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lundi 4 juin 2012

Les femmes, sous-représentées dans la presse américaine, sont cantonnées aux "rubriques roses"



En décembre dernier, un rapport remis hier à Roselyne Bachelot avait mis en évidence de manière flagrante la sous-représentativité des femmes "expertes" dans les médias. La presse restait le média le plus masculin (seulement 15% de femmes), suivie de la télévision (18%) et de la radio (23%).

Une nouvelle étude menée par le « OpEd project » révèle que la presse et les sites d’informations en ligne aux Etats-Unis restent aux aussi très majoritairement masculins.

Basée sur plus de 7000 articles (ou « op ed », que l’on pourrait traduire par chroniques ou billet d’opinions), cette étude s’est intéressée aux journaux tels que le « New York Times » ou le « Washington Post », aux sites internet tels que « Salon » ou le « Huffington Post » ainsi qu’aux publications universitaires.

Il apparaît que les femmes sont davantage présentes sur les sites d’informations en ligne (33% des publications) que dans la presse traditionnelle où elles ne représentent que 20% des publications.

La bonne nouvelle, c’est que ces chiffres sont en augmentation :en 2005, elle n’étaient que 17% à écrire dans le New York Times contre 22% aujourd’hui, 10% contre 19% aujourd’hui pour le Washington Post et 20% contre 24% aujourd’hui pour le Los Angeles Times.

Cependant, l’étude a révélé également que les femmes avaient tendance à être cantonnées aux « sujets roses » (« pink topics ») résumés par l’abréviation « 4F » : food (cuisine), furniture (décoration), fashion (mode) et family (famille). Seuls 11% des articles de la rubrique « économie » ont été écrits (ou co-écrits) par une femme.

Katherine Lanpher, journaliste et membre de « The Op Ed project » pense que le problème ne vient pas des préjugés mais plutôt du faible poids que beaucoup de femmes accorderaient à leur propre parole. Elles ne se sentiraient pas aussi légitimes que les hommes pour exprimer leurs opinions. « Il est ici question de qui estime avoir le droit d’occuper l’espace » explique-t-elle, mettant en évidence que même Wikipedia, qui n’a pas de « gardien du temple de la rédaction » comme l’aurait un journal traditionnel, reste majoritairement masculin pour ce qui est des contributions.

Elle encourage les femmes à investir les terrains dans lesquels elles sont sous-représentées habituellement « La sécurité. L’économie. La Syrie. Ce sont tous des sujets pour les femmes ».

Des conseils que l’on pourrait appliquer à toutes les femmes du web, des blogs à Twitter ! Il est temps de sortir des 4 F !

7 commentaires:

  1. Avant d'arriver en fin de billet, je me disais qu'en regardant les thèmes traités par les blogs ont était carrément dans les 4 F, moi la première.

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  2. Tu as commencé, non?? ;-)Et de belle manière!
    Je ne pensais pas que la proportion était telle...Et maintenant, je m'interroge : suis-je dans les 4F? ^^

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    1. Merci!!:-) Je pense que je suis dans les 4F car les 4F sont finalement plus larges que ce que je pensais. D'après le Huffington POst cela regroupe aussi "gender, and women-specific health or culture issues. "Pink Topics" also included articles that featured a "profile of a woman or her work in which her gender is a significant issue of the piece."

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    2. En fait c'est limite comme si à partir du moment où c'est écrit par une femme ça entre dans les 4F...parce que ce que je lis là, c'est que le genre connote donc fait entrer dans ce 4F (enfin, j'en fais une lecture un peu restrictivement énervée...)
      Bon, ben, 4F pour moi aussi alors...

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  3. Salut ! J'ai lu quelques articles, c'est vraiment intéressant je trouve, je continuerais a te lire pour la suite, bonne continuation !

    Kelly Lucie's blog.

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  4. Bonjour Sophie,

    Très intéressant article ! Pour le compléter il manquerait peut-être un test comme celui des anciennes obèses sur la question de la crédibilité : une information est elle plus crédible si elle est écrite par un homme que par une femme en dehors des 4 F ? (je m'explique : dans mon travail on m'a déjà demandé de limiter mon temps d'intervention et de faire lire une partie de mon travail par des hommes (collègues ou supérieurs hiérarchiques) afin de ne pas décrédibiliser les propos en parlant trop longtemps....résultat, mes textes présentés par des hommes étaient mieux reçus (par une audience majoritairement masculine) que ceux que je présentais...bien sur je ne peux pas généraliser à partir de ma propre situation, mais n'y a t'il pas un préjugé favorable de compétences et d'expertise quand un homme écrit sur la syrie ou des relations internationales ? Vaste débat pour ce chouette blog

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    1. Merci Françoise!En effet, ce serait une étude intéressante à réaliser : faire lire le texte d'une femme d'abord par un homme puis par une femme et récolter les impressions de l'audience!

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