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mardi 30 juin 2015

Sous les pavés, le fric : comment les marques de beauté ont récupéré le vocabulaire militant à des fins commerciales



"Je déclare la guerre aux cheveux cassants et aux pointes sèches" proclamait Kate Moss dans les années 90. Comme moi,  vous vous souvenez sans doute de cette publicité pour la marque Elsève qui, depuis, a été de nombreuses fois parodiée.

La métaphore guerrière pour vendre des shampooings prête à sourire aujourd’hui, il s’agit pourtant d’une figure de style très fréquemment utilisée dans le domaine de la beauté. Cet article de blog très documenté de 2011 recense d’ailleurs les publicités qui y ont  eu recours : il faut combattre les couleurs fades, cibler la cellulite, faire la peau aux rides.

Après la métaphore guerrière, j’ai pu remarquer un autre phénomène en début d’année : la récupération commerciale du vocabulaire militant par les marques de beauté. A la réclame des années 50 s’est substituée progressivement une propagande plus masquée, visant à nous vendre la consommation comme un droit inaliénable.  Le but : faire passer l’acte d’achat comme un acte d’engagement et l’acte de vente comme un acte militant. Les publicités récentes s’inspirent donc largement de cette imagerie, à la fois dans le texte et l’illustration.

Séphora a ainsi lancé en fin d’année dernière le « Manuel militant des coquettes » : ce manifeste "anti-prise de tête " selon les termes de l'enseigne prône de "ne pas souffrir pour être belle" et célèbre "les activistes de la beauté " ! 



Sous ses dehors militants, le guide n’est en réalité qu’une façon déguisée et éditorialisée de vendre ses produits. On trouvera ainsi des conseils sur les basiques de la beauté (le vernis, l'anti ride etc.), des techniques de maquillage ("comment avoir un teint de bébé quand on a dansé toute la nuit ?"), des idées pour "twister sa salle de bain". 



Non seulement le guide n’a rien de militant mais en plus il est parfois terriblement rétrograde à l’image de ces conseils pour "avoir un homme à coup sûr". Pour Séphora, il faut sourire, se percher sur des talons hauts et être glamour en toutes circonstances. Et que dire de cette illustration où l’on peut voir un homme se faire coiffer pendant que Madame part travailler ? De la science-fiction pour Séphora pour qui il s’agit d’un "monde parallèle".



Dans le même ordre d’idée, l’enseigne Nocibé a revu récemment sa signature de marque et nous vend désormais de la "beauté libérée" "cassant les carcans et les règles pré-établies de la beauté, offrant aux femmes la liberté d’être belles à leur manière. Parce que la beauté ne suit pas un modèle unique, Nocibé offre aux femmes une infinité de possibilités pour révéler la leur. ". Et pour se "libérer de ces carcans", l’enseigne nous a elle aussi pondu un manifeste : "Liberté N°17 : pouvoir s’offrir les dernières nouveautés" "Liberté N°07 : penser à soi sans penser aux prix". Consommer pour être libre, la publicité n’est plus à une incohérence près. Sans compter le fait de mettre en scène des mannequins photoshopées taille 36 pour nous vendre de la diversité.


En 2007, la marque Yves Rocher n’avait pas hésité à transformer sa signature en "Liberté, égalité, beauté",  poing rageur levé sur les affiches en 4X3. 


« Le manifeste "Liberté, Egalité, Beauté" met en scène ce que propose la marque Yves Rocher : la beauté pour toutes les femmes. Il apparaît dans la presse féminine en encart grand format, est décliné en affiches, déployé sur les Champs Elysées, dans les gares parisiennes françaises, et sur une bâche géante à la Porte Maillot. Il est bien sûr présent dans les vitrines des magasins. Online, il reçoit plus de 9500 contributions. »

En 2007, la marque Danone avait, quant à elle, rédigé une « Déclaration universelle des droits de ma peau » pour le lancement d’Essensis, son yaourt "cosmétique". 



 "Considérant l’importance de l’enjeu, l’Assemblée Générale présidée par Moi […] proclame la Déclaration Universelle des droits de ma peau". Ce préambule était suivi de quinze articles – de l’art. 1er, "Toutes les peaux naissent et demeurent libres et égales en droit", à l’art. 15, "Nous nous engageons à favoriser la diffusion et la lecture de la déclaration universelle des droits de ma peau", sans oublier, à l’art. 13, la création d’un" ministre des caresses" afin de"guider les peaux amies vers un avenir plus radieux".

