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Une question? C'est dans la FAQ!

lundi 31 mars 2014

Peut-on être femme au foyer et féministe?



Ca fait plusieurs semaines que je souhaitais traiter ici de la problématique des femmes au foyer et du féminisme.  A cause des réactions suscitées par mon changement de situation professionnelle tout d’abord. Puis après être tombée sur cet article. Je précise que je ne partage pas toutes les opinions des 2 auteures, notamment en ce qui concerne le partage des tâches. Je ne valide pas non plus l’analyse psychologique de comptoir qui voudrait que les féministes aient toutes « une haine de la mère ».

Mais l’article a le mérite de mettre le doigt sur la place des femmes au foyer au sein du féminisme.

Quand j’ai vu qu’il a été relayé par un de mes contacts Facebook, engagé dans la cause des femmes, accompagné du commentaire « Texte pétainiste qui veut renvoyer les femmes à la cuisine », mon sang n’a fait qu’un tour. 
Est-ce qu’on peut arrêter 5 minutes de décider à la place des femmes ce qui est bon pour elles ? 

Est ce que le but du féminisme n’est pas justement de laisser le choix à celles-ci plutôt que de constamment juger leurs décisions? 

Bien sûr, certaines femmes subissent le fait d’être une mère au foyer mais pour certaines, il s’agit une décision éclairée et pas forcément une conséquence de l’endoctrinement de leur mari machiste. Leur refuser ce libre-arbitre est aussi condescendant à mon sens que d’estimer que toutes les femmes voilées le sont contre leur gré. Ou qu’elles subissent une oppression dont elles n’ont pas conscience.

Quelle prétention de croire que c’est à nous, féministes, de les libérer malgré elles. Ou de décider de les exclure du mouvement comme le déclarait Gisèle Halimi «Être une femme au foyer reste un choix, et il est respectable, mais c'est un choix qui n'est pas compatible avec la démarche de libération des femmes».

Non, le travail n’est pas forcément un épanouissement, une libération. Allez dire ça à la femme de ménage qui récure des toilettes ou à l’ouvrière qui travaille à la chaîne. La lutte pour le travail des femmes et pour la parité des salaires est une longue bataille, nécessaire. Mais elle ne doit pas pour autant nous empêcher de respecter celles qui ont décidé de faire une pause ou d’arrêter leur carrière professionnelle.

Pourquoi dans ce cas-là, s’agit-il alors majoritairement de femmes m’objectera-t-on ? Pourquoi peu d’hommes décident de devenir homme au foyer si c’est si valorisant ?

Parce qu’en général les hommes sont mieux payés que les femmes (oui c’est scandaleux et oui il faut lutter contre cela) : renoncer à leur salaire mettrait en péril les finances du ménage. Et puis, dans notre société patriarcale, il n’est pas bien vu pour un homme de partir tôt le soir pour un rdv chez le pédiatre, pas plus qu’il n’est facilement admis qu’un homme s’arrête de travailler pour s’occuper de ses enfants. Même s’il s’agit d’un père particulièrement progressiste ou impliqué. Le conditionnement est parfois tellement puissant qu’il ne s’autorisera lui-même pas même l’idée.

Ce qui m’attriste c’est que j’ai le sentiment que les pires jugements viennent des femmes elles-mêmes. Le clan des working-girls toise de haut celui des mères au foyer. Les mères qui travaillent n’ont de cesse de démontrer qu’elles arrivent à tout faire, qu’elles ne sont pas des mères indignes pour autant. Les mères au foyer n’ont de cesse de revendiquer le fait qu’elles aussi ont une utilité et demandent à être payées. Et chacun des clans juge l’autre partie pour se persuader qu’il est dans le vrai. Qu’il a fait le bon choix.

