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dimanche 31 août 2014

Grosse fatigue



Je pensais avoir le cuir dur mais Twitter a eu ma peau.

Je rends les armes, rideau, circulez y a plus rien à voir.

Je ne supporte plus d’avoir une boule dans la gorge dès que je consulte mes mentions.

Je ne supporte plus d’avoir des migraines et le sang qui cogne aux tempes à cause de l’agressivité et de la médisance qui y règne en permanence.

Je ne supporte plus que ce petit monde virtuel vienne pourrir ma vie réelle. Les cauchemars. La consultation compulsive de mon profil, l’angoisse au ventre.

Je ne supporte plus les guéguerres d’égo entre féministes, les gens bien planqués derrière des comptes privés qui diffament en toute tranquillité,  ceux qui sortent mes phrases de leur contexte pour me faire dire n’importe quoi.

Je ne supporte plus tous ces militants qui se trompent de colère. Pendant qu’on tape sur les mauvaises féministes, qui s’occupe du patriarcat ?

Je n’ai jamais prétendu être une féministe parfaite mais l’acharnement que je subis depuis mon dernier billet me parait complètement disproportionné.

Je suis fatiguée des punchlines en 140 caractères, des clans, des gens jugés "problématiques", de la police de la pensée qui voudrait t’empêcher de retweeter untel parce que tu comprends, à un moment elle a critiqué unetelle, elle est pas "safe".

Je suis fatiguée par tout ce jargon de pseudo initiés à la con. De cette consanguinité des échanges. De ce repli sur soi-même qui fait qu’on finit par ne suivre que des gens qui nous ressemblent pour éviter le énième clash. Le Twitter féministe est devenu un microcosme dans un microcosme au sein duquel chacun accumule les dossiers. L’air y est irrespirable.

Depuis quelques jours, j’ai peur de tout. Peur de dire le mauvais mot. De retweeter la mauvaise personne.  De laisser planer une ambigüité qui pourrait laisser croire que j’aggrave mon cas.

Ca ne me ressemble tellement pas, moi qui ai toujours tweeté en mon nom et pas planquée derrière un pseudo. Librement.

J’ai toujours assumé mon franc-parler, ma transparence sur Twitter. On m’a dit que ça pourrait me porter préjudice. Effrayer de futurs employeurs ou de futurs clients. Ca ne m’a jamais fait peur ou bridé. J’ai affronté les sexistes, les antisémites.

Je n'aurais jamais imaginé que ce serait finalement des féministes qui arriveraient à me faire taire.



20 commentaires:

  1. Tu sais ce que tu vaux.
    Tu es droite dans tes bottes et en phase avec tes opinions, le reste, ce sont des jaloux.
    Prends soin de toi.
    Bises
    Ciloucr

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  2. Je pense qu'il est temps pour toi de faire une pause twitter ! C'est un réseau qui peut être extrêmement enrichissant quand on échange avec les bonnes personnes, mais qui regorge de blasés de la vie...à ne surtout pas lire, ils n'ont que ça à faire de venir vomir sur les autres en 140 caractères. Passe ton chemin, reviens quand ça ira mieux : ils n'en valent pas la peine !

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  3. Yep, moins de Twitter! Bloguer tranquille, façon course de fond, se rappeler sans cesse que les gens derrière le clavier ne savent à peu près rien de toi et prétextent la critique pour décharger les frustrations accumulées depuis trop longtemps.
    Et se souvenir que plus on touche là où ça gratte vraiment et plus les bubons explosent!

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  4. du soutien et des bises, les pauses sont souvent salutaires.

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  5. S'éloigner de la microsphère de Twitter sera sûrement un gain de temps bénéfique pour d'autres activités :)

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  6. Laisse dire les idiots, il y en a partout et on n'y pourra jamais rien.
    Et puis, il n'y a pas que twitter dans la vie :)

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  7. Bon, Sophie, toi et moi on n'est pas toujours d'accord sur tout, tu le sais :) Mais, on en a discuté ensemble, entre toi et moi il n'y a rien qui puisse nous amener, l'une et l'autre, à nous foutre mutuellement un contrat sur la tête. Loin de là.

