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vendredi 1 février 2013

Renommer l'école maternelle, une connerie? Pas vraiment!


Quand on se revendique féministe, on a la « chance » d’être interpellée à propos de tous les sujets d’actualité brûlants lors des dîners. Même quand on n’a pas forcément d’idées tranchées ou que les questions semblent TRES LEGEREMENT orientées.

Mon intuition féminine (ah ah) me laisse deviner la prochaine : « Alors, qu’est ce que tu penses de cette connerie de changement de nom de l’école maternelle ? ».

Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’histoire, il s’agit de la décision de la députée PS de Paris, Sandrine Mazetier, de saisir le gouvernement pour faire débaptiser l'école maternelle, qui renvoie trop, selon elle, à l'image de la seule mère.

"C'est une école, pas un lieu de soins, de maternage, c'est un lieu d'apprentissage. Changer le nom en petite école ou première école, c'est neutraliser d'une certaine manière la charge affective maternante du mot maternelle. Ça rendrait justice au travail qui y est fait, au professionnalisme de ceux qui y interviennent, et ça rappellerait aussi qu'aujourd'hui la responsabilité de l'éducation des enfants est partagée entre les parents et n'est pas la spécificité des femmes"

J’avoue, qu’au début je n’avais pas d’avis sur la question, tout comme le débat autour du « mademoiselle ». Puis en y réfléchissant 2 minutes et en lisant les divers articles et commentaires sur le sujet, je me suis dit que je ne pouvais qu’y être favorable.
Surtout quand on analyse les critiques que le débat cristallise. Un vrai bingo féministe (et encore, je passe sur les « connes » « idiotes » et autres noms d’oiseaux).

Petit inventaire et tentative de réponse :

- « Y a pas des sujets plus importants en ce moment ? » : Si le sujet est sans importance pourquoi perdre du temps et de l’énergie à vouloir s’y opposer ? Et se battre pour que rien ne change ?

- « Vous n'avez pas d’autres causes à défendre, d’autres combats à mener ? » : un grand classique qui ressort dès qu’une cause féministe, quelle qu’elle soit, est mise en avant.  On peut lutter pour l’égalité des salaires, contre la violence envers les femmes tout en décidant de s’attaquer au langage. Un combat n’exclut pas l’autre. Cet argument reviendrait à ne pas donner 1 € au SDF de sa rue sous prétexte que ça ne solutionnerait pas la faim dans le monde

- « Ca ne règlera pas les problèmes de l’école » : ce changement de vocabulaire n’a pas la prétention de régler tous les problèmes de l’école, qui vont bien au-delà du simple sexisme. Simplement d’aider à lutter contre les stéréotypes hommes/femmes ce qui est déjà pas mal. Encore une fois, s’attaquer à une problématique n’enterre pas toutes les autres

- « Changer les mots ne changera rien » : Les mots ne sont pas anodins, ils sont même politiques voire idéologiques. Preuve en est, les déchainements provoqués et les résistances en oeuvre dès qu’on tente de les faire évoluer (la féminisation des noms, jugée ridicule et compliquée en est un parfait exemple). Ici le terme « école maternelle » n’est plus adaptée à son époque. Elle n’est plus un lieu de soins, de maternage, une simple garderie mais un lieu d’apprentissage. C’est aussi rendre ses lettres de noblesse à l’école et aux enseignants que d’en tenir compte. Tout comme remplacer le terme d’ « instituteur » par celui de « professeur des écoles » avait son importance symbolique à l’époque. Le langage n’est pas une matière figée, il évolue. Alors qu’il y a peu,  on disait encore fréquemment « l’heure des mamans », chacun a progressivement pris le soin de renommer l’heure de la sortie en « heure des parents » ou encore mieux en « heure du goûter ». Un petit pas vers l’égalité qui n’a, cette fois, choqué personne. Par ailleurs, en « déféminisant » le nom de l’école, on peut espérer que l’on contribuera à masculiniser une profession choisie à 81,5% par les femmes. Cette note de l’Education Nationale l’explique très bien : « Il semblerait ainsi que « les représentations sociales liées à la socialisation de sexe jouent à plein rendement : gérer scolairement la petite enfance apparaît mentalement comme un métier de femmes reposant sur la construction sociale idéologique, subjective et réductive de l’instinct maternel. »

- « J’aime bien le mot « maternelle » et je veux continuer à l’utiliser. Qu’est ce qu’ils vont inventer comme mot horrible pour remplacer ça ? » : Si on veut continuer au jeu du « c’était mieux avant », pourquoi ne pas revenir au temps où l’école maternelle s’appelait encore l’ « asile » ? Ce mot vous choque ? C’est bien la preuve que la langue évolue, la société aussi.