Quand j’ai annoncé ma décision récente de mettre fin à mon CDI, les réactions les moins empathiques sont venues de femmes. Entre celles qui m’ont dit ne pas vouloir me voir tant que je n’aurais pas fait un point sur ma vie professionnelle, celles qui m’ont dit « C’est drôle pour une féministe », celle qui étaient ravies de déjeuner avec moi tant que j’avais un boulot puis s’évaporent ensuite, la liste est longue. Ma copine Sophie a d’ailleurs écrit un billet très drôle au sujet des réactions suscitées par sa décision.

Ces jugements perpétuels me font penser aux nombreuses polémiques autour de l’allaitement, à la guerre entre celles qui donnent le sein et celles qui préfèrent le biberon. Aux justifications perpétuelles de toutes pour prouver finalement qu’elles sont des bonnes mères, indépendamment de leur choix.

«L’allaitement est-il compatible avec le féminisme ? » titrait encore cet article récemment.

Et si, ce qui était féministe finalement, c’était tout simplement d’avoir le choix ?

vendredi 28 mars 2014

Ceci n'est pas un billet sponsorisé



Aujourd’hui, je voudrais remercier, une fois n’est pas coutume, toutes ces marques qui font avancer l’égalité entre les sexes. Tous ces produits qui constituent un grand pas vers la parité et encouragent la réussite des femmes et des petites filles.

Aujourd’hui ma fille a tous les outils dans sa trousse d'écolière afin d’espérer un jour avoir le même salaire et les mêmes responsabilités que les autres petits garçons de sa classe.




Grâce à Bic et son stylo rose pailleté « For her », elle peut désormais prendre des notes sans se casser un ongle ou endommager ses fragiles phalanges. Finis les maux de tête : plus besoin de se concentrer sur la façon de tenir un stylo « pour homme », le Bic est naturellement « plus fin pour une meilleure prise en main des femmes ».



Grâce à Stabilo, elle peut enfin surligner ses cahiers sans pour autant risquer les effets secondaires liés à l’utilisation d’un stylo pour homme : poussée de poils disgracieux, voix qui mue et ambition démesurée. En revanche, malgré la forme fuselée du surligneur, elle a encore du mal à bien viser et ses cahiers sont pour l’instant barbouillés de rose. Elle s’entraîne en observant la dextérité naturelle avec laquelle son frère manie son surligneur jaune sans filet résille, c’est un bel exemple pour elle. Ca va venir, je n’en doute pas.


Grâce au stick Pritt «Just for girls », elle peut désormais enfin coller tous ses dessins qui finissaient en boule au fond de son cartable. Enfin, un jour. Pour l’instant, elle l’utilise comme rouge à lèvres, ce qui n’est pas pratique pour participer en classe. Je lui ai dit que ce n’était pas grave, une fille n’a pas besoin d’être intelligente de toutes façons, juste jolie et gracieuse. C’est d’ailleurs bien le message que véhiculent toutes ses marques.

Il ne reste plus grand-chose pour compléter la trousse de ma fille et lui permettre de se réaliser pleinement.

Une gomme, format XXL, pour effacer une fois pour toutes tous les clichés réducteurs.

Et une règle, pour tirer définitivement un trait sur tous ces produits genrés.



mardi 25 mars 2014

Le point du mari : mythe ou journalisme au rabais?



C’est une grosse claque que j’ai reçue hier en voyant passer cet article du site 20 minutes sur Twitter :
« Point du mari, le mythe d’une chirurgie destinée à donner plus de plaisir aux hommes » (le titre a depuis été modifié).

En 3000 signes, le journaliste jette à la poubelle sans aucune nuance l’intégralité des témoignages de femmes, méprise leur souffrance et balaie d’un revers de main les descriptions pourtant circonstanciées des sages-femmes (si vous souhaitez en savoir plus, je vous renvoie vers le témoignage d’Agnès Ledig)

Un mythe. Du « délire ». La sage-femme « a dû sauter sur une plaisanterie pour écrire cela. C’est impossible ». « C’est farfelu ». « A moins d’avoir affaire à des «médecins déjantés».

Sur la base de quels témoignages contradictoires,  à partir de quelle enquête fouillée s’est donc basé le journaliste pour affirmer que le point du mari n’existe pas, qu’il est le fruit d’un délire collectif ? Sur le témoignages de 2 médecins.

