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samedi 17 décembre 2011

Coup de coeur cinéma : "Hugo Cabret"

L’un des avantages d'être free lance, c’est qu’en cas de grève de l’institutrice, on n’a plus besoin de stresser et de jongler entre la nounou et les mamies. On prend même la chose plutôt bien, profitant de ce moment de tête à tête privilégié avec son enfant. C’est à cette occasion que mon fils et moi-même sommes allés voir « Hugo Cabret » de Martin Scorsese.

Un grand moment de cinéma qui nous a laissé tous 2 émerveillés et les yeux pleins d’étoiles.

Hugo Cabret, c’est l’histoire d’un jeune orphelin de 12 ans, qui vit caché dans une soupente de la gare Montparnasse dans le Paris des années 30. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate cassé qu’il n’aura de cesse de vouloir réparer, persuadé que celui-ci recèle un message secret. Il sera aidé dans sa quête par l’aventurière Isabelle, une petite fille de son âge qui se révèlera être la filleule du célèbre cinéaste Georges Melies.

Le film se découpe en 2 parties : la première s’intéressant à la quête des 2 enfants pour trouver la clé en forme de cœur capable de remonter l’automate, la seconde s’attardant sur la vie de Georges Melies.

Rarement un film pour enfant m’aura autant bouleversée. J’ai été happée dès les premières minutes par la beauté des images : l’univers métallique de la gare, l’ambiance sépia du Paris des années 30 sont retranscrits avec une poésie et une magie qui transportent littéralement. Un véritable voyage hors du temps qui met tous les sens en éveil : on sentirait presque l’odeur sucrée des croissants du café de la gare Montparnasse ! Un heureux mélange entre Amélie Poulain et Charles Dickens dans un Paris féerique et méconnu. Certains esprits chagrins reprocheront à Scorsese l’aspect aseptisé et « carton pâte » des décors parisiens : pour ma part j’ai préféré me laisser transporter par la magie sans trop rationnaliser.

J’ai également beaucoup apprécié le choix et le jeu des acteurs : le touchant Asa Butterfield (Hugo Cabret) qui joue avec une justesse incroyable, le merveilleux Ben Kingsley (Georges Melies) dont on perçoit les fêlures en filigrane et le truculent Sacha Baron Cohen (ex Borat) qui incarne avec virtuosité un inspecteur de police psychorigide.

Le scénario, trépidant et extrêmement bien rythmé, alterne destins personnels et histoire du 7ème art avec une grande fluidité. Scorsese ne vient pas du cinéma pour enfants et tant mieux ! Habituellement, je reproche aux films de ce genre leurs scénarii faiblards compensés à grand renfort d’effets 3D et leur morale niaise pas très subtile. Rien de tout ça dans « Hugo Cabret » qui réussit le pari de glisser subrepticement des messages très forts (comment donner un sens à sa vie ? comment survivre aux désillusions de l’existence ?) tout en narrant de façon très poétique l’histoire du 7ème art . J’ai également beaucoup apprécié le personnage d’Isabelle : enfin une héroïne féminine en pantalon, aventurière et littéraire et qui ne se contente pas d’attendre le prince charmant !

En bref, un vrai coup de cœur, qui s’adresse aux enfants comme aux parents, à voir et à revoir sans modération pour illuminer cette période de fin d’année !

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