En 2004, L’Oréal avait communiqué online sous la forme d’un tract pour soutenir sa gamme Men Expert .



"L'idée créative repose sur la simulation d'une attaque/prise de contrôle du site internet (http.//www.lorealparis. fr/minisites/menexpert/) par un collectif de femmes, le NLF, revendiquant l'égalité devant le soin de la peau et militant contre le laisser-aller de trop d'hommes avec leur peau.  [...] Le dispositif comprenait un e-mailing ciblé hommes (utilisateurs) avec une personnalisation de l'offre selon l'âge et les problèmes de peau, un e-mailing ciblé femmes (prescriptrices) reprenant le discours du NLF et une campagne de bannières massive, mixant plusieurs formats, sur les sites à forte audience masculine.  [...]".


Voir le MLF parodié en NLF pour vendre de la cosmétique aux hommes, comble du cynisme.

Mais les marques devraient néanmoins se méfier de la marge de tolérance des femmes…. 

A mon tour de citer un slogan féministe : "Les femmes c’est comme les pavés : à force de marcher dessus on se les prend sur la gueule". A méditer...


mercredi 24 juin 2015

Concours Clip it : les résultats!


Merci à tous et toutes pour vos participations et vos belles idées de réflexes écologiques!

Le site Random a tiré au sort une gagnante : il s'agit du commentaire n°10, Martine U.


Merci à la gagnante de me contacter par mail (sophiegourion(@)hotmail.fr) pour me communiquer ses coordonnées.

Belle journée à tous et toutes!

dimanche 21 juin 2015

Bingo des profs haters



 Quand j'ai écrit ce billet sur les profs qui clashent sur Twitter, j'ai reçu des torrents d'insultes et de critiques.

En jetant un coup d'oeil aux commentaires reçus par Mr. Pourquoi après son article, j'ai réalisé qu'il s'agissait souvent des mêmes phrases et expressions, ressassées à l'infini, sans aucune remise en question.

J'ai donc crée ce petit bingo, que vous pouvez réutiliser si jamais vous écrivez un article sur l'éducation qui n'est pas dans la droite ligne des profs haters (c'est à dire les profs qui clashent leurs élèves sur Twitter, trollent ou insultent puisqu'il faut désormais tout expliquer).

A chaque phrase prononcée par votre interlocuteur, cochez une case.

Dans mon cas, le bingo est complet!


vendredi 19 juin 2015

PROFS : le pire est au programme (petit retour sur mon billet d'hier)



Petit retour sur mon dernier billet qui a fait beaucoup plus de bruit que je ne l’aurais pensé (plutôt de la cacophonie que du bruit d’ailleurs).

Après 10 000 visiteurs, une mention dans Libération, des insultes à foison et quelques touchants soutiens, je souhaitais faire un point.

Quand j’ai écrit ce billet au départ, je ne pensais vraiment pas qu’il serait aussi lu.

Du coup, j'ai écrit mon premier titre très rapidement une fois le billet rédigé : « Les profs sur Twitter : cyniques désabusés ou beaufs en quête d'attention? » même s’il ne me satisfaisait pas totalement à cause du raccourci qu’il induisait. 

J’avais initialement écrit « MsieurLeProf et Roux Svelte : cyniques désabusés ou beaufs en quête d'attention? » mais je trouvais que le phénomène ne se limitait pas à ces 2 personnes. J’avais aussi pensé à « Ces profs qui se moquent de leurs élèves sur Twitter : cyniques désabusés ou beaufs en quête d'attention? » mais « se moquer » me paraissait trop faible (et puis je n’aime pas les titres qui commencent par « Ces…qui »).

Quelques minutes après la mise en ligne, toujours gênée aux entournures par le titre, je le corrige en « Ces profs qui clashent sur Twitter : cyniques désabusés ou beaufs en quête d'attention? ».

Trop tard, le mal était fait, j’ai eu le droit à des attaques toute la journée au sujet de ce titre qui n’avait été en ligne que quelques minutes. A croire que les gens ne s’arrêtent qu’au titre pour arrêter leur jugement.