Histoire d’aller plus loin, je serais d’avis de renommer l’Education Nationale en "Instruction Nationale". Car les professeurs sont là pour instruire les enfants, pas les éduquer. 

Les mots ont un sens…

40 commentaires:

  1. Je vais donc être la première à te répondre.
    Moi aussi j'y ai réfléchi et si je suis d'accord que les mots ont un sens, je crois aussi que la réponse "y a plus urgent et plus important" n'est pas si idiote que cela.

    Outre le fait que cette proposition tombe mal niveau calendrier, elle ne pouvait que raviver les dissensions entre les partisans du mariage pour tous, et les contre. Je le constate dans mon boulot (modératrice).

    Ensuite, il y a de plus en plus une fracture importante entre l'élite et le peuple, fracture qu'on a pu observer lors de l'accueil de Florence Cassez telle une ex otage.

    Le peuple, celui qui galère grave en ce moment, qui est au chômage, celui qui ne sait pas comment boucler ses fins de mois ne pouvait que se dire qu'il y avait décidément un gouffre entre eux et cette dame aux propositions si importantes.

    Au mieux on ne peut que penser que cette dame a bien des préoccupations, au pire, les gens de son arrondissement te diraient qu'ils ne la voient qu'aux élections et on pourrait y voir un désir de buzz et de notoriété.

    Oui, on peut s'occuper du pas important et du important en même temps, mais changer les noms des écoles ce n'est pas juste décider qu'à partir de demain on appellera école primaire ce qui était maternelle auparavant. C'est autant de pancartes, de papiers administratifs, de panneaux, etc à changer, de l'argent à dépenser, et des gens à mobiliser ce qui il faut quand même le dire, n'est pas vital.
    Et du temps et de l'argent, c'est un peu ce qui manque.
    Changer les mots, pourquoi pas, mais changer l'école me paraît plus important.

    Et enfin, la réponse de la députée face aux critiques, qui les traite de fachos a fini de me convaincre que la dame était visiblement pas dans l'idée que je me fais de la démocratie et du débat.

    ps : je ne me relis pas, pardon pour les coquilles.

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    1. Cette proposition n'aurait fait pas plus de bruit qu'elle ne le mérite sans le buzz orchestré par l'UNI. Si on écoutait "le peuple" que tu côtoies en tant que modératrice sur internet pour faire les réformes je crois que les choses ne bougeraient pas beaucoup dans ce pays. Le traitement de Cassez est disproportionné mais du coup, doit-on geler toute réforme ou proposition à cause du ramdam fait autour de sa libération? Je crois qu'il ne faut pas tout mélanger dans cette histoire.

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    2. @Sophie: l'argumentaire de Dom est raisonnable, juste et valable et s'impose de fait. Cette proposition a fait du bruit parce que Sandrine Mazetier s'est exprimée à la radio et les réseaux sociaux ont aussitôt pris le relais via Le Lab d'Europe 1. Dire que le buzz vient de l'UNI est donc totalement faux et traiter de fachos, ceux qui pensent que c'est une proposition totalement inopportune, est une pirouette politique bien connue pour éviter le débat et le ridicule.

      Dom, qui ne remet pas en cause sur le fond la proposition Mazetier, a raison de souligner que le moment n'est pas opportun. La nécessité et la réelle urgence, c'est l'emploi et la situation ne se fait que se dégrader malgré les promesses présidentielles et les déclarations d'impuissance de Michel Sapin. La polémique est là et ne fait souligner la déconnexion totale de certains élu(e)s, comme l'a illustré bien maladroitement Sandrine Mazetier, des besoins de son électorat.

      Cette dernière a voulu marquer son mandat, c'est raté. De fait, la formidable résonnance de sa maladresse, permise par les réseaux sociaux, est aussi le reflet de notre époque où tout doit passer par l'émotion, parfois à en avoir la nausée comme le cas Cassez. Mais c'est une autre histoire.