Seulement 2 médecins. Dont l’un d’entre eux affirme sans ciller qu’il « faut le consentement éclairé des patientes pour opérer ». La vaste blague. Combien d’épisiotomies réalisées sans consentement (je suis là pour en témoigner), de touchers vaginaux sans permission, d’ocytocine injecté ou de poches des eaux percées au bon vouloir du praticien pour accélérer le travail ?

Ce médecin semble par ailleurs ignorer une pratique apparemment très répandue (et que l’on ne peut remettre en cause puisqu’ici ce sont des internes qui témoignent) : le toucher vaginal sous anesthésie. Ben quoi, faut bien que les futurs médecins se fassent la main ! Prévenir la patiente ? « Je pense qu'elle a pas besoin de le savoir ! ça va rien lui apporter à la patiente » explique cet interne. On en parle du consentement éclairé ?

Il est clair que, dès le départ, le journaliste avait une vision orientée et une connaissance très approximative de la problématique. Si Isabelle Alonso est décrite comme membre des chiennes de garde (alors qu’elle ne l’est plus depuis 2003, ce point a été corrigé depuis) et Agnès Ledig une ancienne sage-femme (elle l’est encore mais au diable la précision) « militante » c’est bien pour sous-entendre qu’il s’agit encore d’un délire de féministes.

D’ailleurs le journaliste a très vite mis en cause la crédibilité d’Agnès Ledig sur Twitter.


Peu de temps après la parution de l’article, beaucoup se sont émus du titre et de son contenu sur Twitter.

Ce qui a sans doute amené la rédaction de 20 minutes à demander des témoignages de femmes après coup. Comme si l’on décrétait « Les extra-terrestres n’existent pas. Si vous en en avez rencontré, merci de témoigner ».



En pointant l’absurdité de la démarche, je me suis vue octroyer une leçon de journalisme par l’auteur du papier.


On notera par ailleurs que dans son esprit « sage-femme » n’équivaut pas à spécialiste.

Depuis hier soir, 20 minutes a changé le titre (désormais « Le point du mari est-il un mythe ? ») et affirme chercher des témoignages « en même temps » que l’article (soit plusieurs heures après sa mise en ligne).


Pourquoi dans ce cas ne pas avoir attendu? Parce qu’il s’agissait avant tout de se positionner dans les premiers résultats de Google en étant le premier à réagir sur ce sujet qui « buzze ». Quitte à faire de la désinformation.

Ecrire d’abord et vérifier ensuite, une nouvelle conception du journalisme ?

Edit : des praticiens ou futurs praticiens témoignent de l'existence de cette pratique dans les commentaires de l'article et Agnès Ledig réagit également. Quant au journaliste, il est venu s'expliquer ici dans les commentaires du blog en m'accusant notamment d'être une jalouse désireuse de lui voler sa place. No comment.

lundi 24 mars 2014

Pour la Française des Jeux, gros lot = gros lolos




D'habitude, les publicités contextuelles Facebook se contentent de me vendre des crèmes anti-rides, des conseils pour perdre mon ventre ou pour paraître 10 ans de moins.

Aujourd'hui c'est une énorme paire de seins galbée dans un maillot de bain rouge qui a attiré mon attention en arrivant sur ma page. On n'allait quand même pas me vendre de la chirurgie esthétique de bon matin?

Heureusement non. Ma surprise a été néanmoins de taille (genre 100 E) en découvrant qu'il s'agissait de la page de la Française des Jeux.


"Gagner le gros lot a été 2 fois plus concret pour moi"#Pam (Pamela Anderson au cas où on n'aurait pas compris).

Tellement fine l'allusion à "gros lot" = "gros lolos". Tellement vendeuse la grosse paire de seins (la preuve, j'ai cliqué).

"La prochaine fois, vous mettrez des coucougnettes hein" commente une fan de la page. Globalement, et c'est plutôt rassurant, la majorité des commentaires condamne le post : "mauvais goût" "femme objet pfff" "bof" "mouais".

