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jeudi 31 octobre 2013

Hallo-win ou Hallo-lose ?




Je ne suis pas une grande fan d’Halloween (doux euphémisme).

Les rares fois où je l’ai fêté, je n’en ai pas gardé un souvenir mémorable.

Il y a eu cette fête à laquelle je m’étais traînée à la dernière minute, histoire de me changer les idées après une rupture douloureuse il y a une quinzaine d’années. Déguisée en sorcière de pacotille, j’essayais de m’amuser en vain tout en me demandant ce que je fichais là, appuyée sur mon balai et le coeur en miettes.

Plus récemment, quand mon fils a eu 4 ans, je me suis malgré tout résolue à fêter Halloween pour lui faire plaisir. Armés de notre sac en plastique et de notre courage, nous sommes donc allés sonner chez le voisin du dessus, pas vraiment réputé pour être aimable. Pas grave, me suis-je dit, qui pourrait être désagréable avec un enfant de 4 ans, un jour d’Halloween ?

Je m’étais un peu avancée…Après le coup de sonnette et notre traditionnelle demande de bonbons, notre charmant voisin, bien planqué derrière sa porte a lancé à mon fils : "Dégage ou j’appelle la police".

Plutôt Hallo-lose qu’Hallo-win donc…

C’est pourquoi quand @Poupimali a proposé de nous inviter, mon fils et moi-même, à fêter Halloween au Stade de France, je l’ai pris comme une revanche sur la vie ! Nous allions enfin régler son compte à cette fête de malheur !

Hier soir, c’est donc à bord d’un petit train démoniaque que nous sommes entrés dans les entrailles du stade pour une visite nocturne, sans savoir trop à quoi nous attendre.


Finalement, plus de peur que de mal (même si mon fils a été enlevé par une créature malfaisante au début de la visite) !
Au programme : des danseurs, des zombies, des cracheurs de feu, une chorégraphie improvisée, des défis à relever et plein d’autres surprises terrifiantes. 


La visite à pied, sous forme d’étapes, a été un prétexte pour nous faire découvrir les coulisses du célèbre stade, décorées pour l’occasion, des vestiaires au tunnel des joueurs. 

Petit bémol : j’aurais aimé avoir plus d’explication sur les lieux visités car mon fils me pressait de questions sans que je puisse y répondre. Pas toujours facile de reconnaître certains endroits re-décorés façon Halloween. Malgré cela, nous avons passé un très bon moment tous les 2 et nous nous sommes enfin réconciliés avec Halloween. Je ne regrette pas de ne pas être venue avec ma fille de 5 ans car certains déguisements ultra-réalistes ou les cris des créatures maléfiques sont assez effrayants (même @Poupimali a eu peur de ses collègues déguisés!). Je ne recommanderais donc pas la visite à un enfant de moins de 6 ans.
Si vous souhaitez effectuer la visite, vous avez jusqu'à demain soir!
Informations pratiques : Visites nocturnes à partir de 18h00 Nombre de places limitées.
Durée : 1h30 Réservation sur :
http://accueil.stadefrance.com/fr/customers/billet/le-pass-visite-nocturne-halloween-2013
Horaires des visites les 30 octobre et 1er novembre : 18h / 18h30 / 19h / 19h30 / 20h / 20h30 / 21h
Horaires des visites le 31 octobre : 18h / 18h30 / 19h / 19h30 / 20h / 20h30 / 21h / 21h30
Tarif unique : 15€
Pass famille : 50€
Gratuit : moins de 5 ans ( attention la visite peut déconvenir à des enfants sensibles ayant moins de 5 ans )


samedi 26 octobre 2013

Théatre, ateliers, expositions : idées de sorties pour les enfants pendant les vacances



D’habitude je m’y prends toujours un peu en avance pour organiser les vacances des enfants et réserver théâtre et expositions.

Cette fois-ci, tout a été fait à la dernière minute car j’ai dû gérer en plus l’emménagement dans notre nouvel appartement!

Voici donc quelques idées, testées et approuvées, pour occuper vos enfants pendant la deuxième semaine de vacances !