      Daniel, journaliste.

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    3. Traiter les opposants de "facho" a été franchement maladroit voire déplacé. Pour sa défense, les invectives dont elle a été victime sur les réseaux sociaux la traitant de connasse, d'idiote et autres noms d'oiseaux n'ont pas été tendres non plus. Quant à dire "y a plus important à faire, c'est pas le moment", si justement la chose n'est pas importante et ne coûte rien pourquoi ne pas vouloir la mettre en application en même temps que des chantiers plus importants, comme l'emploi? j'ai bien l'impression que dans cette histoire il y a amalgame entre la personne et le sujet.

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    4. J'ai oublié de répondre à votre "Dire que le buzz vient de l'UNI est donc totalement faux".
      Pour reprendre la chronologie:
      - La proposition date de décembre et du débat sur l'école, elle rentre donc dans un projet beaucoup plus large et ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe
      - L'UNI a ressorti l'info et en a fait un article le 30 janvier pour critiquer le projet
      - Le Lab a repris l'info le 31 janvier
      - Sandrine Mazetier est allée s'expliquer sur RTL le 1er février

      Donc ma chronologie est bien la bonne

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  2. Je ne chercherai pas à opposer des arguments précis parce que, n'étant qu'un ingénieur en informatique, je n'ai sans doute pas les compétences pour juger des "représentations sociales"...
    Par contre, j'aime les mots et je suis pleinement d'accord avec toi: Ils ont un sens.
    Ils ont un sens qui peut varier selon le contexte de la phrase dans laquelle on les utilise. Ils ont un sens qui peut changer aussi si l'on a compris l'intention de celui qui les utilise...
    Alors, pardon, mais aussi respectable et légitime que soit le combat pour une plus grande égalité entre hommes et femmes, je ne comprends pas qu'on veuille changer les mots quand ils peuvent être compris (et ils le sont pour beaucoup dans ce cas particulier) de manière positive...
    Et c'est bien le cas ici... pour moi le mot maternelle dans "Ecole maternelle" renvoie des images positives où, enfin le fait féminin prend une place primordiale... car quoi de plus primordial que les enfants et leur développement... Pour moi le féminisme n'est pas une RGPP qui s'applique à tous les secteurs de la vie publique, l'idée d'origine est simple c'est de ne pas avoir de droits et de devoirs différents sous le simple prétexte de genre...
    On peut changer les étiquettes sur les choses de ce point de vue, si la perception de ces étiquettes est négative... et là je ne pense pas que ce soit le cas...
    Quant à renommer "l'Education Nationale" en "Instruction Nationale" je serai encore moins d'accord... En maternelle, les professeurs des écoles nous expliquent que pendant l'année les enfants feront des activités d'éveil et de sociabilisations (néologisme) en même temps que de l'instruction (reconnaissance des formes, des lettres, comptage)... l'école dispense donc bien une forme d'éducation et pas seulement de l'instruction...
    Finalement, ces réformes finissent toujours par passer et nous nous mettons à appeler les choses de manière différentes de nos parents comme si chaque génération avait besoin de changer les étiquettes sur les choses... et à chaque fois, comme les mots ont un sens, à force de neutraliser ce dernier, ont fini par perdre un peu la substance des choses...
    Note que ce n'est que mon avis et que j'ai surement tort ;-)

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    1. L'idée n'est pas de savoir si "maternelle" est positif ou pas (pour moi c'est juste un qualificatif, auquel la subjectivité attribue une couleur ou pas) mais de savoir si c'est adapté à l'école d'aujourd'hui . C'est pas une question de coller une étiquette ou pas mais plutôt de coller à la réalité. Aujourd'hui l'école maternelle n'est plus un lieu de maternage donc il n'y a rien de choquant à faire évoluer le terme qui la définit, tout comme "asile" a été remplacé par "école". Quant à dire "en Suisse on appelle la maternelle école enfantine et rien n'a changé", je crois que personne n'a affirmé qu'il s'agissait d'une incantation magique qui allait TOUT arranger dans l'école.

