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mercredi 27 mars 2013

Labo de l'écriture des nouveaux talents - Episode 2


Rappel : la semaine dernière, j’ai eu la chance de participer pendant 4 jours à la deuxième édition du Labo de l’écriture de la fondation Bouygues Télécom. Je retrace ici mes souvenirs de l'expérience en 4 épisodes. Vous pouvez également lire la version de Catherine, une autre participante, ici.

 2ème jour. J’arrive dans notre salle vitrée du Figaro la tête un peu embrumée. Le café avalé cul sec et les chouquettes englouties n’y changent rien. Les autres participants avouent eux aussi être vidés, lessivés, je suis donc rassurée, mon grand âge n’a rien à voir là-dedans ! Sentiment étrange d’avoir dormi avec nos 12 textes. J’ai pensé à eux sous ma douche, en éminçant mes oignons, en coiffant ma fille. Mes camarades d’écriture sont devenus, sans que je m’en rende compte, d’intimes étrangers. Je devine les failles qui pointent à travers leurs mots, leurs bribes de vie, j’entends leurs voix qui tremblent mais ne connais finalement pas grand-chose d’eux, tout juste leur prénom.

Pour ma part, je suis partagée entre la satisfaction d’avoir tenu une journée, d’avoir réussi à accoucher d’un texte et l’anxiété à l’idée de devoir tenir la distance. Je repense à ce que nous a dit Bruno hier « tant que vous trouverez les textes des autres meilleurs que les vôtres, vous serez dans le vrai ». J’y suis donc et sacrément.

J’essaye de ne pas trop y penser alors que Bruno lance la 2ème prescription : repartir du texte autobiographique écrit hier et y injecter de la fiction. Faire de soi-même un personnage en l’incluant au sein d’une scène-clé d’un roman. Mon point faible me rattrape soudainement : l’imagination. Alors que je sais décrire les sentiments, les lieux, je bute immanquablement sur l’histoire, la trame narrative. Une idée me vient pourtant mais elle me paraît si mince que je m’escrime à vouloir broder autour. J’accumule les adjectifs et mon style devient un peu trop ampoulé, précieux, histoire de faire diversion. Je ne suis pas satisfaite de ce que j’ai écrit mais au moins j’ai produit quelque chose et j’ai même eu le courage de le lire, comme hier. Je découvre avec un étonnement sans cesse renouvelé les textes des autres, leurs univers si personnels, ce fil narratif qu’ils parviennent à tisser d’un jour sur l’autre. Bruno, toujours bienveillant, nous nourrit de ses conseils : ce qui est important dans un roman ce sont les noirs (le texte) mais aussi les blancs (la place laissée au lecteur). Surtout, il soulève un point crucial et qui, pour ma part, m’a toujours empêchée d’aller plus loin dans l’écriture : il n’est pas nécessaire d’avoir le synopsis intégral de son roman en tête pour se lancer. On peut également partir d’une scène centrale qui ensuite « irradiera » le reste du livre, en constituera le cœur. Ou prendre comme point de départ les personnages plutôt que l’histoire. Faire connaissance avec eux, en savoir plus sur eux que ce dont on a besoin.

Il est déjà 14 heures et je n’ai pas vu le temps s’écouler. J’en ai même oublié les caméras.

J’engloutis mon plateau repas, sors à contre cœur de notre bulle et file retrouver mes obligations et mon quotidien en me demandant ce que demain me réservera.

4 commentaires:

  1. Très instructive l'idée de ne pas se trouver inhibé par l'absence de synopsis au moment de l'écriture. Et très rassurante aussi .Merci pour ces confidences Sophie, on attend impatiemment la suite.
    Guy.

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  2. C'est peut-être la raison pour laquelle j'ai beaucoup de mal à écrire. Une fois que j'ai tout dans ma tête, je ne trouve plus d'intérêt à l'écrire...

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