Cette fois-ci, chère Française des jeux, il faudra invoquer autre chose qu'une horde de féministes sans humour pour votre défense! Je parie sur un "vous n'avez pas compris" façon Stabilo! A suivre...

Edit : La Française des Jeux a répondu sur son post, désactivé depuis : "Notre post n'est qu'un clin d'oeil humoristique à une personnalité célèbre pour des 2 atouts, et nous sommes désolés si vous l'avez compris autrement ". 

Nous sommes décidément tous des mal-comprenants!

dimanche 23 mars 2014

Les mères, des féministes de seconde zone?



Il y a quelques jours, un article d’Isabelle Alonso, écrit par Agnès Ledig, une sage-femme, a fait le tour de réseaux sociaux, suscitant indignations et questionnements. Celle-ci décrivait une pratique apparemment répandue après un accouchement appelée « le point du mari ».

Concrètement, la manœuvre consiste « lors de la suture d‘un périnée déchiré, ou d‘une épisiotomie, à faire un dernier point supplémentaire pour resserrer l‘entrée du vagin, et permettre, lors de l‘intromission de Monsieur, un plaisir accentué. Pour lui. ».

J’ai lu beaucoup de témoignages à ce sujet sur les forums, lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant mais n’ai pas réussi à trouver de sources plus « officielles », provenant de médecins ou d’études scientifiques. La pratique me révolte bien sûr mais ne m’étonne malheureusement pas plus que cela au regard du peu de place accordée au libre choix des femmes lors d’un accouchement. Pour ma part, pour mon premier enfant, la sage femme a percé la poche des eaux sans mon consentement afin d’accélérer le travail et ne m’a pas demandé mon avis pour pratiquer l’épisiotomie (juste un « attention, je coupe »). Pour mon  deuxième enfant, je n’ai même pas été prévenue et ai découvert la chose une fois dans ma chambre. Après l’accouchement, j’ai subi une forte pression pour l’allaitement et ai même dû pleurer pour obtenir un biberon. Quand j’ai refusé d ‘emblée l’allaitement pour mon deuxième enfant, les sages-femmes sont revenues malgré tout plusieurs fois à la charge en me demandant « Même pas une tétée d’accueil ? ». On est loin du consentement éclairé.

La blogueuse Aezaria, féministe nullipare, a écrit un très bon billet à ce sujet qui pose la question de la maternité et du féminisme.  Pourquoi ces problématiques ne trouvent-elles pas davantage d’écho au sein de la pensée féministe ?

« Mon corps, mon choix, ce n'est pas seulement de décider de ne pas avoir d'enfant, de décider d'avoir recours à une IVG. Mon corps, mon choix, c'est aussi le choix de vivre sa grossesse et son accouchement comme on l'entend. Pourquoi se projette-t-on si facilement dans la perspective de devoir se battre pour avoir accès à une IVG sécurisante et non-culpabilisante mais pas dans celle de devenir mère et d'être maltraitée par le personnel soignant, abandonnée de son conjoint, évincée de la vie professionnelle et sociale ? ».

Je pense que l’on peut apporter plusieurs réponses à cette question.

La première est, selon moi, historique. Ce texte de la revue Clio explique très bien les 3 étapes successives de la deuxième vague du féminisme à l’égard de la maternité : La première, située dans les années 1970/1971, est celle de la « Maternité volontaire » ou de la lutte pour la libération de l'avortement (« un enfant quand je veux si je veux »). La deuxième étape, 1970 à1975, est celle de la théorie de la maternité comme esclavage. « La seule attitude cohérente quand on a réellement pris conscience de ce que notre société a fait de la maternité est de la refuser » écrivait ainsi en 1975 un collectif de femmes à l’origine de l’ouvrage « Maternité esclave ». La dernière étape, 1976 / 1980, est celle de la « maternitude ». À partir de 1976, c'est un tout autre discours qui émerge : les textes évoquent désormais tout ce qui touche au sensible, au relationnel et au plaisir. L’auteure nuance néanmoins la portée de ce discours « Pour l'anecdote, notons que la quasi-totalité des femmes rencontrées avaient déjà quitté le mouvement quand ce discours de la maternitude est devenu central. En tant que militantes féministes actives, elles n'auront donc connu que la théorie de la « maternité esclave », une théorie dans laquelle elles ne se reconnaissaient pas. Et l'on peut se demander dans quelle mesure la distance existante entre leur vécu quotidien de mère et la thèse longtemps dominante du mouvement à l'égard de la maternité n'a pas contribué à les éloigner d'un mouvement dans lequel elles se sentaient marginalisées. ».