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  3. Juste pour répondre au commentaire précédent: ces clichés sur le féminin maternant sont évidemment toujours présentés d'un point de vue censé être "positif". Mais penser cela relève également de l'idéologie.
    ce changement de nom - qu'il arrive à un moment opportun ou pas - permet aussi de donner une place aux professeurs des écoles masculins qui oeuvrent en "maternelle"... Ce qu'ils font n'a rien de maternant. Aussi peu soient-ils, ils s'occupent d'enfants en bas âge, sans pour autant être des "mères"... Peut-être qu'en changeant le nom aussi, davantage d'hommes se tourneront vers cette profession. C'est cela aussi le progrès: ouvrir toutes les professions à tout le monde...

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  4. Des années que j'espère qu'un jour on baptisera enfin cette partie de l'école primaire 'école préélementaire', puisque la partie suivante est l''école élémentaire'.

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  5. Juste pour faire une remarque un peu inutile, personnellement,j'aime bien le terme de "petite école". "maternelle", ça m'a toujours fait penser aux maternités, autant dire là où les gens accouchent quoi.

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  6. Sandrine Mazetier a totalement raison et à plus d'un titre : d'abord le terme "école maternelle" sonne qu'on le veuille ou non plus comme une super-garderie que comme un lieu d'apprentissage. Un lieu où d'autres femmes que la mère mais tout aussi "naturellement" programmées qu'elle pour la toute petite enfance s'occupent des 2à 5 ans.
    Et tout naturellement aussi, en gardant le nom qui véhicule ce type d'images, on prend le risque -comme ce fut le cas sous la présidence de Sarkozy - de voir l'école maternelle fortement menacée de disparition et "remplacée" (sic) par des garderies municipales ou privées. Donc oui les mots ont un sens : l'école maternelle est un lieu d'apprentissages importants dispensés par des professionnels des deux sexes spécifiquement formés et il est largement temps de reconnaître sa place comme premier niveau de scolarisation qui ne saurait être remis en question.
    Nelly B.

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  7. D'abord, "maternelle", c'est un joli mot. Plus joli que "pré-élémentaire", qui est affreux, et je n'ai pas envie de confier mes enfants à quelque chose qui porterait un nom affreux.
    Ensuite, la demande de Madame la députée ne prouve qu'une chose : la propension grandissante des élites à décider pour nous ce qu'il est bien de dire et de penser, signe d'une complète confusion entre le privé et le public. C'est cela qui est devenu insupportable aujourd'hui, et qui provoque toutes ces réactions négatives, certes plus ou moins rationnelles, mais symboliques d'un ras-le-bol généralisé.

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  8. En tant qu'enseignante je confirme ns ne faisons pas qu'instruire! Loin de là! Il faut établir une vraie relation de confiance et de partage avec l'enfant pour espérer faire passer notre savoir. Et on a bien un rôle d'éducation rien qu'en faisant de la discipline de classe! Et c'est bien normal les enfants ont besoin d'apprendre les règles de vie en société qui sont différentes de celles de la famille. L'enseignant qui ne veut qu'instruire sera forcement déçu par le métier!

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    1. Le but premier de l'école c'est l'instruction, pas l'éducation, qui revient aux parents. L'école apprend le vivre ensemble mais les règles de politesse, les civilités ce sont aux parents de les inculquer. J'ai passé le concours de professeur des écoles et en stage j'ai été effarée du temps passer à répéter "on ne met pas les pieds sur la table" "on s'assoit en face de sa chaise" "on dit bonjour/merci" etc...un temps passé à ne pas transmettre les connaissances. Il y a un grand malentendu de la part des parents qui se déchargent souvent de cette part de responsabilité. L'autre jour j'entendais une mère à la radio affirmer "l'éducation, c'est 50% l'école, 50% les parents", preuve de ce malentendu!

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    2. je ne dis pas que c'est le rôle de l'enseignant d'inculquer toutes ses valeurs aux enfants (politesse et savoir vivre), mais il faut se rendre à l'évidence parfois il doit le faire. et puis gérer 30 petits (même moins petits d'ailleurs!) ce n'est pas du tout la même chose que gérer son seul et unique enfant. Ils doivent alors apprendre à vivre en communauté à obéir au maître ou à la maîtresse (à l'enseignant ou l'enseignante) pour que celui-ci puisse transmettre son savoir, c'est indispensable et indéniable. sans discipline pas de classe, et ça fait partie de notre travail. Il faut apprendre aux enfants à vivre ensemble, en communauté et c'est une forme d'éducation à mon sens, puisque l'enfant apprendre aux contacts de ses pairs, ce qu'il ne pourra pas faire à la maison par exemple.