    Alors ce que j'en pense, et je vais le poser ici pour que ce soit bien clair : le fait que d'autres féminismes que notre féminisme de femmes-cis-hétéro-mères-bobonnes etc puisse s'exprimer ENFIN, en dehors de la domination d'un féminisme exclusivement blanc-cis etc etc, c'est une excellente chose. Que nous fermions nos gueules en reconnaissant notre position de domination est également une excellente chose, en ce qui concerne LES PRISES DE POSITION FÉMINISTES :)

    En revanche, ça me ferait vraiment super plaisir qu'on ne confonde pas ces féminismes avec une bande de fillettes désoeuvrées qui n'ont pas compris le quart du dixième des concepts avec lesquels elles jouent toute la journée, et qui n'ont pas la moindre idée de ce que militer, réfléchir et se politiser veut dire. Elles fonctionnent comme des enfants dans une cour d'école, à coups de querelles de personnes et de clans à la con, et il est regrettable que ces idiotes puissent avoir la moindre répercussion sur le bon boulot que tu fais.

    J'espère continuer à te lire et à te faire lire. :)

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  8. Sophie... je suis désolé. Vraiment. Prend bien soin de toi

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  9. Twitter c'est un bac à sable SMS et le Net est devenu une fosse sceptique depuis les années 2007-2008, ce qui correspond au moment ou les grands groupe ont cessé de le considérer comme une pièce rapportée de la communication mais comme un pivot central, et conjointement le journalisme agonisant de le légitimer voyant la monétisation enfler avec l'audience.

    Moi qui suit dessus depuis 1996 ce changement démographique et qualitatif m'a fait m'en détacher pour tout ce qui n'est pas de mon travail, de certaines informations ou savoir mais le plus souvent de combler un ennui passager à ne rien faire. Je ne suis pas devenu luddite pour autant, mais pas loin, même si j'ai commencé sur un VIC-20 et un Spectrum.

    Ce fût un espace intéressant lorsqu'il était parallèle, asynchrone et décalé de l'actualité, aujourd'hui il en est la matrice, comme quand on est passé de la FM pirate à RMC Info. Quel révolutionnaire aujourd'hui irait s'intéresser à ce qui se dit sur le répondeur de RTL ou de croire que troller les questions aux auditeurs de BFM aurait le moindre intérêt politique ?

    En même temps qu'il devenait le coeur de la machine capitaliste, le Net est la principale usiner à fabriquer de la subjectivité démocratorial aliénée et débilitante. Les neuneus activistes des années 90 qui nous prédisaient du "savoir partagé" et une "économie de la participation" se sont fait flouer par Larry Page et Eric Schmidt, parfois volontairement, parfois cyniquement pensant à leur fiche de paie dans l'industrie informatique.

    Maintenant ça n'est plus qu'un Minitel, et ne perdez pas votre temps à écouter les benêts et boy-scout genre Zimmerman et Assange qui sont grâce à qui c'est arrivé. L'idéologie ingénieurale de tout ces geeks, c'est un genre d'anarcho-capitalisme libertarien bas de plafond, qui est la même que celle du patron d'Amazon avec juste la petite caution "Chaos Computer Club", mais sur le fond il sont exactement pareil et nous prépare, pire on fait advenir, le même monde réifié par le capital et le crime organisé.

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  10. J'ai toujours apprécié la manière posée, réfléchie et humoristique aussi, parfois, dont tu exprimes les choses dans tes articles. Si cela fait autant réagir c'est peut-être que cela vient appuyer là où ça fait mal justement. En tous cas, tu as tout mon soutien car il n'y a rien de plus insupportable que la bien pensance et les dictats conceptuels.
    Prends du temps pour toi et continue à écrire comme tu le fais si bien!

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  11. C'est dommage. Tu dois continuer et ne pas les écouter. En arrêtant d'aller sur Twitter, tu oublies les personnes qui aiment tes commentaires. je crois que l'on peut être féministe et être girly ! Je veux dire par là que le féminisme c'est donner la possibilité à chacune d'entre nous de vivre sa vie comme elle l'entend. Nous les trans, on nous dit mauvais féministe car on accentue les stéréotype du genre...

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  12. Merci à tous pour vos commentaires! Le blog continue, quoi qu'il arrive, c'est mon espace d'expression et même s'il y a parfois des trolls ou des commentaires haineux, le dialogue est toujours possible ici.
    En ce qui concerne Twitter, je n'arrête pas définitivement car c'est une bonne source d'information et un outil quasi-obligatoire dans mon métier. Je suis en pause et reprendrai sans doute mais différement c'est certain. J'éviterai la polémique et limiterai le temps passé à tweeter. Je bloquerai aussi plus facilement pour ne plus me faire polluer.