Enfant, j’étais fan des livres de la Comtesse de Ségur (surtout "les malheurs de Sophie", forcément !). Cependant, je n’étais pas persuadée que mes enfants allaient adhérer au côté un peu désuet des textes, surtout mon grand de 8 ans. Pas grave, j’ai quand même réservé : ce petit théâtre est à 5 minutes de mon nouveau chez-moi et j’ai obtenu un tarif très intéressant sur BilletRéduc (5€).  J’ai bien fait de ne pas hésiter : cette pièce est une véritable surprise ! Benoist Brumer, seul sur scène et débordant d’énergie, campe un Cadichon poétique et attachant. Tout à tour émouvant, drôle ou nostalgique, il nous transporte dans ses aventures avec beaucoup de justesse et d’humanité. Ici, pas de 3D, de décors mirobolants ou d’effets spéciaux : seuls un texte de qualité et un comédien habité suffisent à faire voyager les enfants. Preuve que les recettes les plus simples sont parfois les meilleures, mon fils de 8 ans et ma fille de 5 ans ont été tous les 2 emballés !



Mes enfants adorent les spectacles de magie, nous en avons déjà vu pas mal l’année dernière mais leur préféré reste celui de Peter Din « Abrac'... Alambic et Le magicien Voyageur ». La preuve, nous y sommes allés 2 fois ! (mon fils en a parlé ici sur son blog) . C’est pourquoi je me suis empressée de réserver (6€ la place sur BilletRéduc), quand j’ai vu que Peter avait un nouveau spectacle à son répertoire ! Cette fois-ci, le magicien nous invite chez-lui et en profite pour nous présenter ses nouveaux tours. Un spectacle drôle et interactif (mon fils est même monté sur scène pour participer à un tour de magie !), plein de bonnes trouvailles et de poésie. Les enfants étaient ravis de retrouver Bobby le chien, déjà présent dans le premier spectacle, toujours aussi déjanté et cabotin. La petite salle, très intimiste, donne un côté très chaleureux aux numéros et l’on ne voit pas l’heure passer, même en tant qu’adulte ! A recommander !



Le mois dernier, j’ai emmené les enfants voir l’exposition Ron Mueck (mon fils en a parlé ici sur son blog). Ils ont tous les 2 beaucoup apprécié la visite, j’en ai donc profité pour inscrire mon fils à un atelier organisé par la Fondation, « Fascinants pantins » (tarif 9 €). Les enfants visitent d’abord l’exposition accompagnés d’un conférencier qui les invite à observer les postures, les expressions. Puis ils s’installent sur une grande table juste à côté de la verrière donnant sur le jardin et à quelques pas de l’imposante sculpture « Couple under an umbrella ».  Pendant près de 2 heures, leurs petites mains vont sculpter dans l’argile un pantin articulé tout en détaillant avec précision les expressions de son visage, certaines parties de son corps et sa posture. Mon fils a énormément apprécié cet atelier ainsi que la gentillesse et la pédagogie des organisateurs. J’ai été bluffée par la qualité de sa réalisation, qui trône désormais fièrement dans sa chambre ! Malheureusement, l’exposition est désormais terminée mais je vous recommande vivement les futurs ateliers (apparemment la prochaine exposition portera sur la photo). Ne tardez pas à réserver car les ateliers sont souvent pris d’assaut.

mercredi 23 octobre 2013

Baisers forcés, tripotage de seins : la culture du viol c’est LOL ?




On le sait, le corps des femmes sert très régulièrement à vendre tout et n’importe quoi, de l’aspirateur au rasoir pour hommes.

La recette semble désormais sortir du cadre de la publicité en s’appliquant à n’importe quel quidam en quête de buzz. Prenez un ou 2 hommes, une vidéo, de l’agression sexuelle maquillée en franche rigolade et vous obtenez des millions de pages vues.

Dorénavant, montrer des corps ne suffit plus, il faut se les approprier davantage : pour ce faire, on n’hésite plus à embrasser les femmes de force sans que jamais la question du consentement ne se pose ou à les pousser à se faire tripoter les seins sous prétexte de faire une bonne action. Une agression filmée maquillée en pseudo-divertissement qui entretient allégrement la culture du harcèlement de rue.