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    3. A l'école, on ne fait pas qu’instruire, on éduque aussi, c'est vrai. Comme éduquent les enfants toutes les personnes qui gravitent autour d'eux ! Tout acte de la vie est un support aux apprentissages ET à l'éducation : marcher dans la rue avec papa ou maman, aller faire des courses, prendre un bain, jouer, faire du vélo... Et aller à l'école ! On s'y instruit, on y apprend aussi à vivre ensemble, à respecter d'autres règles que celles de la maison, etc. On y apprend comme on peut apprendre partout : l'éducation n'est ni le propre des parents (qui restent en première ligne, bien sûr !), ni celui de l'école, en effet... Sauf que ! Les mots ont effectivement un sens, et quand le vocabulaire induit la confusion, la réalité des perceptions se modifie et donne lieu à toute sorte de dérapages.
      Tant que l'Education Nationale portera dans son nom la mise en avant de l'éducation au détriment de l'apprentissage et de l'instruction, il sera difficile de faire entendre à beaucoup que le lieu premier de l'éducation reste la maison, pas l'école.
      Un seul exemple pour illustrer mon propos, il me vient d'une consoeur orthophoniste : elle s'étonnait de voir qu'un de ses patients de 7 ans ne savait pas lacer ses chaussures. Et sa maman de répondre : "Ben oui, que voulez-vous, on ne leur apprend plus rien à l'école !".

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    4. Très symptomatique cette remarque en effet! La fiancée de mon frère qui est orthophoniste elle aussi m'en raconte des vertes et des pas mûres elle aussi! :-)

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  9. Ok, faites votre guerre des mots, gommez tout ce qui serait pénalisant et qui selon vous induirait des comportements dépassés.

    Le féminin ne devrait plus être s'effacer en cas de pluriel incluant des termes féminins et masculins, et pour la sécu exiger que l'on arrête de compter les femmes en 2eme position, car cela non seulement sous entend mais génère une inégalité dans les esprits.

    Cela devrait faire réfléchir le camp d'en face et les obliger à se comporter mieux, ne serait ce que par des contraintes de ce genre, astucieuses et subtiles. Bonne chance pour votre marquage de points et l'avancée de votre camp. Bon match...

    Non c'était de l'ironie. Stephen King -qui est certes un affreux misogyne et un rien intolérant- avait prévenu 15 ans à l'avance de l'arrivée du féminisme assez radical à l'américaine, mais ici personne n'a l'air de comprendre comment il fonctionne et à quel point c'est une logique particulière.
    Je suis désolé d'apprendre que maternelle dérangeait tant. Comme Demoiselle.
    Je retourne dans mon musée poussiéreux et sans doute bien vilain puisque mal pensant.

    Pardon pour ce message un peu excessif. d'habitude je ne me permet jamais. C'est le fait de voir notre société sombrer dans un tel communautarisme, maintenant même les hommes et les femmes y passent. Pourquoi obéir aussi fidèlement aux Think tanks US ? ( il y a un intérêt économique derrière tout cela, mais pas pour nous. Ni pour personne aux USA depuis des dizaines d'années, sauf les plus aisés )
    Je pense que vous faites une erreur. On voudra toujours des femmes et des hommes et non, chacun de ces genres est spécifique, vouloir le nier ou le voir comme une faiblesse est une erreur, du moins je le perçois comme tel.

    Je suis pour l'égalité, mais en l'état actuel je ne crois pas en vos méthodes, c'est à dire clairement le combat d'une communauté contre une autre. Amicalement.

    Stéphane.

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    1. "Votre camp" "combat" "guerre" : désolée mais je ne me reconnais pas dans ce vocabulaire guerrier et extrémiste. Vous avez l'air tellement pétri de vos certitudes que du coup je ne pense pas que le dialogue soit possible

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  10. Je n'ai jamais compris ce terme d'école maternelle. Certes il était adapté il y a 50 ans mais aujourd'hui beaucoup de pères participent pleinement à l'éducation des enfants. Ce n'est plus l'apanage de la seule mère.
    De plus, ma fille qui vient de débuter à un maître donc il serait "maternel"?
    En termes technique ,pré-élémentaire serait adapté mais à mon avis dans le langage courant, "petite école " est plus sympathique (un peu comme primaire)

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  11. Bonjour,
    merci pour cet article que je trouve très bien écrit.

