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vendredi 21 mars 2014

Barbie, briseuse de carrière?



Dans la série « les cordonniers sont les plus mal chaussés » ma fille m’a lancé la semaine dernière : "Quand je serai grande, je voudrais être mannequin". Après avoir respiré par le ventre, je lui ai calmement répondu : "Oh tu sais, il y a d’autres métiers plus intéressants pour une fille, des métiers qui font travailler le cerveau". "Ah ok, dans ce cas, je serai femme de ménage" a-t-elle alors rétorqué. 

Visiblement, dans l’esprit de ma fille, la palette des carrières féminines est quelque peu limitée, mère féministe ou pas !

Et si tout cela était la faute de Barbie ? (cette interprétation m’arrange bien, j’avoue !)

Une étude de la très sérieuse université Oregon aux Etats-Unis vient en effet  de démontrer que la poupée blonde limiterait les possibilités de carrière des filles. « Jouer avec une Barbie a un effet sur l’idée que se font les filles concernant leur place dans le monde », explique Aurora M .Sherman, professeur de psychologie à l’université d’Oregon. « Cela crée une limite sur ce qu’elles imaginent possible pour leur avenir. Mais si cela n’a pas un effet massif, c’est tout de même significatif ».

Pour arriver à cette conclusion, l’universitaire a mené l’expérience suivante : elle a attribué au hasard à une trentaine de petites filles âgées de 4 à 7 ans 3 types de jouets différents.



Certaines ont reçu une Barbie « classique » vêtue de robe et de talons,  d’autres une Barbie « médecin » en jean et stéthoscope. Un autre groupe, enfin, s’est vu attribuer une « Madame Patate ». Ce jouet a été choisi par la chercheuse car moins sexy, plus neutre et d’une taille équivalente à une Barbie.

Après 5 minutes de jeu, il a été présenté aux petites filles des photos de professions à dominante féminine (professeure, infirmière, hôtesse de l’air…) ainsi que d’autres à dominante masculine (pilote, pompier, docteur…). On leur a ensuite demandé : « Pourriez-vous faire ce métier plus tard ? » et « Est ce qu’un garçon pourrait faire ce métier plus tard ? ».



Globalement, les petites filles, indépendamment du jouet choisi, ont trouvé que davantage de garçons étaient susceptibles d’occuper une profession, à dominante masculine ou pas.

Cependant, celles qui ont joué avec Madame Patate estimaient avoir sensiblement le même choix de carrière que les garçons alors que celles qui avaient joué avec Barbie se projetaient dans beaucoup moins de métiers.




Le modèle ne change d’ailleurs pas grand-chose aux résultats : Barbie classique ou docteure, les petites filles se jugent 1,5 fois moins capables d'occupations professionnelles qu'un garçon du même âge.

Une journaliste du site « The Atlantic » extrapole : « Il a été démontré que les femmes qui portaient des maillots de bain réussissaient moins bien des tests mathématiques que celles qui portaient des pulls. Barbie pourrait ainsi agir comme un maillot de bain permanent pour le cerveau ».

Raison de plus pour lire cet excellent ouvrage recommandé par ma copine Lucile : « Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesse » !

Je ne l’ai pas encore lu mais l’enthousiaste chronique de Maïa Mazaurette me donne vraiment envie de le rajouter sur ma wishlist !

Surtout quand on sait que les livres pour enfants regorgeant de clichés sexistes n’ont jamais été aussi présents…

10 commentaires:

  1. L'introduction de ton article me laisse perplexe (et me choque un peu) ; ce n'est pas parce qu'on veut que nos filles puissent avoir le choix d'exercer des professions "masculines", qu'il faut rabaisser les professions dites "féminines"... Je dis ça car tu sous-entends que pour le métier de mannequin on n'a pas besoin de cerveau, c'est pas très gentil quand même ! ;)
    Je pense qu'il faut valoriser tous les métiers, et si une petite fille veut devenir coiffeuse, ou infirmière, ou mannequin... c'est son droit aussi ! Idem, au-delà du féminisme (car ça m'y fait penser), si un enfant qui est bon élève n'a pas envie de faire de longues études et pense qu'il trouvera son bonheur dans un métier manuel où un cap suffit... pourquoi le forcer ?
    Bref, je suis d'accord sur le fond de l'article : il faut laisser le choix aux enfants, leur faire sentir qu'ils peuvent tout faire tant qu'ils s'en donnent les moyens :)

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  2. Ne mélangeons pas tout : les professions féminines le sont justement car elles ne sont pas assez valorisantes pour ces messieurs! Je ne rabaisse personne : je trouve ça juste dommage que ma fille pense qu'une femme peut être soit mannequin (un métier uniquement basé sur l'apparence), soit femme de ménage. Je ne la force à rien, je veux juste qu'elle ait le maximum de possibilités en tête pour être en mesure de choisir ce qu'elle voudra faire plus tard.

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  3. Une question : la gamine a quel âge ? On dirait qu'elle a déjà un humour acéré... Ou alors c'est juste pour casser les pieds de sa mère ;-)

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  4. Elle a 5 ans! C'était dit très sérieusement, sans aucun second degré :-)

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  5. bon, je sais pas.... cette étude me paraît tout de même un peu bizarre: se focaliser uniquement sur les jouets pour en tirer des conclusions sur une possible vision du monde (y a tellement d'autres paramètres qui influencent les choix qu'on fait)
    Sinon, une poupée patate ça laisse peut-être plus de place à l'imagination qu'une poupée hyper-stéréotypée... c'est bien possible, mais fallait-il une étude pour ça ?

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    1. Oui, je suis d'accord, les jouets ne font pas tout, il y a plein de critères qui influencent nos choix : notre milieu social, notre éducation, les modèles parentaux etc...

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  6. 5 minutes de jeu, ça me paraît court pour estimer l'influence d'une barbie...

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  7. Désolée Sophie, mais je ris! Je ris en imaginant ta tête, en t'imaginant "respirer par le ventre" pour éviter l'hyperventilation....
    ce qui me rappelle cette petite anecdote: avec mes deux filles (très jeunes à l'époque), dans un magasin de bricolage. Je leur martèle depuis leur plus jeune âge "construisez votre propre vie; ne dépendez de personne". Nous voyons une très belle salle de bains. la plus jeune dit: "Moi j'aurai un métier qui donne plein de sous et je me l'achèterai!" la plus grande dit: "moi, j'épouserai un homme riche, et il me l'achètera!".... J'ai respiré par le ventre... J'ai hyperventilé malgré ça.... Comment? MA fille pouvait dire ça?.... je m'en suis remise mais j'y repense encore...

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  8. Je suis perplexe sur cette étude, surtout sur le fait de montrer des photos en tenue... comment un enfant à qui tu montres une photo de femme habillée en infirmière ou une photo d'homme habillé en pompier peut savoir lui même que ces métiers sont unisexes ? s'il n'a jamais vu la photo inverse ou un infirmier à l'hôpital (vu qu'il ne regarde sûrement pas Grey's Anatomy !) comment peut il lui même se faire la réflexion qu'un métier peut être exercé indifféremment par un homme ou une femme ? surtout des enfants de 4 à 7ans ?!!! c'est un peu orienté comme étude je trouve donc pas sérieux pour moi...

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