Dernier exemple en date, la vidéo de Guillaume Pley, animateur de la station de radio NRJ intitulée «Comment embrasser une inconnue en 10 secondes!».  On peut y voir l’animateur aborder plusieurs jeunes femmes avec quatre questions «1- Est-ce que je peux te poser trois questions? 2- Est-ce que tu as un copain? 3- Comment tu me trouves? 4- C'est quoi ton excuse pour pas m'embrasser là tout de suite?». Ces questions ne sont en réalité qu’un prétexte servant à détourner l’attention puisqu’en dépit des refus l’animateur embrasse toutes les jeunes femmes de force. Quitte à leur tenir la tête pour arriver à ses fins. Un acte totalement répréhensible, comme nous le rappelle cet article de Madmoizelle puisque « constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. » (les baisers en font partie).

Une agression vendue comme un acte de séduction, faisant fi du consentement, voilà qui n’est pas sans rappeler les méthodes des pick-up artists, ces "artistes de la drague" (dont j’ai parlé ici précédemment). Autre point commun (et circonstance aggravante) : la cible visée, à savoir les jeunes adolescents. 

La vidéo, vue plus de 3 millions de fois, a très rapidement fait polémique : la grogne dans les commentaires et sur les réseaux sociaux ainsi qu’un rassemblement organisé par la blogueuse Dariamarx devant les locaux de la radio ont contraint l’animateur aux excuses (dont vous pouvez lire la retranscription ici) . Un pardon bancal, qui se contente de conseiller aux auditeurs « Ne faites pas ça chez vous » sans prendre la mesure de la gravité de ses actes.

D’après le site 20 minutes, Najat Vallaud-Belkacem a révélé s’être intéressée de près à cette affaire. «J'en ai discuté avec son auteur, je trouvais intéressant d'avoir son avis là-dessus [...] Il a pris conscience de l'erreur commise. Le fait notamment qu'il n'y ait aucun message de prévention. L'auteur en question est en train de réfléchir à un contre-message ». On l’attend avec impatience.

Aux Etats-Unis, on ne s’intéresse pas à la bouche des jeunes femmes mais à leurs seins. Après le « Pouet pouet camion », voici venu le temps du « motorboating » filmé : « "l’acte de pousser sa tête entre deux larges seins, puis de la balancer d’un côté vers l’autre tout en émettant ce son vigoureux des lèvres « brrrr' ». Jesse, Jason et Kong, 3 pick-up artists (encore eux) ont pris comme prétexte la lutte contre le cancer du sein pour demander à des passantes s’ils pouvaient frotter leurs têtes contre leur poitrine. Chaque fois qu’une femme acceptait, 20$ devaient être reversés à la lutte contre le cancer du sein. A chaque 100 000 vues supplémentaires sur Youtube, les 3 hommes promettaient d’ajouter 100 $ à leur donation initiale. Sans surprise, la vidéo a très vite dépassé le million de pages vues avant d’être désactivée par Youtube.

Les gains collectés (2000$+ les futures donations estimées à 5000$) n’ont finalement pas trouvé preneur, l’association de lutte contre le cancer du sein les ayant refusés.

Un geste fort qui n’a pas pour autant permis aux auteurs de se remettre en question (décidément) : « À cause des pressions d'une minorité de « haters » qui ont trouvé cette vidéo inappropriée, les donations ont été refusées. Je sais que c'est Internet mais là je trouve qu'ils poussent le bouchon trop loin. Bravo les « haters ». Grâce à vous, la recherche contre le cancer du sein vient de perdre de l'argent. ».

Décidément, les pick-up artists ont vraiment du mal à essuyer un refus…



jeudi 17 octobre 2013

#Tweet2Rue : quand Twitter confisque la parole des SDF



L’année dernière, j’avais épinglé ici 2 opérations racoleuses utilisant des SDF pour faire le buzz : la première équipait des sans-abris pour devenir des bornes wifi ambulantes, la seconde se servait d’eux comme hommes sandwichs pour vanter les mérites de l’agence Ogilvy.

