> A la recherche du Saint Graal : le protège cahier rose à rabats

samedi 24 août 2013

A la recherche du Saint Graal : le protège cahier rose à rabats



                                                                                Un classeur à message 


La rentrée scolaire a toujours été la période la plus faste de l’année pour mes parents papetiers-libraires.

Certains parents nous confiaient leurs listes : nous étions alors chargés de collecter pour eux l’ensemble des fournitures. D’autres arrivaient avec, à bout de bras, d’énormes sacs Carrefour ou Auchan bourrés jusqu’à la gueule. Ils ne leur manquaient alors que le protège cahier rose petit format à rabats introuvable qu’ils étaient certains de dénicher chez nous.

Le remplissage de la liste de fourniture ressemblait souvent pour ces parents échevelés à un jeu de piste épuisant.

Je pensais, avant d’avoir des enfants,  que ces lubies iconoclastes des profs en matière de fournitures scolaires étaient bel et bien révolues. Erreur de nullipare.

Je me souviens encore de la prof de CP de mon fils qui avait exigé que chaque élément présent dans le cartable soit étiqueté. Chaque feutre de la pochette, chaque crayon de couleur. J’ai épuisé une imprimante Dymo rien que cette année-là. Et les étiquettes ont tenu 2 jours.

Cette année, prévoyante, j’ai demandé en juin à la nouvelle directrice la liste, histoire de passer pour une mère organisée. Nous déménageons  la semaine prochaine et les enfants changent d’école, autant faire bonne impression.

La liste en main, alors que défilaient sous mes yeux les cahiers, classeurs et crayons d’un classicisme étonnant, je tiquais sur la boîte de mouchoir en papier puis tombais en arrêt sur le dernier élément de la liste : une ramette de papier. Soit 500 feuilles. Soit 2kgs500.
Soit 32 000 feuilles si l’on multiplie par le nombre d’élèves.

Mouchoirs en papier, ramettes : à ce compte-là je me demande si l’on nous demandera de fournir aussi le papier toilette l’année prochaine.

En en parlant autour de moi, j’ai découvert que beaucoup de parents avaient eu à expérimenter d’étranges exigences :

-       En maternelle : 3 boîtes de mouchoirs,  1 classeur de 10 cms, 3 pochettes bleues, 1 verte, 2 blanches (la mère excédée a fini par écrire « BLEU » sur une pochette blanche qu’il lui restait !)
-       En petite section de maternelle : 1 bloc de feuilles de couleur et 2 tubes de colles Pattex (la colle de bricolage)
-       En petite section : des assiettes jetables, 4 paquets de lingettes, 4 paquets de mouchoirs
-       En CP : un chèque de 18€ à la coopérative scolaire (alors que la participation est théoriquement facultative)
-       En CP : un sous-main…rentrant dans une trousse (les sous-mains pliables ça existe ?), les fournitures dans une boite de glace (une trousse c’est trop classique)
-       En CM1 : des chaussons d’intérieur pour être cosy en hiver (en maternelle ça se comprend mais en CM1 ?)

Et d’autres que j’ai sans doute oubliées…

En évoquant cette anecdote sur Twitter, 2 profs me sont immédiatement tombées dessus pour me dire que je tirais à boulets rouges sur le corps enseignant, qui n’avait vraiment pas besoin de ça.

Que l’on soit clair : j’ai suivi une année d’IUFM au cours de laquelle j’ai effectué 2 stages (un en petite section de maternelle, l’autre en CM1/CM2). A cette occasion, j’ai pu expérimenter la difficulté du métier d’enseignant. Désormais, à chaque sortie scolaire à laquelle je participe, je bénis le ciel d’avoir raté le concours !

Je précise également que j’ai deux oncles et une tante qui appartiennent au corps enseignant : ce qu’ils me racontent de leur métier est loin de me faire rêver (cette précision a un petit côté « je ne suis pas raciste, j’ai un ami noir », j’en suis consciente !).

Par curiosité, j’ai pesé le cartable de mon fils (qui a 8 ans et pèse 29 kgs je précise), garni de l’ensemble de ses fournitures. Verdict : 6 kgs.

Je sais bien que la ramette sera ensuite entreposée dans la classe et n’aura pas vocation à rester dans le cartable mais quand même…

Malgré cela, mon fils ne veut rien entendre : il veut absolument partir à l’école sa ramette sur le dos par peur de passer pour un mauvais élève !

Et vous, quelles sont vos anecdotes de fournitures scolaires farfelues ?