Quant au fond du billet : à savoir, est-il normal que certains profs tiennent de tels propos sur les élèves, même anonymisés, sur un lieu public tel que Twitter : aucun retour, que des invectives. L’article n’a été perçu par la plupart des enseignants que comme une critique virulente de TOUS les professeurs. Il est pourtant étrange de se sentir assimilé à ceux qui clashent les élèves quand on ne pratique pas soi-même ce genre d'exercice.

Voici un bref échantillon des propos tenus à mon égard par des professeurs (hier soir, j’en étais environ à une soixantaine de mentions  toutes les 5 minutes pour information).









Inquisition, dénonciation, merde, pétasse, morue, blogueuse sans talent : et aucune indignation sur le fond du problème. Dites les profs, vous n’avez pas l’impression de vous tromper de colère ?

Heureusement, j’ai pu échanger plus sereinement avec l’un des principaux intéressés, MsieurLeProf, d’abord dans les commentaires du blog puis en MP.

Cet article a été aussi l’occasion de découvrir des comptes de profs que je ne connaissais pas : je suis désormais 5 nouvelles personnes sur Twitter.

Je viens également de découvrir l'excellent billet de Mr Pourquoi sur Médiapart, enseignant qui donne son avis sur ce débat et propose des solutions. C'est à lire ici.

Mon billet aura au moins servi à ça.



jeudi 18 juin 2015

Ces profs qui clashent sur Twitter : cyniques désabusés ou beaufs en quête d'attention?



Sur Twitter, pour garder le teint frais et m’éviter les aigreurs d’estomac j’évite de m’abonner aux comptes de certaines catégories professionnelles.

Les médecins, les avocats et les professeurs.

Je n’apprécie pas leur corporatisme, leur sentiment de supériorité, leur condescendance et leurs moqueries envers leurs patients/clients/élèves.  Leurs perles distillées à longueur de tweets pour se faire mousser auprès de leur meute. Leur mépris quand tu oses avancer que, peut-être, ils peuvent blesser les patients/clients/élèves qui tomberaient sur leur propos.

Bien sûr, et fort heureusement, il existe des exceptions, il suffit de consulter ma liste d’abonnements pour s’en persuader : Doc Arnica, Souristine, Martin Winckler, Avocatweet, Marie-Anne Soubré, Lornifouin, Dame Fanny, Tomsias, Mme Pastel, Beatrix et j’en oublie surement.

En général, je me contente de cette liste et les pédants et les condescendants en robe noire et blouse blanche n’ont pas droit de cité dans ma TL.

Sauf ces derniers jours, au cours desquels 2 professeurs y ont fait leur irruption par le biais de RT visant à dénoncer leurs propos.

Je tiens à préciser que je suis moi-même issue d’une famille qui compte 5 enseignants, que j’ai suivi une 1ère année d’IUFM et ai passé le concours de professeur des écoles (que j’ai raté, la meilleure chose de ma vie je pense) : je n’ai donc a priori rien contre les profs, je pense bien connaître la difficulté de leur métier, leur non-reconnaissance, le manque de moyens et le sentiment d’inutilité qui peut parfois les submerger. Certains penseront qu’il y a un côté « je ne suis pas raciste, j’ai un ami noir » dans cette justification, peu importe, je trouvais important de le préciser. Fin de la parenthèse.

Samedi dernier donc, je vois passer ce retweet dans ma TL:



Je décide donc d’aller jeter un coup d’œil sur le compte du prof capable de tweeter ça et je tombe sur ça :

Et un peu plus loin sur ça :

Je vous épargne le reste des tweets qui ne sont que sexisme, grossophobie et mépris des élèves, tout cela sous couvert d’un cynisme bon ton.

Le lendemain, je découvre ensuite ce texte vomitif qui sue la haine de soi et des élèves :


Msieur Le Prof est un compte qui ne m’est pas inconnu puisque j’avais déjà eu vent d’un de ses tweets qui avait déjà fait polémique en novembre dernier.

Ce petit rigolo avait fait parler de lui en tamponnant de fausses copies (que certains avaient pris pour d’authentiques) censées appartenir à des élèves de ZEP avec les appréciations « Perds toute illusion », « T’as raté ta vie » « T’y arriveras pas ».

Sa défense à l’époque avait été de répondre « Hé Einstein, c’est pas vrai, ce sont de fausses copies » et malheur à ceux, dont je faisais partie, qui n’avaient pas trouvé ça drôle. Ils se faisaient alors taxer de « bien pensants », de « police du tweet » et autre « team premier degré ».