L’idée de la « maternité esclave » a donc profondément marqué les racines du féminisme et influe forcément le regard des militantes à l'égard des mères.

La deuxième raison est sociologique. Dans les années 70, la composition sociale du mouvement féministe était homogène nous apprend la revue Clio, notamment en ce qui concernait l'âge des militantes (entre 20 et 30 ans en moyenne) et leur situation familiale, la majorité des militantes de cette époque n'étant pas mariée et n'ayant pas d'enfant. Aujourd’hui, je retrouve cette homogénéité parmi les féministes engagées sur le net (qui ne représentent certes pas la totalité des féministes mais en constituent néanmoins un échantillon représentatif). A part quelques exceptions (Poule Pondeuse, les vendredis intellos, Olympe ou A contrario), la grande majorité des féministes actives sur internet sont encore étudiantes et sans enfant. Tout naturellement, elles auront donc à cœur d’aborder plutôt les problématiques qu’elles vivent au quotidien (le fait de devoir se justifier constamment de leur volonté de ne pas vouloir d’enfant par exemple). Elles sont aussi éduquées et ont une connaissance livresque et théorique du féminisme très développée, qui peut parfois être déconnectée du quotidien très terre à terre des mères. Il peut paraître ainsi plus valorisant intellectuellement de théoriser sur des concepts abstraits plutôt que de disserter au sujet de « vulgaires histoires de couches ». Et je suis malheureusement la première à m’autocensurer sur ce type de sujets, par peur qu’ils soient jugés anecdotiques ou par crainte de me voir définie simplement en tant que mère. Pourtant, le privé est, ô combien politique.

La troisième est de l’ordre de la circulation de l’information. Pour avoir fréquenté les forums de futures mamans pour mon premier enfant, je peux assurer que la problématique du libre choix des femmes s’y pose régulièrement. Les participantes ne s’y définissent pas en tant que féministe bien sûr mais la question du libre arbitre y est prépondérante. En refusant de ne pas subir son accouchement notamment : de nombreux conseils y sont d’ailleurs délivrés pour rédiger son projet de naissance. Les futurs parents indiquent sur ce document écrit la manière dont ils souhaitent voir se dérouler l'accouchement (avoir une liberté de mouvement pendant le travail, refuser l’épisiotomie ou la péridurale ou vivre son accouchement avec le moins de touchers vaginaux possible par exemple). Ces informations existent, tout comme les témoignages au sujet du « point du mari » : ils restent simplement confinés à la sphère « forum doctissimo », souvent raillée mais peu consultée par les nullipares. Et les conseils véhiculés par les média traditionnels tiennent plus de l’injonction (s’épiler avant l’accouchement, reprendre au plus vite une activité sexuelle pour faire plaisir à Monsieur) que de véritables questionnements sur les libres choix des mères. Il s’agit avant tout de vendre de la culpabilité et donc des produits, ne l’oublions pas.

La dernière raison, enfin, tient selon moi aux différentes dissensions qui parcourent le féminisme. Même Despentes, qui clame « marcher à côté des mères, des salopes, des grosses» dans une tribune dans Libération, distingue le « féminisme des musulmanes » mais aussi « celui des bonnes mamans » de celui des nullipares. Comme s’il n’existait pas assez de divisions au sein du mouvement…

Etre définie par son utérus un comble pour une féministe non ?