Edit : j'ai été submergée de demandes au sujet du classeur qui illustre ce billet! Sachez qu'il est en vente sur ce site!

12 commentaires:

  1. Farfelues? Non. Mais émouvantes: maman recouvrant livres et cahiers avec un papier de base costaud, rouge ou bleu, et nous la regardant, admiratifs. En primaire, et il y a longtemps... Une toute petite papeterie de village tenue par une vieille dame aigrie. Moi j'aurais été une vendeuse de crayons très souriante...Mons fils a fréquenté une école communale sans liste farfelue. Il n'y a pas si longtemps, à Bruxelles. "L'école pour tous".

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    1. Oui moi aussi, souvenirs émus de ma mère recouvrant mes livres. Cette année, j'ai dû le faire pour mes enfants : la catastrophe!

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    2. une tâche génétiquement réservée aux pères

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  2. Farfelue non pas spécialement mais effectivement quelques demandes genre boite de mouchoir ou autres qui amène vraiment à se poser des questions sur les moyens données à notre école de faire son boulot.

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  3. Je suis prof... Personne n'est parfait! En revanche, en souvenir des exigences de certains profs de mes 3 enfants, je me suis jurée de faire très attention à mes exigences. Ainsi, quand je demande un bouquin, je n'exige aucune édition particulière car je crois qu'il a déjà pu être acheté pour un grand frère.
    Mais que l'école - primaire!- demande aux parents de fournir le papier, je reste pantoise! Ecole privée?
    Pour les mouchoirs papier, je devrais bien les mettre sur ma liste car j'en fournis de grandes quantité toute l'année!!! :)
    Bonne rentrée!

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    1. Merci pour votre commentaire! Non, mon fils est dans une école publique.
      Bonne rentrée à vous aussi!

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  4. ah ! vous aussi vous avez tenté l'IUFM et le concours !
    ben moi je l'avais réussi et je n'ai pas tenu très longtemps... parce qu'entre autre, je dérogeais gravement à la reproduction culturelle consumériste en ne donnant aucune liste de fourniture et en utilisant les moyens minimaliste à disposition là où j'étais : l'outil et la fourniture principale, c'est la main dirigée par le cerveau...

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    1. Oui je l'ai tenté...et raté à cause des maths! (2 en maths, 15 en français, même pas pu être admissible). Mais rétrospectivement je ne regrette pas :-)

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  5. Je ne me souviens plus très bien de ma petite enfance, mais en fac dentaire ou nous demandait des trucs tout a fait bizarre et chers dont certains n'ont jamais servi. Je suppose que ça restait sur les listes de fournitures pour éviter de vexer le prof qui trouvait sa fraise ou son crayon mine 0,5 jaune indispensable.

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  6. Je hais la rentrée, je hais la rentrée, je hais la rentrée... En particulier à cause de cette foutue liste. L'an dernier, j'ai touché le pompon : la maîtresse de CP voulait qu'on étiquette chaque crayon, feutre, etc un par un. Elle a aussi exigé des cahiers 48 p., petit format, interligne truc muche (introuvables! j'ai fait 4 papeteries), un cahier travaux pratique avec spirale 48 p. (aussi introuvable)... Ne parlons pas du Canson format 32x17 mi-teintes vives et autres fantaisies. Oui, j'en suis encore traumatisée.
    Et on court comme des malades parce qu'on a le souvenir, enfant, du "je me faire gronder si je n'ai pas les bonnes fournitures", stress post-rentrée qu'on tente d'épargner à nos enfants. Petite, j'enviais à mort la fille du libraire-papetier de mon village. Elle avait toutes les fournitures qui vont bien et surtout des rayons entiers de Bibliothèque Rose, verte et Rouge et Or à disposition.

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    1. Le coup des étiquettes sur chaque crayon j'y ai eu droit aussi!

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  7. Bonjour, mon fils est en maternelle et nous n'avons aucune liste. L’école fournit tout... ou presque. Il y a régulièrement des affiches a l’entrée des salles de classes demandant des petits pots de bébé en verre pour y mettre la peinture, des boites de mouchoirs l'hiver, du carton ou tissu pour les ateliers créatifs. Et personne n'est obligé, chacun donne ce qu'il a et ce qu'il peut. Et bien sur on nous demande de donner a la coopérative scolaire qui finance toutes les sorties et même une animation Lego l’année dernière. La j'avoue que je l'avais un peu mauvaise de payer pour de la pub et pour que mon fils me réclame tout le contenu du catalogue reçu a la fin de l'animation.

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