Sauf que, dans tout ressort comique, il y a une part de vérité. Ce qui fait rire ici (enfin, ce qui est censé) c’est que les élèves de ZEP ont de moins bons résultats que les écoles d’endroits plus huppés. Une telle blague dans le 16ème aurait été tout de suite moins drôle. Dire « ça n’existe pas » est une contre-vérité et une manœuvre malhonnête pour faire passer des messages sous le prétexte de fiction. On imagine la réaction des élèves de ZEP qui seraient tombés sur de tels tweets…

Même tactique suite aux réactions suscitées par son texte « Quand un élève refuse de me donner son carnet » : Msieur Le Prof a immédiatement dégainé une série de tweets (effacés depuis) pour en « donner les clés de lecture » : quand autant de gens ont besoin d’explications pour comprendre une « blague » c’est qu’il y a un problème non ?




 Non, là encore, aucune remise en question, la team « bien-pensante » n’a pas compris, c’était bon enfant et il était bourré. Et puis ça n'a pas existé.

C’est encore une fois ignorer que l’humour n’est pas une entité déconnectée de toute réalité sociale. Le rire dit beaucoup de nous : dis-moi de quoi tu ris et je te dirai qui tu es. Denis Colombi cite d’ailleurs sur son blog une étude édifiante menée par Robert Lynch : L’anthropologue a fait passer un questionnaire au public d'un spectacle de stand-up pour connaître leurs opinions politiques. Puis il a mesuré à quelles blagues ils riaient, et s'ils riaient fort . Les résultats ont prouvé que les gens qui avaient les vues les plus traditionnalistes des rapports hommes-femmes étaient ceux qui riaient le plus aux blagues sexistes.

Sexisme, âgisme, classisme, grossophobie sont d’ailleurs les ressorts comiques récurrents des comptes de Roux Svelte et de Msieur Le Prof. On tape sur les femmes, ces « trainées qui s’habillent comme des réscapées de la rue St Denis », sur les gros (« je ne sais pas si tu as remarqué que tu n’étais pas beau en plus d’être gras »), les élèves de ZEP (« t’as raté ta vie »), sur les élèves tout cout, à longueur de tweets.

Des ressorts usés jusqu’à la corde mais qui n’empêchent pas ces 2 individus de se croire subversifs, d'être persuadés de manier le cynisme comme personne. L’égo boursouflé par leurs abonnés (plus de 63 000 abonnés quand même pour Msieur Le Prof) ils balancent leur horreurs et détiennent le pouvoir, comme l’explique Egalitariste sur son blog dans un texte sur l’humour : « Aujourd’hui être cynique, anticonformiste ou adepte de l’humour noir est une mode, un truc cool et surtout, donc, un truc de puissant. En effet, qu’il est facile de se foutre de tout, d’avoir l’air neutre, quand on est dans le haut du panier. Bref, cette mode consiste à revêtir la peau d’un personnage désabusé ressemblant aux célébrités ou aux personnes charismatiques qu’on a pu voir passer sur nos écrans." Aujourd’hui, tous ces cyniques auto-proclamés font, bizarrement, partie des puissants (ou plutôt des privilégiés), mais en plus, usent de ce prétendu cynisme sur… les catégories opprimées. Ainsi il sera courant de voir ces grands anticonformistes de 4Chan et 9Gag taper sur les femmes (« va me faire un sandwich » étant une sorte d’hymne qu’ils servent à toutes les sauces) ou les Noirs, des blogueurs comme l’Odieux Connard expliquer doctement avec une dose surchargée d’ironie aux féministes qu’elles n’agissent pas correctement (tout en restant bien assis dans son fauteuil à ne rien foutre, sinon c’est pas marrant), des amis qui feront des blagues homophobes ou racistes et qui répondront ensuite, si jamais on s’insurge, « non mais moi je suis anticonformiste, tu sais bien ». Finalement, on cache son manque de réflexion, son discours creux et ses blagues bêtement répétées par un concept emprunté à des intellectuels pour donner l’impression que cogitation il y a alors qu’il n’en est rien. L’art de manier la rhétorique, de faire une belle phrase bien formulée devient plus important que le fond des choses qu’on a à dire. Et les remises en question deviennent superflues. ».