    Je suis tout à fait d'accord avec vous le terme maternelle est à changer selon moi pas seulement pour des raisons féministes mais pour des raisons éducatives. Pour moi le terme maternelle est très négatif, il suffit de lire ou relire les propos du "feu" ministre de l'éducation Xavier Darcos qui se permettait de dénigrer le métier de professeur des écoles en maternelle en expliquant que leur travail était de changer les couches culottes ou moucher des narines.
    Travail communément considéré pour beaucoup (encore de nos jours) comme uniquement destiné à la gente féminine.

    Modifier le terme ne demanderait pas un investissement si important (changer quelques bouts de papiers et quelques enseignes n'est pas insurmontable de nos jours avec le nombre de fonctionnaires, qui sont tous bien évidemment des fainéants, dans le pays) et permettrait de remettre à sa juste place cette école qui aide tellement les familles les plus démunies à rattraper un capital culturel qu'elles n'ont pas forcément et qui manque tant dans lé réussite des enfants.

    Merci encore pour votre article.
    Bonne journée.

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    1. Merci pour votre commentaire. Absolument d'accord avec vous, il ne s'agit pas que d'une question féministe mais, au sens plus large, éducative.

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  12. École enfantine?

    À ceux qui pensent que changer le nom, oui, mais c'est pas opportun, ça fait enfler la polémique, je dis:
    "Arrêtez d'avoir peur d'un battement d'ailes de pigeons, les gens dont vous parlez feront feu de tout bois, de toute brindille pour vous accabler de leurs sarcasmes. À mesure que vous reculerez, ils avanceront. Ne leur cédez pas le moindre pouce de terrain dans le domaine des valeurs. Oui, la dénomination "école maternelle" conforte cette vieille idée, toujours vivace, que c'est "LA MÈRE" qui est la mesure de tout pour les jeunes enfants."
    À ceux qui pensent que c'est un combat de femmes contre les hommes, je dis:
    "il s'agit au contraire de redonner une place aux pères, en cessant de penser qu'un jeune enfant est la propriété de "LA MÈRE". Les hommes, les femmes et surtout les enfants seront les grands gagnants de ces dépoussiérages linguistiques. Les mots ne sont pas innocents.


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  13. D'un autre coté, j'aime bien l'idée qu'à l'école maternelle on soit encore un peu materné... on vient d'apprendre à marcher, on vient d'apprendre peu à peu à ne plus "pisser" dans sa culotte, on fait face à la collectivité qui pour certain est un milieu dur à affronter ; on va faire face sous peu à l'Everest qui consiste à apprendre à lire et à écrire dans un lieu de discipline terrible (la classe)... bref il me semble que la maternelle peut conserver encore ce pti coté havre de paix avant d 'aborder le sérieux de la "grande école" et ses exigences terrifiantes... d'ailleurs on pourrait demander aux enfants avant que les technocrates décident appeler cela : ""institut de cycle initiatoire aux apprentissages pré-préparatoires du 1er cycle pré élémentaire".
    Un ex de la maternelle.

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    1. materné..se sont encore des vieux mots. Ce n'est plus aujourd'hui seulement la mère qui va s'occuper des enfants et leur apprendre comme vous dites à ne plus "pisser dans leur culotte". Changement de moeurs --> changement de mots et de vocabulaire.
      Et je trouve que c'est ridiculiser cette idée que de vouloir y mettre un nom à rallonge..

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  14. Bien sûr, au premier abord on se demande "mais pourquoi changer le nom ?" et après certains réfléchissent et se renseignent un minimum. Je suis totalement d'accord avec les réponses que tu as donné. Et à ceux qui demandent qu'il faudrait encore consulter le peuple : j'ai l'impression que la plupart des manifestations et des propos sont "non on ne veut pas que ça change !". ça bouleverse les gens on dirait de devoir modifier un tant soit peu leur quotidien.