Aujourd’hui, je découvre grâce à Twitter une opération mettant de nouveau en scène des SDF intitulée « Tweet2Rue ». En voici le principe, tel que décrit sur France Inter : « C'est aujourd'hui la journée mondiale du refus de la misère. A cette occasion, la Fondation Abbé Pierre lance l'opération "Tweets 2 rue" en partenariat avec France Inter.

Jusqu’au 15 mars, des personnes en grande précarité, équipés d'un téléphone portable et d'une connexion Internet vont partager leur quotidien sur le réseau social Twitter. Et leurs messages seront repris sur l'antenne de France Inter.

Ils sont cinq à se lancer dans cette aventure inédite. Des sans abris, des exclus qui, pour la plupart, ont déjà passé de longues années dans la rue, à Paris, Metz et Bourges. Pendant cinq mois, ils seront accompagnés par des journalistes de France Inter. Patricia Martin, Claire Servajean, Guillaume Erner, Eric Valmir et Thomas Legrand se feront l'écho de ces tweets de rue.

L'objectif est simple: il s'agit de recréer un peu de lien social. Et surtout de donner la parole à ceux que l’on n’entend presque jamais… ».

Une initiative plutôt originale et qui, cette fois-ci, ne sert pas à vendre un produit mais soutenir La Fondation Abbé Pierre. En utilisant Twitter, cette opération permet à la fois de donner la parole aux sans-abri et de toucher une cible différente.

Pourtant, jugée à tort racoleuse, elle a très vite été mal comprise alors que l’idée n’est pas ici «  de faire le buzz » pour vendre un produit mais sensibiliser à une cause. 






Comment juger une opération « honteuse » sans parler à la place des sans-abris ? Est-ce vraiment la vision des intéressés ? 

D’ailleurs, certains ne se gênent pas pour traiter les 5 twittos de « manipulés », comme s’ils n’avaient pas leur libre arbitre (tout en insinuant qu’à leur place, ils auraient revendu les téléphones). 



D’autres en profitent pour déverser leurs blagues grasses.





Certains estiment que les associations feraient mieux de trouver un logement plutôt que d’offrir des Iphones (il n’a d’ailleurs jamais été spécifié qu’il s’agissait d’Iphones). 


Cette rhétorique me fait penser à cette phrase que l’on m’oppose dès que je parle de publicité sexiste ou  de tout autre sujet féministe jugé non prioritaire « Vous feriez mieux de parler des femmes afghanes/du viol/des femmes battues ». Un grand classique du militantisme. Comme si il était incompatible de proposer des téléphones à des SDF tout en essayant de leur trouver des logements convenables. Comme s’il était incompatible de dénoncer des publicités sexistes tout en soutenant les victimes du viol.

C’est également oublier qu’un téléphone n’est pas un gadget réservé aux nantis mais une aide extrêmement utile aux sans abri : il leur permet de chercher un emploi, trouver un endroit où dormir, d’être en contact avec les services sociaux.

Entre indignation sélective et blagues de mauvais goût, force est de constater que la parole des SDF a littéralement été confisquée, noyée parmi les tweets contestataires ou pseudo-humoristiques. Il fallait se donner la peine d’aller sur leur profil pour pouvoir lire leur prose et découvrir leur quotidien.

On me répondra que le but de tout opération de comm’ « faire parler de soi, en mal ou en bien » a été ici atteint. En effet. Cependant, le manque de préparation et une certaine méconnaissance des spécificités de Twitter ont conduit ici à la confiscation de la parole des SDF, qui était le but initial de l’opération. Ce qui est bien dommage.

Un véritable hold-up en bande organisée mené de main de maître par les indignés à la petite semaine. Etrangement,  on ne les a pas beaucoup entendus au sujet de cette information pour le moins révoltante : hier un SDF a été battu et brûlé en plein centre ville. 

Vous avez dit indignation sélective ?

Pour suivre les sans-abris sur Twitter :
Nicolas : @nickopompons, 36 ans, 10 ans de rue à Bourges
Sébastien : @DjamaikaPtiseb, 33 ans, 10 ans de rue à Bourges
Ryan : @usher226, 24 ans, 4 mois de rue à Metz
Patrick : @kanter57640, 47 ans, 3 ans de rue à Metz
et @Tweets2Rue