Les remises en question sont d’autant plus difficiles que ces 2 personnages ont une horde de fans à leur disposition, prêts à sauter à la gorge du moindre contestataire, de celui qui n’a pas trouvé ça drôle ou qui s’est senti blessé.

Et le problème vient aussi de ça : la faculté de Twitter de créer des « influents », perchés dans leur tour d’ivoire et prêts à tout sacrifier pour l’attrait du clic. Quitte à perdre leur âme.

Car quand on regarde les articles du blog de Msieur Prof sur Rue89, on se dit qu’il avait des choses à dire, loin de l’hystérie et du LOL à tout prix.

Son point de vue de prof, ses failles et ses doutes sont tellement plus intéressants que cet acharnement et cette violence envers les élèves. Mais cela doit faire moins de clics forcément.

En relisant cette vieille interview de 2013 on réalise que Twitter a la faculté de créer de toutes pièces des Frankenstein virtuels : à cette époque Msieur Le Prof  trouvait assez « limite » les profs qui publiaient des photos de copies ou des perles d’élèves et se demandait quand l’Education nationale allait se décider à encadrer tout ça. « Ce serait bien d’avoir une charte », estimait-il. « Je n’ai jamais rien tweeté de vraiment choquant, j’assume totalement tout ce que je dis. Ma mère me suit sur Twitter, je sais qu’elle peut lire tout ce que je publie et ça me fait une forme de censure automatique ! ».

Elle a dû l’unfollower depuis…


A lire également sur le sujet, 2 articles écrits suite à ce billet par 2 professeurs:

- Les enseignants doivent être des exemples de respect pour la jeunesse par Mr Pourquoi
- Les profs qui se moquent de leurs élèves sur Twitter? Mauvaise idée par Thomas Messias







mercredi 17 juin 2015

Concours : une boîte de Clip it, un jeu 100% écolo, à gagner!



Comme tous les blogueurs je pense, je reçois tous les jours des communiqués de presse avec plus ou moins de rapport avec ma thématique : pour des sex-toys, des paniers de légumes ou des produits « spécial femmes » (visiblement les gens de la comm’ ne lisent pas mon blog.)

Mais parfois, je tombe sur des projets ou des produits qui me tapent dans l’œil et qui cadrent parfaitement avec ma thématique.

C’est le cas de Clip it, un jeu d’assemblage créatif, éducatif, environnemental et à 90% surcyclé*. Et en plus il est non genré !


Ce jeu se constitue de clips issus de bouchons recyclés qui permettent de clipser entre eux des bouchons de plastique d’usage courant et ainsi de fabriquer des constructions à l’infini.


Mes enfants ont testé le jeu et l’ont adoré ! Voici 2 exemples de leurs réalisations.




Gros avantage de Clip it : une fois que les enfants se sont désintéressés du jeu (ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui pour les miens), les bouchons collectés et les clips peuvent être redonnés à l’association « Les bouchons d’amour ». Ils seront revendus et permettront l'acquisition de fauteuils roulants .

Depuis que nous avons ce jeu, nous avons pris l’habitude de garder tous nos bouchons,  un réflexe écologique que nous n’avions pas jusque là.

Aujourd’hui, je vous propose de gagner une boîte de 50 Clip it !


Pour cela, il suffit de me dire dans les commentaires quelle est votre bonne habitude écologique au quotidien.

Aucune obligation, mais si en plus vous likez la page Facebook de Clip it ou la mienne, ça sera bon pour votre karma !

Je tirerai ensuite au sort un ou une gagnante mercredi 24 juin.

Bonne chance !

* Le surcyclage (upcycling) est le fait de réutiliser et revaloriser nos déchets directement, sans coût énergétique de transformation lié au recyclage.

lundi 15 juin 2015

Mère coupable, bande de salopes ou connasse : mon top 10 des t-shirts les plus sexistes



Les vêtements à messages ont le vent en poupe. Pourtant, alors qu’ils pourraient être l’occasion pour tordre le cou aux stéréotypes ou promouvoir l’empowerment des femmes à travers des messages positifs, ils se contentent souvent de filer la métaphore sexiste.
Démonstration en 10 exemples totalement subjectifs.