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  13. Je suis passée d'un compte à mon nom à un compte pseudo pour pouvoir parler de mes histoires de patients . Je ne pourrais pas sinon . Je n'accorde que peu d'importance aux remarques des twittos désobligeants ou agressifs . J'avoue en avoir virés quelques uns. Je trouve dommage que tu t'en ailles mais tu as raison . Twitter ne doit pas être source de malaise, ou de souffrance. Il vaut mieux aller prendre l'air ailleurs pour respirer calmement . Je t'ai connue et avec grand plaisir et intérêt grâce à Twitter . Bon vent Sophie . Bises DocArnica

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  14. Chère Sophie,
    Ça me fait de la peine que tu en viennes à te justifier sur tes démarches et tes convictions. Mais, Twitter est à l'image de la France, fermé, hostile, dans la critique constante et l'agressivité. Tu fais pourtant partie de ces gens qui ont l'intelligence à la taille de leur coeur, on sait combien le tien est grand. Je comprends que tu veuilles ne plus affronter ces gens là, on a beau être prêt à discuter et à échanger des arguments, quand ces derniers deviennent systématiquement des insultes, on préfère se taire car on n'arrive pas à se faire entendre de quelqu'un qui n'a pas envie d'écouter. Pourtant t'es loin d'être une radicale. Bon courage, des bises

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  15. Des bisous de soutien ma grande, tant que tu as un espace d'expression et d'échange comme le blog, la pause (+ ou - longue) twitter ne peut être que salvatrice !

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  16. Quelle tristesse dans ce billet! Je te souhaite de surmonter cette déception que je pense comprendre très bien. Ce que les autres disent de toi n'est trop souvent que leur propre reflet. La haine n'est que le reflet de leur colère intérieure, et on peut soupçonner que dans le groupe des féministes comme ailleurs, il y a nombre de personnes très en colère, qui vont "contre" et non pas "vers"...Tu n'as pas adhéré à ce mouvement par colère, mais en constatant qu'il était nécessaire de continuer à faire évoluer les mentalités si ma mémoire est bonne (j'ai eu le même chemin), c'est probablement la raison de cette erreur d'interprétation de tes propos. Néanmoins, le travail de changement collectif reste entier, si on peut mettre de côté les craintes individuelles, et je suis convaincue de la justesse de ta réflexion, que je partage quant à la nécessité d'éduquer et d'évoluer (et quand je constate les réactions dubitatives des femmes quand j'exprime une position claire et les actes que j'ai posés concernant ce qui est acceptable ou pas en entreprise ou ailleurs - : ah bon, j'ai pas connu ça, genre tu dois le chercher un peu -, j'ai une idée du chemin à parcourir chez les femmes aussi...)

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  17. Je suis touchée par ce que tu dis. Il y a quelques mois un de mes articles s'est fait "basher" sur Twitter par une bande de féministes apparemment lesbiennes ou transgenres qui m'ont reproché mon féminisme de "sale blanche hétéro"...ça m'a fait un peu mal, je dois avouer car je suis tout à fait consciente que mon féminisme aura toujours un goût de "blancheur, cis, etc.", mais par contre je suis toujours prête à soutenir les démarches des communautés homo ou transgenre. A aucun moment, je ne me permets de juger les autres femmes, même quand elles font des choix qui m'horripile. Alors voir une bande de sales malhonnêtes agressives commencer à t'insulter et à te traiter de fausses féministes, c'est violent. J'ai failli laisser tomber Twitter. J'y suis toujours, je suis pas sûre d'y rester...

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  18. Tu vas me manquer.

    (Twitter est mon réseau préféré pour la simple et bonne raison qu'il permet de ne lire que ce qu'on a envie de lire, j'unfollow et je bloque sans états d'âme, il en va de ma tranquilité d'esprit et de mon plaisir à utiliser cet outil dont je ne peux me passer pour mon job. Ce sera un plaisir de t'y retrouver la tempête passée.)

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  19. Je te vois ailleurs et ça me va aussi ;) c'est plus personnel et plus cool aussi n'est ce pas ?
    Je me suis désintoxiquée de Twitter toute seule, j'y vais beaucoup moins et surtout j'évite de répondre aux polémiques parce qu'en effet ça rend malade, on s'énerve dans son coin etc et à chaque fois que j'ai envie de le faire, je me dis "est ce que j'ai vraiment le temps pour assurer le service après vente du tweet que je vais balancer ou de la réponse que je vais faire ? " la réponse est non alors j'abandonne... et d'ailleurs depuis que je lis moins les tweets ou les rt haineux de l'actualité, j'ai l'impression que le monde va mieux et je me fiche de faire l'autruche parfois, la vie est trop courte... et bloque systématiquement ça fait du bien aussi, à force tu n'auras que les "bons" twittos ! Bises

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  20. Bonjour!

    Une solution : trouver un forum anonyme, l'anonymat favorise le post, pas le standing dans un groupe!

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