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mardi 31 décembre 2013

2013, mon blog et moi





2013 se termine dans quelques heures, l’occasion pour moi de revenir sur ce qui s’est passé en 365 jours sur ce blog.

Cette année, j’ai rédigé 122 billets contre 166 en 2012. Pour la première fois, la lassitude s’est faite sentir, impression de bondir trop souvent sur l’actualité brûlante, la polémique à chaud. Au moment de commencer à taper sur mon clavier, j’ai été très souvent prise d’aquoibonisme. D’où les nombreux billets à peine commencés et qui ont fini directement à la poubelle. Ces bébés mort-nés, je ne les regrette pas. Quand l’envie n’était plus là ou mes mauvais démons trop présents, j’ai préféré m’abstenir. J’espère que ces derniers me laisseront un peu tranquille en 2014.

Cette année, j’ai crée et participé à 9 jeux d’écriture sur le blog. A chaque fois, j’ai été surprise et touchée par les créations des participants. Merci à eux.

Le billet le plus lu cette année a été celui sur Facebook et la couleur des soutien-gorges, plus de 20 000 visites à ce jour. C’est celui qui a été le plus commenté également.

Les requêtes les plus fréquemment tapées sur Google pour arriver sur mon blog ont été, dans l’ordre : Chimène Badi grosse, nez juif, juif, juifs, Chimène Badi régime. Heureusement que je n’en tiens pas compte au moment de rédiger mes billets.

Mon billet le plus personnel a été celui qui parlait du magasin de journaux de mon père. J’ai été touchée de voir que son histoire a pu voyager de tweets en tweets, une façon de lui rendre hommage et de le faire revivre un peu.

Le billet que j’ai préféré écrire est « De mains en mains », le texte rédigé lors des ateliers « nouveaux talents ».

Le billet qui m’a le plus amusée au moment de l’écriture a été « Quand les enfants schtroumpfent-niquent ta dignité ».

Le billet que j’aurais préféré ne jamais écrire a été celui qui annonçait le décès de mon père.

Cette année, j’ai rencontré 10 personnes grâce à ce blog. De belles âmes et des échanges enrichissants qui justifient le temps et l’énergie passés ici. Merci à Cédric, Marlène, Ariane, Gaëlle, Corinne, Celina, Kriss, Cyrille, Thomas, Sandrine.

Merci également à tous ceux qui viennent me lire. Merci à ceux qui commentent et à ceux qui n’osent pas. Merci à ceux qui prennent le temps de m’envoyer un message d’encouragement.

Bye bye 2013, pas fâchée de te quitter.

vendredi 20 décembre 2013

Cadeaux de Noël : Idées de livres pour enfants garantis 0% de sexisme!




En janvier dernier, je vous parlais ici de mon projet de livre pour enfant : "Interdit aux filles?".

L'idée était de proposer un ouvrage ludique et pédagogique pour expliquer les stéréotypes de genre aux enfants.

Suite à ce billet, les Editions Paquet m'avaient contactée dans les commentaires du blog. A la réception du manuscrit, ils se sont immédiatement engagés à d'éditer le livre en nous confirmant droits d'auteur et a-valoir.

Après avoir retravaillé la pagination et fourni les premières illustrations, nous avons attendu leur retours, qui sont devenus de plus en plus évasifs. Plus de réponse aux mails, silence radio en dépit de nombreuses relances. Nous n'avons eu aucune explication claire, même pas un coup de fil pour nous expliquer ce revirement de situation en dépit d'un engagement écrit. Mon père étant décédé peu de jours après, je n'ai pas trouvé l'énergie pour aller plus loin dans les relances. Quant à Chrystèle, l'illustratrice, elle a depuis été démarchée par une importante maison d'édition et est partie vers d'autres projets.

"Interdit aux filles" ne verra donc pas le jour. J'aurais été ravie de vous le présenter parmi la sélection de livres qui suit mais heureusement, je vous propose de très jolies alternatives à offrir, garanties 0% de sexisme!





- « On n’est pas des poupées » : ce petit livre, qui se décrit comme « le premier manifeste féministe », est un petit bijou de pédagogie et de bonne humeur. Avec humour et gaieté, il démonte les stéréotypes liés au genre avec une grande efficacité. Le graphisme, très coloré et pétillant, soutient le propos très intelligemment.







- « Marre du rose » : « D'habitude, les filles, elles aiment le rose ; seulement moi, le rose, ça me sort par les yeux ! Et c'est pareil pour les princesses, les tralalas de princesses, les rubans et aussi les poupées. Mais quand en plus c'est rose, là, ça me sort par les trous de nez ! Maman dit que je suis un garçon manqué.» Dans ce livre, la parole est donnée à une petite fille (les parents ne sont jamais représentés dans les illustrations). Elle y questionne les rôles assignés au genre avec ses mots bien à elle : non on n’est pas une fille « ratée » si on aime grimper aux arbres ou si on lit des histoires de dinosaures ! Ici encore, la part est faite belle au graphisme, très coloré et qui tranche avec le style un peu mièvre de certaines publications pour enfants.