1°) Trop mignonne pour faire mes devoirs


"Too  pretty to do my homework" (trop mignonne pour faire mes devoirs) : visiblement, pour la marque de vêtements pour ados "Wet Seal", une jeune femme ne peut être à la fois jolie et intelligente. En 2011, la marque JC Penney avait déjà crée la polémique en commercialisant un t- shirt dans le même esprit estampillé "Too  pretty to do my homework so my brother has to do it for me" (trop mignonne pour faire mes devoirs donc mon frère les fait à ma place). Devant le bad buzz, elle avait été contrainte de les retirer des rayons.

2°) Certifiée mère coupable

Après la mode des mères indignes, voici venu le temps des "mères coupables" affichées en toutes lettres sur des t-shirts ( merci @vgbell pour la découverte). Coupables de quoi ? De "vouloir se baigner dans un verre de Mojito géant". Ces vêtements sont vendus sur le blog du même nom qui, d’après son auteure, "fait passer de drôles de messages sur des t-shirts et autres produits dérivés pour décomplexer les mamans d’aujourd’hui". Merci pour l’œuvre de salut public hein. Sauf que comme Nadia Daam, nous sommes beaucoup à saturer de la mode des mères indignes qui "surjouent le cynisme sans être motivés par une réelle réflexion et volonté de démythifier la parentalité. Mais surtout, parce que ces personnages sont récupérés à des fins commerciales: le mouvement qui voulait déculpabiliser les parents est finalement en train de les gonfler. Si à la base, il s'agissait de dire "Je ne suis pas une mère parfaite, et alors? ", le message est aujourd'hui dévoyé en "Hey, les mauvais parents, achetez mon livre, des billets pour mon spectacle". 

Et mes t-shirts.  De plus, cette rhétorique du parent indigne ne concerne que les mères, il suffit de jeter un œil aux vêtements commercialisés pour s’en rendre compte.  Point de t-shirt "Père indigne" ou "Père coupable" sur les sites de vente en ligne concurrents. En revanche, pléthore de "Papa cool", "Super Papa" ou "Papa VIP", qui, eux, ne se sentent nullement coupables de vouloir de temps en temps se baigner dans un verre de Mojito géant.


3°) Je m'entraîne pour être la femme de Batman


 
"Training to be Batman's wife" (je m'entraîne pour être la femme de Batman) : pour DC Comics, la célèbre maison d’édition américaine, les hommes rêvent de devenir des super-héros et les femmes…de les épouser ! Dansun billet cinglant, la blogueuse PJ says remet les pendules à l’heure : "Je n'en ai rien à faire d'être la femme de Batman, moi ce que je veux c'est être Batman". 


Un bad buzz qui n’a rien d’inédit puisque quelques jours avant DC Comics avait déjà fait polémique en commercialisant un t-shirt avec l’inscription "Gagné ! Superman emballe à nouveau".

4°) Bande de salopes


Gone est une marque française vendue sur le site RAD dont les vêtements sont "hautement expressifs et interpelleront". Comprendre, honteusement sexistes à défaut d’avoir un vrai contenu de marque à véhiculer. On trouvera donc parmi la collection le sweat-shirt "Bande de salopes" "Aujourd’hui pas de culotte" ou "Femme de bandit" (décidément, se définir comme "femme de" est un grand classique du t-shirt à message).

5°) Keep calm and rape a lot


Le célèbre slogan "Keep Calm and Carry On" (Restez calmes et continuez) a été de nombreuses fois détourné de manière humoristique : "Keep calm and don’t stress » ou "Keep calm and eat chocolate" par exemple. En revanche, on rit beaucoup moins en découvrant les vêtements de la marque américaine Solid Gold Bomb incitant à la violence conjugale. Vendus sur Amazon,  ces t-shirts revisitent le célèbre slogan avec "Keep Calm and rape a lot" (Restez calmes et violez beaucoup) ou encore "Keep Calm and hit her" (Restez calmes et frappez-la). La marque, littéralement prise d’assaut sur les réseaux sociaux, a été contrainte de s’expliquer et a invoqué une erreur due à l’utilisation d’un algorithme générant automatiquement des slogans à partir d’une base de milliers de mots.