    Et puis, d'un côté ce ne sont que des mot. Mais comme tu le dis si bien, les monts ont une signification et de l'importance. Les moeurs évoluent, la société évolue et il faut donc que d'autres choses évoluent avec ça (les lois, le langage etc.). Comme il a été dit, si le peuple avait été consulté pour certaines lois (comme l'abolition de la peine de mort), la société n'aurait pas évoluée. Et c'est avec du recul qu'on peut voir que certains changement sont bon et nécessaires pour le bien de tous. Paix, amour et bisounours !

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  15. Absolument, la résistance au changement est une facilité contre laquelle il faut lutter! Paix amour et bisounours, voilà ce qu'on devrait marquer sur le fronton des écoles! ;-)

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  16. Merci (encore !) pour cet article qui expose clairement et simplement les faits ! Il ne s'agit presque plus de prise de position mais d'explication, tant le bon sens apparaît quand on réfléchit 2 minutes à la notion d'égalité... De quoi faire réfléchir les antis, et rassurer les autres ! Je viens souvent ici pêcher les réponses aux questions à ces sujets, qu'on me pose trop souvent de manière agressive. Je ne veux pas rentrer dans ce jeu-là, et mettre en avant ses arguments avec le sourire, à change tout !

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  17. Merci beaucoup, ce commentaire me fait chaud au coeur car c'est en général le but de mes billets : expliquer, encore et toujours, sans faire de "propagande", juste pour que chacun puisse se faire son opinion avec tous les faits en main. J'essaye moi aussi d'échapper à l'agressivité qui pollue les débats et n'avance à rien!

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  18. Autant j'étais pour la suppression du "mademoiselle" (pourquoi toujours devoir se définir selon mariée/pas mariée comme si c'était le but ultime de la femme), autant je ne vois pas le problème avec l'école maternelle. Je comprends tout à fait les arguments mais personnellement, je n'ai jamais rattaché la maternelle à la maman, pour moi, c'est la petite école qui prépare à la grande.

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  19. Je suis enseignante à Paris en élémentaire après 12 ans passés en maternelle. Je suis venue voir de l'autre côté de la barrière comment ça se passe à la "grande école". Je vais rester, un peu, puis vite retourner en maternelle qui est mon école de cœur, celle où ni les enfants, ni les enseignants ne sont pressés par les programmes, celle où on a le temps de s'ouvrir au monde à son rythme. Comment s'appellera cette école à ce moment là? Peu m'importe, enseignantes et enseignants seront toujours là pour instruire et aussi éduquer dans un sens ou dans l'autre en fonction de l'environnement social de l'établissement....
    En attendant d'y retourner, j'ai lu et relu le texte profilant la refondation pour l'école car oui les enseignants acceptent et attendent le changement contrairement à ce que certains médias veulent faire croire. Par exemple au sujet de la fracture numérique, j'ai accès à la salle informatique avec mes élèves une heure toutes les 2 semaines et je dois monter un étage avec mes CE1 en embarquant 8 chaises avec nous car il n'y en a a pas assez sur place... du coup pleine de confiance en ce projet de refondation; j'ai demandé un Tableau Blanc Interactif ou à défaut au moins une connexion à internet pour ma classe. Mairie et Éducation Nationale m'ont fait la même réponse: il n'y a pas d'argent. Alors oui, je suis tout-à-fait d'accord avec vous, les mots ont un sens et j'aimerai tellement que ceux de la refondation en aient un au delà de promesses purement politiciennes. Du coup, je dois vous dire que si on se met à changer toutes les pancartes devant les écoles maternelles, pour afficher une dénomination, certes plus adaptée... je serais forcément bien dépitée. J'imagine que c'est ce que veulent dire les gens en parlant de "priorité".

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    1. Je comprends complètement vos questions et inquiétudes...il est certain qu'il faut que cette proposition s'inscrive dans un projet plus vaste et je crois que c'est le cas (qu'on soit d'accord ou pas avec, notamment en ce qui concerne la réforme des rythmes scolaires, que je trouve, pour ma part, bâclée). Ce changement nom à lui seul ne suffit pas bien évidemment et n'a rien d'une formule magique qui règlerait tous les problèmes. Concernant l'école maternelle, j'ai quand même bien l'impression que la sélection est déjà en route: ma fille en petite section a été soumise à des évaluations l'année dernière et a du suivre des cours de soutien! Et j'ai lu qu'un organisme privé dispensait des cours de soutien aux enfants dès la maternelle! Donc quand vous dites "celle où ni les enfants, ni les enseignants ne sont pressés par les programmes, celle où on a le temps de s'ouvrir au monde à son rythme", j'ai l'impression que c'est de moins en moins le cas...