- « La princesse attaque » : quand mon fils a vu ce livre en vitrine, il s’est immédiatement écrié « ça, ça va te plaire ça maman ! ». Et pour cause : une chevalière courageuse, qui parcourt air, terre et mer et affronte les pires dangers pour délivrer son prince, ça change ! Cerise sur le gâteau : il s’agit d’un livre dont on est le héros. L’enfant fait ainsi évoluer l’histoire en fonction des décisions qu’il prend au cours de la lecture.









- « Fifi Brindacier » : l’héroïne suédoise créée en 1945 n’a pas pris une ride ! Cette petite rousse hors du commun qui vit seule, sait se servir d’un revolver et a navigué sur les 7 mers a révolutionné l’image traditionnelle des petites filles.  A tel point qu’un débatteur suédois affirmait il y a encore 10 ans que le « culte de Fifi » avait eu une influence extrêmement nocive sur l’école et l’éducation des enfants. « Le culte de Fifi a tout mis sens dessus dessous, l’école, la vie de famille, les comportements normaux ». Une héroïne plébiscitée par mon fils et ma fille !







- « La princesse Finemouche » : l’histoire d’une princesse qui ne veut pas se marier et qui préfère sa vie avec ses bestioles (monstres, crapauds et autres créatures). Pour conserver sa liberté, elle invente des défis afin de se débarrasser de ses prétendants et finit seule et heureuse !








- « Les projets d’Ariadhie » : un livre qui fait la part belle aux femmes dans l’histoire au travers des portraits de philosophes, d’artistes, de politiques et scientifiques au féminin. L’enfant pourra ainsi s’identifier à ces personnalités exemplaires et se projeter à son tour en tant que cheffe cuisinière, cheffe d’orchestre, peintresse, sculptrice, informaticienne, aventurière. Un livre qui suscite la curiosité et ouvre le champ des possibles.



mercredi 18 décembre 2013

Bientôt plus d'hôtesses en petite tenue sur les salons de jeux vidéos?



La présence d’hôtesses déguisées en infirmières lors de la conférence « Le Web 13 » a fait le bad buzz la semaine dernière (et pas qu’auprès des « féministes hystériques » poke @Cyroul).



Le directeur adjoint de l’agence Tequila Rapido a tenté de défendre son opération de façon bien maladroite dans cette vidéo : les tenues ne sont pas tellement courtes, il s’agit d’un concept, on a 60% de femmes chez nous et il ne faut pas exagérer, elles ne sont pas en porte-jarretelles. Et puis, l'opération a été validée par une personne de Girlz in Web qui est passée sur le salon ajoute-t-il.
Etrangement, cela ne semble pas du tout être la position de la co-présidente de l'association (cela m'étonnait un peu connaissant bien leur avis sur le sujet)



 « L’année prochaine, on ne prendra pas d’écolières » nous assure-t-il. 


La question est pourtant loin de n’heurter qu’une minorité de féministes.

Ainsi, au Royaume-Uni, l’ « Eurogamer Expo » a décidé de bannir cette année de son salon les « booth babes », ces hôtesses en tenues affriolantes.

Cette décision a été prise suite aux dérapages ayant eu lieu lors de la précédente édition.

En ligne de mire, la société Virgin, qui avait habillé ses hôtesses de brassières et de shorts, imprimés d’un QR code sur le postérieur.


Rupert Loman, à la tête de l’ « Eurogamer expo », a expliqué sa position sur le forum du site : «  Nous voulons que les jeux créent la conversation et présenter les jeux et les joueurs sous le meilleur jour possible. » « Bien sûr, les exposants auront besoin d’amener les membres de leur équipe sur le salon : néanmoins, ils devront être intéressants, cools et experts plutôt que d’être de jolies jeunes filles paradant en uniformes pour le plaisir des yeux. »

Sur le site, le chroniqueur Rab Florence, ajoute : « Il est important d’envisager les choses dans leur globalité et de ne pas s’arrêter aux apparences. La place des femmes dans n’importe quel événement high-tech se résume à être une jolie décoration pour ces messieurs. Cela sous-entend que les femmes ne sont pas vraiment les bienvenues dans cet univers : à partir du moment où vous objectivez quelqu’un, il ne fait partie de rien. Il est juste là. C’est juste un bien de consommation comme un autre. Fondamentalement, cela réduit la femme à un produit ».
Les organisateurs français auraient tout à gagner en suivant l’exemple d’Eurogamer Expo. Comme l’explique cet article : « les  sociétés qui embauchent des hôtesses pour attirer le public sur leurs stands, sans impliquer leurs employés et leur capacité de design ou de vente, envoient le mauvais message. Cela dit aux hommes que les produits ne sont pas importants et que seules les jolies filles le sont. Cela dit aux femmes que leur présence en tant que consommatrice, leur temps et leur argent, ne sont pas les bienvenus. Et cela contribue à perpétuer des stéréotypes qui peuvent réellement faire du tort à la perception des femmes dans l’industrie du jeu vidéo ».

lundi 16 décembre 2013

Information en ligne : pourquoi nous n'avons pas besoin d'une rubrique "spécial femmes"



Question marketing genré, on connaissait le Bic pour femme, l’eau minérale pour femmes ou la carte bleue pour femmes.