6°) Connasse

La "connasse" est tristement devenu un véritable phénomène de mode. Après le collier "Connasse", la mini-série "Connasse", le livre "La femme parfaite est une connasse", voici donc le t-shirt "Connasse". Ou comment les femmes s’auto-sabotent en ayant l’impression d’être subversives et décalées. On me répondra que c’est de l’autodérision. Une faculté dont les hommes semblent être cruellement dépourvus si l’on jette un coup d’œil à la collection masculine de la marque : ici point de connard ou de salaud, seulement du "Voyou au grand cœur"  du "Prince charmant" ou du "Garçon chic". Cherchez l’erreur.

7°) Allergique à l’algèbre


Pour certains fabricants de vêtements, les clichés sexistes à destination des jeunes filles ont décidément la vie dure. Après Wet Seal et JCPenney, c’est à la marque pour ados Forever 21 de commercialiser un t-shirt pour filles rose, portant l’inscription "Allergic to algebra" (allergique à l’algèbre). Ce genre d'affirmation "sape les efforts entrepris pour lutter contre la sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques", a déclaré Erika Ebbel Angle, ancienne Miss Massachusetts et fondatrice de plusieurs projets éducatifs en sciences, dans un communiqué. La représentante de la marque a depuis présenté ses excuses et assuré prendre les mesures nécessaires.

8°) Eat less

La marque américaine de prêt à porter Urban Outfitters a crée la polémique en 2010 en commercialisant un t-shirt estampillé de l’injonction "Eat less" (mange moins). Comble de l’ironie, le vêtement était porté par un mannequin ne dépassant pas la taille 36. Accusée de promouvoir l’anorexie et la taille zéro, la firme a dû retirer son vêtement de la vente. Ce qui ne l’a pas empêché de commercialiser l’année dernière un t-shirt de très mauvais goût, barré du mot "Dépression".
 
9°) Coupe du Monde 2014

Carton rouge pour la marque Adidas  qui a joué la carte de l’humour sexiste à l’occasion de la Coupe du Monde de football 2014. L’équipementier sportif a ainsi choisi  d’imprimer sur ses t-shirts des illustrations pour le moins suggestives : les fesses inversées d’une femme en string sur l’un, une jeune femme sexy en maillot de bain, ballon à la main accompagnée de l’inscription: "Looking to score" ("cherche à marquer un but") sur l’autre. Dans un communiqué, la ministre brésilienne des politiques pour les femmes, Eleonora Menicucci, a déclaré : "Il est inadmissible qu’une multinationale de produits sportifs comme Adidas (…) vende des tee-shirts avec des images et des phrases qui lient le Brésil au tourisme sexuel. Cette campagne stimule la prédation sexuelle (…). Elle manque de respect à notre pays et l’agresse en reproduisant un imaginaire que nous nous efforçons sans relâche d’enterrer définitivement. "

10°) La vérité sur les filles


A l'occasion du lancement de la Nouvelle Renault Twingo, l'enseigne automobile a commercialisé en février dernier une collection capsule nommée "La vérité sur les filles" composée dune ligne de sweats, tee shirts et tote bags. Alors que l’opération aurait pu être l’occasion de battre en brèche les clichés, la marque s’est enfoncée dans les stéréotypes sexistes, à l’image des phrases imprimées sur ces sweat-shirts : "Je mange du gluten", "Je crois au prince charmant et aux licornes", "Je ne suis pas chiante, je suis cérébrale", "J’adore les enfants (quand ils dorment) ", "Je suis un cordon bleu du surgelé", ou encore "Femme jusqu’au bout de mes sneakers". Des femmes uniquement définies par leur régime, leur prince charmant, leur cuisine et leur apparence. Renault n’en est pourtant pas à son coup d’essai question campagne sexiste : en 2014, un spot de pub diffusé par Renault en Belgique pour promouvoir la nouvelle Twingo avait été retiré quelques heures après sa mise en ligne sur les réseaux sociaux.  On y voyait un une jeune femme garer sa voiture sur le terre-plein central d'un rond-point puis noter son numéro sur une serviette hygiénique,  déposée sur le pare-brise.




mercredi 10 juin 2015

Résultat du concours pour gagner le livre "Travailler à tout prix"!

Merci à tous et toutes pour vos participations, certaines de vos anecdotes sur le monde du travail m'ont fait froid dans le dos, d'autres m'ont amusée ou touchée.

La gagnante du concours, d'après Random est donc...le commentaire N° 4, Chulinetti!


Merci de me contacter par mail (sophiegourion(@)hotmail.fr) pour que je puisse te faire parvenir le livre!