si je vous laisse piquer du pain ou du fromage dans mon assiette.
Pour ce qui est du contenu du plateau, je mise sur l’est de la France : Epoisse, Mont-d’Or, Comté doux, Abondance, Brillat Savarin, Saint-Marcelin avec en featuring du Saint-nectaire, du Pont-l’évèque et de l’Ossau-Iraty.
Pour les convives, je dirais mes copines IRL ou non.

Le one pot pasta a crée la polémique : et toi, c’est quoi ta recette de la honte avec du fromage ?

Pas de honte avec la bouffe, c’est trop malsain de rentrer là-dedans !  Tout ce qui sort de mes fourneaux est loin d’être digne d’un trois étoiles et ne correspond pas toujours à ce qu’on peut définir comme un repas équilibré mais c’est toujours assumé :)

Comme moi, tu fais partie de la team #veilletwitta : qu’est ce qui te fait sentir parfois comme une vieille croûte, sur Twitter ou ailleurs ?

Je ne remplis pas encore les critères du label de qualité #veilletwitta  mais je me sens souvent décalée des « djeuns », je ne connais quasiment aucune des « stars » de la nouvelle saison de « Danse avec les stars », je viens de découvrir Shym et je ne suis d’ailleurs pas certaines d’être capable de la reconnaitre.  Par contre je revendique mon amour d’Abba et de Joe Dassin.

Pour toi le féminisme c’est plutôt à -0% de matière grasse comme le Bridelight ou à plus de 35% comme le Brillat Savarin?

Je pense qu’il n’y a pas de bon ou mauvais féminisme. A chacune de déterminer comment elle se mobilise et l’exprime, c’est un peu comme les JO, « l’important c’est de participer ». Par contre en matière de fromage, je préfère 100 fois du Brillat avec modération que n’importe quel 0% (ce n’est pas vraiment du fromage !).

Es-tu favorable à une AOC pour le féminisme ?

De la même manière, le fait de normer ce qu’est ou n’est pas le féminisme me semble contre-productif

Si on devait remplacer « Belle des champs » par une femme que tu admires, qui serait-elle ?

J’avoue que j’ai du googler qui était Belle des champs.
Je vais dire Ada Lovelace. Elle n’est pas très connue en France mais c’est l’une des pionnières de l’informatique. Elle est la première à avoir publié un algorithme destiné à être exécuté par une machine et est ainsi considérée comme le premier programmeur du monde. Un langage informatique, l’Ada, a été baptisé en son nom.

Merci à Marie pour cette interview!

Tu es féministe, tu aimes le fromage et tu souhaites être interviewée ? (tu as le droit de répondre même si tu le détestes, le fromage, pas le féminisme). Ecris-moi un petit mail à sophiegourion(at)hotmail.fr et je t’enverrai les questions !
 



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