Je vais aujourd’hui m’intéresser à un secteur que je n’ai pas encore évoqué ici : les sites d’information en ligne pour femmes.

Il y a quelques jours, je suis tombée par hasard sur la section « Women » du journal « The Telegraph » et ai été agréablement surprise par les rubriques qui la composaient : « Politique » « Business » « Famille » « Sexe » « Life » « Chroniqueuses Wonder Women ».



Même l’aplat de couleur jaune se démarque du rose utilisé habituellement.

Le magazine explique ce choix éditorial : « Trop souvent, l’information à destination des femmes se limite à des sacs à main ou des rouges à lèvres, des ragots ou des complaintes au sujet de la difficulté d’être une femme. Pourtant, la nouvelle génération ne s’identifie que rarement à ce genre de contenu, pas plus qu’elle ne prend plaisir à le lire. « Wonder Women », avec son équipe de brillants journalistes définis par leur style honnête et plein d’esprit, vise à articuler les points de vue. Des articles qui enthousiasmeront aussi bien les hommes que les femmes, mettront en lumière les histoires individuelles et feront rire les lecteurs. »

Même volonté de sortir des clichés pour le site « The Guardian » : dans la section « women » on ne trouve ni beauté ni shopping ou cuisine mais des rubriques telles que « féminisme » « femmes en politique » « femmes dans les média » ou « femmes dans le sport ».



Les anglo-saxons seraient-ils donc plus progressistes que nous ? Pas tous visiblement, il suffit de jeter un coup d’œil au très classique « Mail Online » pour retrouver les traditionnelles rubriques assignées aux femmes habituellement « beauté » « jardinage » et « bonnes affaires ».




En France, les sites d’information en ligne tendent globalement à enfermer les femmes au sein de la sphère privée et de l’apparence : beauté, parentalité, sexualité, cuisine, mariage, couple sont les rubriques les plus courantes. Les thématiques « culture » ou « société » apparaissent parfois mais sont reléguées en fin de menu.

Quelques exemples :

La Parisienne (supplément du Parisien)



Version Fémina (supplément du journal du Dimanche)


L’Express Styles (supplément de l’Express)



Le Figaro Madame



Yahoo pour elles


Auféminin.com

Confidentielles



Journal des femmes


Seul le site « Terrafemina » semble sortir les femmes des rubriques classiques : « @work » « actu » « web and tech » « culture » apparaissent ainsi en première position dans le menu horizontal.



Mais a-t-on vraiment besoin de ces rubriques « spécial femmes » ? Et que disent-elles de notre société ?

Pour la journaliste Fiona Snyckers «  Les sujets qui trouvent leur place dans les rubriques pour femmes incluent généralement la parentalité, les relations humaines et l'équilibre vie professionnelle / vie privée. L’ensemble de ces sujets appartient à la sphère privée. Tout ce qui a trait à la sphère publique est supposé susciter l’intérêt masculin ou général, tandis que la sphère privée est assignée aux femmes uniquement. Cela sous-entend que les hommes sont davantage eux-même en public alors que les femmes le sont davantage en privé. Cette supposition est problématique dans la mesure où les hommes occupent la sphère privée dans la même mesure que leurs homologues féminins. Eux aussi entretiennent des relations, deviennent parents et sont forcés de jongler entre vie personnelle et professionnelle. Avancer qu’il ne s’agit que de préoccupations féminines contribue à perpétuer des stéréotypes patriarcaux. »

« Les sites internet ne développent que peu de sections « spécial hommes ». Quand l’internet tout entier est une rubrique « spécial homme », ces derniers n’ont pas vraiment besoin d’avoir un endroit dédié». 

« Tant que les femmes seront envisagées comme un groupe d'intérêt minoritaire, le fait d’avoir leur propre rubrique se justifiera - de la même façon que le Huffington Post a une section gay et que Le Guardian a une section africaine. (…)

Mais les femmes ne constituent pas une minorité dans le monde. Elles représentent la moitié du genre humain. N’importe quel sujet intéressant les hommes devrait intéresser les femmes et vice versa ».

La parité sera-t-elle atteinte le jour où les rubriques « spécial femmes » auront disparu ? En attendant, espérons que les sites auront davantage d'imagination et moins d'oeillères...