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    2. Peut-être bien et si c'est ce vers quoi se dirige notre "petite école", c'est bien triste. Dans mon ancienne école, l'aide personnalisée était réservée aux moyens et aux grands (Vous a-t-on dit que l'AP n'est pas obligatoire? Vous auriez pu très légitimement refuser pour votre enfant mais je sais qu'il n'est pas toujours facile de s'opposer à l'enseignant.( Je suis sûre que je pourrais vous énoncer les arguments présentés pour vous expliquer la nécessité de proposer l'AP à votre petite fille alors même que je ne la connais pas)). Nous, nous laissions aux petits le temps de s'adapter au changement que signifie l'entrée dans la scolarité. Et nous faisions des évaluations aussi, dont tous les items commençaient par "je sais....." seuls les items remplis, validés étaient présentés aux parents et aux enfants. Il reste aux enseignants (pourvu que ça dure) la liberté fondamentale de pédagogie. Seul le cadre est imposé. À la profession de se montrer intelligente et de se permettre, dans ce cadre, toute la latitude possible. Mais je crois que je me suis bien éloignée du sujet de départ, veuillez m'en excuser.
      Maud.

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    3. Ne vous excusez pas, au contraire, c'est très intéressant! Elle a été orientée vers du soutien 1 fois/semaine (de 16h30 à 17h15 en plus, ce qui fait une journée à rallonge pour une petite de 3 ans) car elle a été jugée trop timide par la maitresse. Comme je savais que ce n'était pas obligatoire, je lui ai fait part de mes réticences et comme elle a insisté en me disant que ça lui ferait du bien, j'ai cédé. Ma fille n'a pas été traumatisée, ça lui a même plu mais j'ai trouvé ça assez angoissant de mettre déjà dans des cases des élèves de petite section. Timide sans doute, mais comme beaucoup de petits de son âge qui n'ont pas été gardé en collectivité avant, pas sûre que cela nécessite des "cours de soutien" de la petite section. Quant à mon fils, quand il était en petite section, il avait eu un livret d'évaluation : tout était bien sauf l'item "descente d'escalier"!Il m'en avait fait une maladie "je suis nul en descente d'escalier"! J'avais répondu pour dédramatiser "pas grave, tu prendras l'ascenseur". Dingue de mettre une telle pression dès la maternelle!

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    4. J'en étais sûre: timide, réservé, immature (à 3 ans, si c'est pas énorme ça), angoissé; besoin de s'affirmer, accepter l'autre, accepter de prendre la parole face au groupe... voilà une liste non exhaustive d'arguments à l'AP en PS. Toujours les mêmes.... évidemment...
      Quant à l'item: descente d'escalier, j'en reste sans voix!
      Courage... Comme parent d'élève vous avez vraiment la possibilité de faire bouger les lignes quitte à (peut-être) passer pour la "chieuse" de service mais ça peut valoir le coup.

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    5. Oula, ma fille entre en maternelle l'année prochaine et elle est très timide, bien qu'elle soit en crèche depuis 2 ans. Elle évolue aussi lentement, disons qu'elle a toujours 4-6 mois de retard sur ce que font les autres enfants de son âge mais dès qu'elle est partie, les progrès sont fulgurants. Je sens venir les réflexions, au moins je saurai à quoi m'attendre...

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  20. Personnellement, je suis bien d'accord, c'est vrai que le terme "première école" serait plus adapté ã notre époque et supprimerait un petit peu au moins les stéréotypes autour de la prise en charge des jeunes enfants :-). Bisous!

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  21. Là-dessus, l'ouvrage d'Elena Gianini-Belotti, Du côté des petites-filles, donne également des pistes d'argumentation. Il date des années 70 et est loin d'être désuet.

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  22. Oui je l'ai lu: en effet il est encore complètement d'actualité!

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