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mercredi 16 avril 2014

Stéréopub, le jeu en ligne qui vous permet d'évaluer le sexisme des publicités



En 2013, un sondage du Laboratoire de l’Egalité avait mis en lumière que presque trois-quart des Français jugeaient « intolérables » ou « énervantes » les publicités sexistes.

Une nouvelle plutôt réjouissante sauf qu’entre la réprobation et la dénonciation, le gouffre était vertigineux : en effet, seule une minorité des personnes interrogées relevait spontanément des éléments sexistes lorsqu'on leur présentait des publicités précisait l’étude, soit seulement 12% des répondants.

Afin de prendre la température de l’opinion des internautes à ce sujet, des étudiants de l'école de journalisme de Sciences Po ont mis en ligne un petit jeu intitulé « Stéréopub ».




Le principe : après avoir renseigné son sexe et sa tranche d’âge, il suffit d’indiquer si l’on juge une publicité sexiste ou non,  à partir d’un panel de campagnes de 1960 à nos jours.

«L’objectif de Stéréopub est d’avoir une idée de ce qui est aujourd'hui perçu comme une publicité sexiste» expliquent les étudiants.

Après chaque vote s’affichent alors 2 camemberts : un premier indiquant la répartition des réponses des internautes de la même tranche d’âge, puis un second indiquant la répartition des réponses hommes/femmes.

Prenons par exemple la publicité Numéricable qui a fait le bad buzz récemment :



81,7% des 36-55 ans la jugent sexiste

La répartition hommes/femmes de ceux qui la jugent sexiste est ici assez équilibrée (femmes 49,3% - hommes 50,7%).



L’initiative est ludique et participative : les votes influent en temps réel sur les statistiques (dommage de ne pas avoir le nombre des répondants) et les internautes peuvent soumettre leurs publicités qui sont alors rajoutées au panel.

En complément, un blog très pédagogique apporte un éclairage sur le sexisme, la conception des publicités, le courant porno-chic…

Juste un regret : qu’il n’y ait pas une explication pour chaque publicité afin de décoder le stéréotype à l’œuvre.

Pour qu’au-delà du simple sondage, il y ait une vraie valeur ajoutée éducative (remplie néanmoins en partie par le blog).

Malgré ce léger bémol, l’initiative est, bien entendu, à saluer !

Alors, à vos marques, prêts, répondez !

7 commentaires:

  1. Super ce jeu, et les statistiques ont plutôt eu tendance à me rassurer! (En même temps, peut être que les gens qui en ont eu connaissance de ce jeu sont sensibilisé à la cause, et donc peut être plus attentif). Effectivement, ça manque d'une explication, dommage!

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  2. bon, alors, je suis donc allé voir tout ça, le test et le blog.
    bon, effectivement, le gros problème tient dans l'échantillonnage. le gros risque est le biais induit par le mode d'accès au test : il est très probable que seuls les gens sensibilisés à la question y aillent faire un tour.
    d'autre part, d'expliquer, avant le test, voir de mettre dès le départ le test en relation avec le blog de présentation de la question, induit, une sélection sur l'intérêt (qui peut être en pour ou en contre) des sujets testés d'une part et induire un effet de désirabilité sociale immédiat, les gens comprenant que pour se donner par l'intermédiaire du test un retour positive de leur image, pour les pré-convaincu autant que pour les curieux, mais aussi pour les contradicteurs, un renforcement de la tendance à répondre soit en accord soit en désaccord avec l'axe du test, lui-même appuyé par le simple intitulé des possibilités de réponses sexiste/pas sexiste/sans avis.
    donc pour bien faire, si tant est que l'objectif soit de mesurer la sensibilité des populations à l'égard du jugement sexiste ou nonsexiste, il faudrait trouver une procédure piégeante du jugement indépendante de l'amorçage de ce jugement par les termes employés, trouver des termes non dérivatifs du terme "sexiste".

    ce n'est pas le sexisme des publicités qui est évalué. c'est le jugement des sujets faisant le test/jeu.
    pour évaluer le sexisme des publicités, il faudrait faire un système plus complexe, proposant de donner, pour chaque publicité, une appréciation, un score, à l'égard de libellés de propriétés constitutives du sexisme. par exemple, caractéristiques plus ou moins fortes de la mise en valeur de prérogatives dévolue arbitrairement à une classe sexuelle.
    donc ça va faire un truc vachement plus lourd...
    là...
    euh...
    dès le départ, si on n'est conscient que la mode de valorisation contemporaine est de dire que les pubs sont sexistes, et qu'on est attaché à un conformisme de cette tendance, ben on va systématiquement avoir tendance à cliquer sur le bouton "sexiste".
    si au contraire, on est contradicteur de cette tendance de valorisation sociale, ben on va faire exprès de cliquer sur non-sexiste... voire, avec une rumination du genre de celles ouvertement exprimées par les mouvements bien gras, ou branché droite réactionnaire catholique familialiste aisée anti homo et consort...

    nan ?

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    1. Très juste cette analyse Paul, on sent l'expert du sujet! Je n'y connais rien mais est ce qu'il n'y a pas aussi un risque de "contagion" sur les réponses d'après une fois qu'on a eu connaissance des réponses des autres répondants? C'est un site fait par des étudiants, on ne peut pas leur reprocher le côté perfectible du truc ceci dit!

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    2. ben oui, c'est aussi ça le risque.
      le biais vient d'une possible contagion à la fois du cadre initial autant que de la présentation systématique, après chaque réponse, des réponses de la population interrogée.

      il y a un effet d'apprentissage, qui peut opérer très vite dès les trois premières images et statistiques de réponses les accompagnant. au bout de quelques réponses, peut-être même dès la première, on peut se dire vite, plus ou moins consciemment, "ah, j'ai compris : il faut répondre comme si ou comme ça !" et à partir de là, réagir conformément à une prédisposition de conformisme contradicteur ou non.

      ben autrement, pour ce qui est des étudiants : on leur enseigne précisément, non pas à faire des recherches "objectives" mais à entretenir des conformismes. il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une école de journalisme. ce métier n'a rien de ce qu'il prétend. c'est un outil de reproduction culturelle, d'entretien de système culturel, de diffusion et d'uniformisation des références culturelles d'une société.

      on leur apprend la servilité volontaire et d'être des agents de la servilité volontaire.

      même en fac maintenant, le contrat social de la science et devenu celui d'un service aux pouvoirs en places, ceux des détenteurs des moyens et des ressources de production, qui entretiennent leur pouvoir sur les populations par la culture, la psychologie etc...

      donc, on leur apprend à faire des outils présentant des caractères d'images, d'identité et d'identification, propres à entretenir la servilité psychique des cibles des outils en question.
      donc il font très bien ce qu'on leur demande. et dans cet objectif, ne sont pas critiquables.

      la conséquence des regards comme le mien : quasiment aucun commerce lucratif possible, et l'extinction des populations humaines du fait de la non participation à la natalité...
      ben wouai...
      ça va jusque là...

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    3. finbrefboneuh...
      c'est un peu catastrophique en fait...

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  3. Coucou!
    Ce jeu ludique m'a, bizarrement, pas plus choquée que cela. Bien sur c'est choquant, mais je le savais déjà tout ça. Et puis j'étais triste de ne pas voir cette image y paraître: je l'attendait:
    http://www.betterworldbooks.com/you-mean-a-woman-can-open-it-id-1580623778.aspx

    Paix, amour et limonade♥

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  4. Tu sais que tu peux leur envoyer des publicités, elles seront ajoutées au panel!

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